Légère baisse du chômage en France au deuxième trimestre 2024

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à France Travail a diminué légèrement au deuxième trimestre 2024, selon les dernières statistiques du ministère du Travail.

Le marché de l'emploi en France montre des signes de résilience. Les dernières données publiées par le ministère du Travail révèlent une légère baisse du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à France Travail au deuxième trimestre 2024. Cette évolution, bien que modeste, apporte un certain optimisme dans un contexte économique globalement morose.

Stabilisation du marché du travail

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité, classés en catégorie A, a diminué de 0,4 % au deuxième trimestre 2024, soit une baisse de 11 100 personnes, portant le total à 3,016 millions. En incluant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre total de chômeurs a également diminué de 0,2 %, atteignant 5,369 millions. Cette stabilisation intervient après un premier trimestre quasi stable avec une très légère baisse de 0,1 %.

Le chômage de longue durée a également montré des signes d'amélioration, avec une diminution de 0,6 % au deuxième trimestre 2024. En catégorie A, pour la seule France métropolitaine, la baisse concerne principalement les jeunes de moins de 25 ans (-1 %), tandis que le chômage des personnes âgées de 25 à 49 ans et des plus de 50 ans a diminué de 0,2 % et 0,5 % respectivement.

Henri Sterdyniak, économiste et membre des Économistes atterrés, a souligné à l'AFP, cité par le Nouvel Obs, qu'atteindre le plein-emploi, comme l'a promis Emmanuel Macron, semble "peu probable" dans le contexte actuel. Son avis est partagé par de nombreux experts qui estiment que des réformes structurelles supplémentaires sont nécessaires pour stabiliser le marché de l'emploi à long terme.

Le contexte politique incertain, accentué par les récentes élections législatives, complique davantage la situation. La suspension des réformes controversées, telles que celle de l'assurance-chômage, ajoute une couche de complexité à la gestion du marché de l'emploi.

En juin, les déclarations d'embauches en CDD de plus d'un mois hors intérim ont continué de baisser, mais celles en CDI se sont maintenues au-dessus des 400 000.

Le nombre de défaillances d'entreprises a grimpé de 18 % à près de 33 500 au cours des six premiers mois de 2024, par rapport à la même période en 2023. Cela menace environ 102 500 emplois. La fin des aides d'urgence massives a exacerbé les fragilités du tissu productif français. Cette situation pourrait avoir des répercussions sur le marché de l'emploi dans les mois à venir.

Pour atteindre l'objectif du plein-emploi d'ici 2027, le gouvernement devra mettre en œuvre des réformes structurelles significatives. Une reprise économique forte et durable sera essentielle pour réduire le taux de chômage à 5 %, comme promis par le président Emmanuel Macron.

Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, a jugé les résultats du deuxième trimestre "relativement positifs vu le contexte d'un ralentissement assez net de l'économie, on aurait pu avoir une nette remontée du chômage".