Automobile : Renault et Foxconn négocient l'avenir des parts dans Nissan

Automobile : Renault et Foxconn négocient l'avenir des parts dans Nissan Foxconn, géant taïwanais de l'électronique, discute avec Renault pour acquérir des actions de Nissan, dans un contexte de transformation du secteur automobile.

Le constructeur automobile Renault est actuellement en négociation avec Foxconn, acteur majeur de l'électronique, pour céder une partie de sa participation dans Nissan. Cette discussion intervient alors que Nissan explore également un rapprochement stratégique avec Honda.

Les ambitions de Foxconn dans l'automobile électrique

Foxconn, connu sous le nom officiel Hon Hai Precision Industry, est le plus grand sous-traitant mondial de composants électroniques. L'entreprise, qui assemble notamment les iPhones d'Apple et les consoles de jeu Sony, souhaite s'imposer comme un acteur clé du marché des véhicules électriques. Cette diversification s'inscrit dans une stratégie d'expansion amorcée ces dernières années.

En novembre, le président de Foxconn, Young Liu, avait indiqué que l'entreprise était en discussion avec deux constructeurs automobiles japonais pour conclure des accords dans les mois à venir, sans révéler leur identité. Ces négociations incluent désormais Renault selon Les Echos, avec qui Foxconn discute pour acquérir des actions détenues par le constructeur français dans Nissan. Jun Seki, ancien cadre de Nissan et actuellement responsable des activités de Foxconn dans les véhicules électriques, a été dépêché en France pour mener ces négociations.

Néanmoins, Nissan a exprimé des réserves concernant l'entrée de Foxconn dans son capital, préférant préserver l'équilibre stratégique de sa gouvernance. Cette situation a conduit Foxconn à se tourner vers Renault, principal actionnaire du groupe japonais, pour tenter d'acquérir une partie de sa participation.

Renault et Nissan, un équilibre fragile

Renault et Nissan détiennent actuellement une participation croisée de 15%, résultat d'une révision de leur alliance en début d'année 2023. Cette restructuration a marqué la fin de plusieurs années de tensions entre les deux partenaires. Renault, qui détenait auparavant 43,4% de Nissan, a transféré l'excédent de ses parts dans une fiducie française, avec l'objectif affiché de les vendre progressivement sans perturber la direction de Nissan.

Pour Renault, céder ces actions à Foxconn pourrait représenter une opportunité de monétiser rapidement une partie de ces actifs. Cependant, cette décision est sensible, car elle pourrait déstabiliser les relations avec Nissan, qui reste un partenaire stratégique essentiel pour le constructeur français.

En parallèle, Nissan explore un possible rapprochement avec Honda. Ces deux constructeurs japonais envisagent une fusion pour mieux rivaliser avec les leaders mondiaux des véhicules électriques, comme Tesla ou les entreprises chinoises. Selon Bloomberg, relayé par Le Figaro, les velléités de Foxconn auraient d'ailleurs accéléré ces discussions entre Nissan et Honda.

Un contexte de mutation pour l'industrie automobile

Le secteur automobile traverse une période de transformations profondes, marquée par l'émergence des véhicules électriques et des alliances stratégiques. Nissan et Honda, déjà associés via un partenariat stratégique, pourraient formaliser une fusion qui inclurait également Mitsubishi, contrôlé par Nissan. Cette éventuelle alliance vise à mutualiser les investissements et à renforcer leur compétitivité à l'échelle mondiale.

Foxconn, de son côté, entend devenir un acteur incontournable dans la conception et l'assemblage de véhicules électriques, à l'image de son rôle dans l'électronique. Cette ambition s'accompagne d'une volonté de nouer des partenariats avec des acteurs établis, comme Nissan, pour accélérer son développement dans ce secteur.