Coronavirus, quand sa taille nanométrique fait une grande différence
Nous vivons depuis 18 mois au rythme d'une pandémie qui a mis le monde à l'arrêt et contre laquelle nous avons bien du mal à nous défendre, malgré les moyens colossaux déployés. Et ceci par la faute d'un virus de taille nanométrique. Méconnue et largement sous-estimée, cette caractéristique rend le SARS-CoV-2 quasi impossible à éliminer de l'air ambiant en espace clos par l'immense majorité des dispositifs connus.
Un virus qui résiste malgré des moyens colossaux
Malgré les moyens utilisés sur toute la planète pour limiter sa propagation, pour décontaminer les lieux, les surfaces et les hommes… rien n’y fait vraiment. Le virus mute, ses variants persistent, résistent, en passant allègrement d’une pièce à une autre, d’une personne à une autre, d’un continent à un autre à une vitesse folle, profitant de l’incroyable mobilité des individus en ce début du XXIème siècle.
Avec un diamètre compris entre 0,06 micron et 0,14 micron, sa taille le rend quasiment insaisissable. A titre de comparaison, la taille moyenne d’un grain de pollen est de 40 microns… c’est-à-dire entre 280 et 670 fois plus gros que le nouveau coronavirus ! Parmi les principaux avantages pour le virus, la transmission aéroportée ou la capacité à voyager sur de vastes distances : il est désormais clairement établi que la propagation et la contamination se font très majoritairement par voie aérienne sous forme de nano et microgouttelettes flottant dans l’air lorsque nous respirons, parlons, chantons, toussons, éternuons... Ce qui nous amène au deuxième paramètre clé du problème actuel : la charge virale. En présence d’une personne contaminée, cette dose infectieuse se développe en millions et même milliards de virus selon le stade de la maladie. Dans un espace clos, peu importe qu’il s’agisse d’une classe d’école, d’une salle de restaurant ou d’une rame de métro, le virus se multiplie encore et encore jusqu’à saturer l’air si ce dernier n’est pas renouvelé efficacement en permanence. La transmission peut alors s’opérer très rapidement en un même lieu en fonction des flux d’air, des mouvements ou positions des personnes et du temps passé dans le lieu. Ce qui a largement été démontré par des clusters observés sur des bateaux de croisière, de simples voyages en bus ou des restaurants.
La meilleure des technologies de filtration mécanique, uniquement utilisée en milieu hospitalier pour le traitement de l’air des salles d’opération, se nomme ULPA (Ultra Low Penetration Air) : l’efficacité de ces filtres dits à "très faible pénétration" est très élevée puisqu'ils retiennent au moins 99,9975% des particules aériennes dont le diamètre est supérieur ou égal à 0,1 micron, seules 0,0005% d’entre elles passant au travers. Des millions de virus de taille nanométrique sont donc malheureusement toujours en capacité de le traverser et c’est très précisément le cas du SARS-Cov2.
Un filet à maquereaux pour attraper des sardines
Plus communément, il est fait usage de filtres ou systèmes de filtration dénommés HEPA et leurs qualités nous sont largement vantées pour protéger de ce virus, en affichant des performances de 99% à 99,97% d’efficacité. Mais méfions-nous des effets d’annonce car tout aussi rassurantes soient-elles, elles sont totalement insuffisantes. Ces dispositifs ont une capacité réelle de traitement de particules d’un diamètre supérieur ou égal à 300 nanomètres, soit dans le meilleur des cas des particules 2 à 5 fois plus grosses que le virus qui nous inquiète actuellement. Sur une échelle visible par l’homme, cela reviendrait précisément à utiliser un filet à maquereaux pour attraper des sardines cinq fois plus petites, ça ne peut simplement pas fonctionner...
Le 0,0099 qui change tout
L’efficacité se trouve donc loin derrière la virgule, même si une valeur de 99,97% peut sembler très rassurante pour le commun des mortels. A la lecture des caractéristiques d’un appareil de purification d’air, il faudrait au moins atteindre 99,9999 % pour être assuré d’une réduction drastique du nombre de particules dans l’air.
La majorité des solutions proposées cumule parfois plusieurs moyens techniques pour éradiquer le virus (UV, ionisation…) en sus d’une filtration mécanique qui élimine les plus grosses particules. Mais elles sont confrontées à un troisième paramètre clé : le temps nécessaire à la décontamination de l’air d’un espace donné, le cas échéant, en présence d’une personne contaminante « alimentant » l’air ambiant en continu de millions de virus. Cette capacité ou non à traiter des volumes d’air importants sans discontinuer conditionne l’efficacité de la machine et … son prix. Cet enjeu peut amener à une équation économique insoluble qui condamne les solutions possibles ou comme aujourd’hui, limite drastiquement leurs performances et les rend inefficaces contre les virus nanométriques. Ne parlons pas des solutions « magiques » qui, pour certaines, ne fonctionnent qu’en laboratoire, dans une petite enceinte close, mais n’ont aucun effet en test vraie vie hormis de délester les crédules de leur argent.
Ceci met en lumière une réalité incontournable : la taille et la quantité de virus ont une importance clé dans la situation que nous vivons depuis 18 mois. Les moyens techniques que l’on nous propose d’utiliser tous azimuts pour nous rapprocher de notre ancienne vie sont simplement inefficaces à cet égard.
Affronter la réalité, se donner les moyens
Alors que la pollution atmosphérique est désormais considérée comme un fléau mondial - une étude de mars 2019 évaluant ses conséquences à 8,8 millions de décès précoces par an dans le monde dont 67 000 en France – il est grand temps de considérer le sujet de l’innocuité de l’air que nous respirons comme un enjeu de santé public majeur. Nous devons investir dans des technologies efficaces qui nécessitent des engagements forts des industriels, à l’instar de la technologie ARN étudiée durant une trentaine d’années avant de profiter d’investissements colossaux des laboratoires du fait de la pandémie. Pour traiter l’air de façon globale et efficace dans les espaces clos, une technologie innovante existe : le plasma froid à puissance pulsée. Cette technologie méconnue vient de démontrer, à la suite d’essais cliniques pilotés par l'INSERM, une efficacité d’au moins 99,9999 %, soit un niveau de performance inégalé et réellement performant pour éradiquer les virus nanométriques.
Cette technologie – développée en France - n’est pour l’instant déployée nulle part. Allons-nous nous donner les moyens de la développer à une échelle industrielle ?