Michelin ferme ses portes à Cholet et Vannes : 1 254 emplois supprimés
Cette fermeture s'inscrit dans un contexte de pertes de parts de marché en Europe et de pressions sur les coûts énergétiques, entraînant de vives réactions chez les salariés et les élus locaux.
La décision de Michelin de fermer ses sites de Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan) marque un tournant pour l'entreprise et impacte 1 254 salariés. Face à la pression de la concurrence asiatique et à la flambée des coûts en Europe, Michelin se voit contraint de restructurer, une annonce qui suscite une vive émotion chez les employés et les élus locaux.
Des coûts accrus et une concurrence asiatique
Michelin justifie cette fermeture par une perte de compétitivité. En raison de la flambée des prix de l'énergie en Europe, les usines françaises peinent à rivaliser avec des producteurs asiatiques à bas coût.
Le PDG de Michelin cité par Le Figaro, Florent Menegaux, a déclaré que "le coût de l'énergie est deux fois plus élevé en Europe qu'aux États-Unis ou en Asie", ajoutant que cette situation alourdit le coût de production des pneus.
L'usine de Cholet, employant 955 salariés, fabrique des pneus pour petits utilitaires, tandis que le site de Vannes, avec 299 salariés, produit des renforts métalliques pour pneumatiques. La baisse de la demande pour ces produits a aussi contribué à cette fermeture. "Nous n'avons plus d'option", a affirmé Pierre-Louis Dubourdeau, vice-président exécutif de Michelin relayé par La Tribune, qualifiant la décision d'"inéluctable".
Réactions des salariés et soutien de Michelin
Cette annonce a suscité la colère des salariés, qui ont voté une grève à Cholet dès le lendemain. Selon le syndicat SUD Michelin, il s'agit d'"un des plus grands désastres sociaux de l'histoire de l'entreprise", rapporte Ouest France.
Les syndicats ont dénoncé un manque de dialogue et une absence de solution alternative pour sauver les emplois. Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a lui aussi exprimé son mécontentement, dénonçant "un capitalisme voyou" et une rupture avec la tradition familiale de Michelin.
En réponse, Michelin a promis un plan d'accompagnement de 330 millions d'euros pour aider les salariés dans leur transition. Le groupe s'engage à proposer des mesures de préretraite, des mobilités internes, ainsi qu'une assistance pour les reconversions externes.
"Notre engagement, c'est de ne laisser personne au bord du chemin", a assuré le vice-président exécutif du groupe, promettant que chaque employé bénéficierait d'un accompagnement individualisé.
Impact sur le tissu économique local
Les répercussions de cette fermeture vont bien au-delà des 1 254 postes supprimés. Les sous-traitants et entreprises locales qui dépendaient des usines de Michelin à Cholet et Vannes se retrouvent également fragilisés. Pour atténuer l'impact sur la région, Michelin a prévu de contribuer à la création d'emplois dans les territoires concernés, à l'image de ce qui a été fait à La Roche-sur-Yon, où 638 postes ont été recréés après la fermeture de 2019.
Michelin affirme que, malgré la fermeture de ces deux sites, l'entreprise maintiendra son ancrage industriel en France, avec un effectif de 19 000 salariés dans le pays. Néanmoins, la compétition avec les marques à bas coût et l'inflation des coûts énergétiques posent des défis importants à l'ensemble de l'industrie pneumatique en Europe.