Multiplication des plans sociaux dans l'industrie : Marc Ferracci veut une réponse européenne
La semaine dernière, Michelin annonçait la fermeture de ses deux usines de Cholet et de Vannes, qui emploient 1254 salariés. Un voyant rouge de plus sur le tableau de l'industrie automobile, qui a vu 32.000 postes supprimés en Europe au premier semestre 2024, selon la fédération des équipementiers européens. La filière n'est d'ailleurs pas la seule concernée par de multiples plans sociaux. "Des annonces de fermetures de sites, il y en aura probablement dans les semaines et les mois qui viennent", a prévenu Marc Ferracci.
Le ministre de l'Industrie, qui s'exprimait ce week-end sur France Inter, a estimé que le bilan social des prochains mois pourrait "se compter en milliers d'emplois". Pour y faire face, il a défendu "une approche de soutien à l'industrie automobile européenne", expliquant : "Vous avez des fournisseurs en Allemagne pour des constructeurs qui sont en France, et vous avez des fournisseurs qui sont en France pour des constructeurs qui sont en Allemagne."
Un "emprunt commun européen" ?
Par conséquent, "la protection commerciale vis-à-vis des véhicules chinois", qui font une forte concurrence à l'industrie européenne, "doit se concevoir au niveau européen", a conclu le ministre. Il a notamment proposé un "emprunt commun européen" pour financer des "mécanismes de soutien" au secteur, ou encore un "bonus écologique à l'échelle" de l'UE.
Autre filière menacée par de nombreuses suppressions de postes : l'aéronautique. Ainsi, la branche défense et espace du constructeur européen Airbus a prévu de supprimer 2500 postes en 2026.
La chimie paye aussi durement les conséquences de la crise de l'énergie, aussi bien en Allemagne (Unilever, Evonik, BASF) qu'en France, où un millier de postes ont disparu en quelques mois (Solvay, Syensqo, Weylchem Lamotte). La récente mise en redressement judiciaire de la plateforme grenobloise Vencorex, qui emploie 500 salariés, est une mauvaise nouvelle de plus pour le secteur.