Alain Devès (SAEMES) "Nous proposons en open data la disponibilité de nos parkings publics"

Le directeur général de l'opérateur de stationnement francilien SAEMES attend des développeurs qu'ils créent de nouveaux services à valeur ajoutée pour ses parkings.

Alain Devès est le directeur général de la SAEMES. © SAEMES

JDN. La Société Anonyme d'Economie Mixte d'Exploitation du Stationnement de la Ville de Paris (SAEMES) est le premier opérateur de parkings en France à ouvrir ses données. Pourquoi cette démarche ?

Alain Devès. D'abord parce nous voulions anticiper l'entrée en vigueur de la loi Lemaire le 1er janvier 2017, qui imposera aux collectivités, et par extension aux opérateurs privés qui travaillent pour une délégation de service public, d'ouvrir leurs données.

Nous lançons aussi notre portail open data car nous ne sommes pas des développeurs mais une PME modeste qui fait 50 millions de chiffre d'affaires et qui n'a pas la capacité de développer en interne tous les nouveaux services que pourra nous apporter l'écosystème numérique extérieur.

Combien de jeux de données sont-ils disponibles ? Y-en-a-t-il en temps réel ?

13 jeux de données sont ouverts sur notre portail open data comme la capacité théorique des parkings, leur géolocalisation, leurs tarifs, leur consommation en électricité ou encore le nombre de places destinées aux personnes à mobilité réduite.

Le nombre de places disponibles en temps réel, avec un rafraîchissement toutes les 2 minutes, est pour l'instant disponible sur 8 parkings mais cela concernera les 27 parkings publics que nous gérons d'ici la fin de l'année 2017. Nous ouvrirons aussi nos datas sur la disponibilité de nos consignes destinées aux casques des conducteurs de deux-roues et pour informer d'éventuelles fermetures imprévues des parkings.

Quel est le budget de ce projet ?

Cela représente un investissement compris entre 30 000 et 40 000 euros pour la mise en place du portail, qui a été créé par notre prestataire OpenDataSoft. Il faut ajouter à cela un contrat de maintenance régulier très peu onéreux.

Qu'attendez-vous concrètement des développeurs qui visitent votre portail open data ?

En septembre dernier nous comptabilisions 10 000 pages vues et 2 200 visiteurs uniques depuis son lancement en mars 2016. Parmi eux ils sont nombreux à avoir intégré nos données dans des services innovants. Informer sur la disponibilité des places en temps réel apporte des clients dans nos parkings. Mais nous ne voulons pas d'un système maison comme OPnGo, qu'a créé notre concurrent Indigo, et qui ne référence que ses propres parkings. Nous voulons plutôt être intégrés à des applications ouvertes, même si cela peut orienter l'utilisateur vers un parking concurrent.

Avez-vous des exemples concrets d'utilisation de vos données ?

La ville de Gentilly (Val-de-Marne), par exemple, plutôt que de créer sa propre application dédiée au stationnement, a demandé à ses développeurs de récupérer nos données en temps réel via notre API ouverte pour intégrer notre carte des parkings disponibles directement sur son site municipal. Le moteur de recherche russe Yandex nous a également sollicités et il utilise désormais nos data. La plateforme destinée aux personnes à mobilité réduite Jaccede.com alimente sa propre carte des stationnements accessibles et des places PMR disponibles en temps réel grâce à notre portail. Nous avons aussi été approchés par le groupe Parkeon, spécialiste des équipements et solutions pour le stationnement et la mobilité.