Quand l'IA appliquée à la santé devient concret

Le cerveau humain a ses faiblesses. L'intelligence artificielle peut y remédier. Celle-ci, grâce à l'analyse visuelle, permet aux professionnels de santé d'identifier l'essentiel des pathologies et des lésions, même les plus petites. Cet outil digital, nouvelle étape de la santé connectée, pourrait en à peine dix ans entrer dans la routine médicale.

Identifier les lésions de l’AVC, choisir un traitement en cancérologie ou encore améliorer la télé-médecine... Cet automne, l’intelligence artificielle (IA) a été à l’honneur de nombreux colloques et séminaires. Et pour cause, le déploiement de l’IA appliquée à la santé devrait s’accélérer dès 2022. Certains médecins estiment qu’elle pourrait, en à peine 10 ans, voire 5, entrer dans « la routine » médicale et clinique. Autant dire qu’en matière de santé, l’IA a quitté définitivement le domaine de la science-fiction pour entrer petit à petit dans le quotidien des centres de santé, des hôpitaux et des médecins libéraux.

L’intelligence artificielle au service des professionnels de santé

En juin dernier, l’Organisation mondiale de la santé a d’ailleurs consacré un premier rapport sur cette technologie, dont le nom évoque plusieurs idées. L’occasion pour l’OMS de se pencher sur les bénéfices offerts en matière de santé et les limites en matière d’éthique. En réalité, cette innovation n’est pas nouvelle en soi. Concrètement, l’intelligence artificielle désigne une machine apprenante et qui se base sur les améliorations tangibles en matière de reconnaissance vocale et visuelle. Aujourd’hui, le taux de probabilité d’identifier des lésions et des pathologies, via la reconnaissance visuelle, monte à plus de 90%. Un taux bien supérieur à celui de l’œil humain. A bon escient, cette technologie peut aider les professionnels de santé à affiner leurs diagnostics, même à distance, et les patients à se renseigner en amont ou à suivre l’évolution de leur traitement. L’OMS souligne les nombreux atouts de cette technologie et rappelle son importance notamment pour les déserts médicaux ainsi que pour la recherche.

Un outil digital au service de la prévention

Il faut mieux prévenir que guérir. Ce dicton ancien sied si bien aux performances de l’IA. En effet, les professionnels de santé et les patients pourront disposer d’un diagnostic fiable dès les prémices d’une maladie. En repérant, les lésions même infimes, un traitement adapté peut être prescrit rapidement. Ce gain de temps est un réel bénéfice, y compris pour les caisses d’assurance maladie et les mutuelles. De plus, l’IA concerne tous les secteurs de la santé. Prenons l’exemple des soins dentaires. Une carie pourrait être repérée et soignée bien avant que la douleur au repas ne devienne insoutenable. La technologie permet également de rassurer les patients, au cas où la pathologie est reconnue bénigne. Avec la digitalisation, qui s’est accrue pendant la crise sanitaire et les deux confinements successifs, les centres de santé avaient déjà pu mieux traiter les demandes et accueillir in fine plus de 18% de patients supplémentaires. En y ajoutant l’IA, ils pourront prioriser au mieux et de manière juste les prises en charge.

Une nouvelle étape franchie pour la santé connectée

Le premier avantage de la santé connectée a été et reste encore de libérer du temps aux médecins. Un temps qu’ils peuvent consacrer à l’écoute de leurs patients. Avec l’IA, ils pourront également gagner en précision et donc enlever un certain poids de leurs épaules. Déjà habitués à travailler avec des outils digitaux, la prise en main d’une nouvelle solution est de plus en plus rapide. Facile à mettre en œuvre, l’IA peut même s’intégrer aux solutions informatiques existantes et se baser sur les données stockées dans le cloud. Comme pour toute nouvelle solution digitale, le déploiement de l’IA fera face à des freins psychologiques, au même titre que le cloud au début du siècle. La pandémie pourrait cette fois accélérer le mouvement. Quant aux questions éthiques, elles sont essentiellement soulevées par la protection des données personnelles et ont déjà eu de nombreuses réponses, suite au passage au cloud. De nombreuses organisations soulignent à juste titre que les budgets en matière de cybersécurité doivent être ajustés en conséquence.