Stellantis amorce le processus de succession de Carlos Tavares pour 2026

Stellantis amorce le processus de succession de Carlos Tavares pour 2026 Le constructeur automobile, déjà confronté à une baisse drastique de ses bénéfices, lance une réflexion sur son avenir directionnel en pleine période de transition industrielle.

Stellantis, né de la fusion entre PSA Peugeot Citroën et Fiat Chrysler Automobiles, a confirmé le lancement d'un processus de succession pour son directeur-général Carlos Tavares, dont le mandat s'achèvera début 2026. Cette décision, annoncée par le groupe lundi soir, intervient alors que le constructeur automobile fait face à une baisse significative de ses ventes, en particulier sur le marché nord-américain, considéré comme son principal moteur de profit. Un conseil d'administration prévu en octobre au siège américain de Stellantis, à Auburn Hills, aura pour but de discuter de cette succession.

Une transition attendue, mais des résultats préoccupants

Le processus de succession est présenté comme une démarche normale pour une entreprise de cette envergure. "Il est tout à fait normal qu'un conseil d'administration se penche sur le sujet avec la nécessaire anticipation", a déclaré un porte-parole de Stellantis, cité par Challenges.

Cette préparation en amont s'inscrit dans une politique de continuité stratégique, sans présager d'un départ anticipé de Carlos Tavares. Cependant, des signaux de mécontentement se multiplient, notamment en Amérique du Nord, où les ventes ont chuté de 18% au premier semestre de 2024.

Le président de Stellantis, John Elkann, aurait exprimé des réserves quant aux résultats obtenus sous la direction de l'actuel Directeur général dans cette région clé. Il serait insatisfait des performances commerciales, particulièrement chez Jeep et Ram, deux marques emblématiques du groupe sur ce marché.

Cette insatisfaction reflète les difficultés de Stellantis à s'adapter aux nouvelles tendances du marché automobile nord-américain, marqué par des changements rapides vers les véhicules électriques et un contexte économique incertain.

Des défis structurels et stratégiques

Les chiffres ne sont pas encourageants. Au premier semestre de 2024, Stellantis a enregistré une baisse de 48% de son bénéfice net, tombant à 5,6 milliards d'euros, contre 10,9 milliards pour la même période en 2023.

Outre la baisse des ventes, Stellantis fait également face à des pénuries temporaires de production. Ces pénuries sont dues au renouvellement de modèles phares comme le pick-up Ram 1500 et le SUV Peugeot 3008. Cette transition, bien que nécessaire, a ralenti les capacités de production du groupe, impactant directement ses ventes sur des marchés aussi cruciaux que celui du Nouveau Monde.

Les tensions avec les syndicats et les partenaires américain

Parallèlement à ces difficultés financières, Carlos Tavares doit également composer avec une pression accrue des syndicats américains, en particulier le United Auto Workers (UAW). Ces tensions ont pris de l'ampleur lorsque Stellantis a annoncé le report de la réouverture de l'usine de Belvidere, dans l'Illinois, initialement prévue pour accueillir une production de batteries électriques.

Le président du syndicat, Shawn Fain, a ouvertement critiqué la gestion de Carlos Tavares, réclamant même son départ à plusieurs reprises, selon Fortune. Le syndicaliste accuse la direction de Stellantis de faire passer les profits avant les emplois. Cette crise sociale pourrait compliquer encore davantage la transition vers un successeur.