La quête de l'aluminium responsable

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La quête de l'aluminium responsable Depuis 2012, des entreprises productrices ou consommatrices d'aluminium se sont réunies au sein de l'Aluminium Stewardship Initiative (ASI), afin d'établir, à l'horizon 2017, des certifications pour promouvoir un aluminium responsable.

Métal le plus utilisé au monde après le fer, on trouve de l'aluminium aussi bien dans les avions que les voitures, les canettes que les dosettes de café. Et même dans nos portes et fenêtres. C'est qu'il cumule les qualités : légèreté, résistance, flexibilité, longévité, imperméabilité, conductivité… N'en jetez plus, l'industrie l'adore. Son seul défaut, c'est qu'il faut beaucoup d'énergie pour le fabriquer et que cela a un impact sur l'environnement. En revanche, il a pour lui d'être recyclable à 100% et de ne subir aucune perte de propriétés lors de ce processus.

Avec cette équation, quelques producteurs et consommateurs d'aluminium de dimension mondiale, dont Alcoa, Rio Tinto, Nespresso, BMW ou encore Coca-Cola, se sont réunis au sein de l'ASI (Aluminium Stewardship Initiative), convenant qu'ils pouvaient mettre en place avec le concours d'ONG des normes environnementales et sociales afin de faire de leur métal de prédilection un métal responsable. "Il s'agit, comme dans de nombreux secteurs, de favoriser une production, un approvisionnement et une gestion de la ressource de façon durable, aussi bien pour la production que le recyclage", détaille Fiona Solomon, CEO de l'ASI.

C'est qu'il y a une nécessité stratégique à établir des standards d'aluminium responsable, aussi bien primaire que secondaire (recyclé, ndlr.) : "Si l'aluminium est gourmand en énergie, son utilisation apporte de réels avantages environnementaux. Il allège une voiture qui consommera donc moins. Il résiste à la corrosion et durera donc plus longtemps, souligne Fiona Solomon. Sans compter que la capacité de l'aluminium à être recyclé à 100% constitue un énorme avantage pour tenter de créer une économie circulaire autour de cette ressource". Les chiffres parlent pour elle. 75% de l'aluminium produit est encore en usage aujourd'hui. Le procédé de recyclage de l'aluminium nécessite 10 à 20 fois moins d'énergie que sa production. "Le programme de l'ASI vise donc à apporter davantage de données sur les performances de durabilité du métal", explique Fiona Solomon.

La certification comme différenciation

L'ASI envisage d'établir des certifications d'aluminium durable à partir de 2017. Elles couvriront tous les enjeux sociaux et environnementaux attachés à la chaîne de valeur de l'aluminium : biodiversité, déforestation, droits des populations, consommation d'énergie, émissions de gaz à effet de serre, gestion des déchets… Rien n'est éludé. "Cela prendra du temps pour créer une dynamique à l'échelle mondiale, et nous espérons que d'autres membres nous rejoindrons pour nous y aider", admet Fiona Solomon. Mais optimiste, elle observe que "même les entreprises qui utilisent des quantités faibles d'aluminium, comme Nespresso, sont de plus en plus soucieuses de leurs approvisionnements en matériaux durables. Et que sur certains marchés, la certification peut aider un fournisseur à se différencier auprès d'un client soucieux de transparence et de garanties sur l'aluminium qu'il utilise".