2020 : Technologie et digitalisation, les clés du TRM pour un transport plus durable

Resté à l'écart de la modernisation, notamment la numérisation, de l'économie, le transport routier de marchandises adopte désormais de nouveaux produits et modes de fonctionnement allant dans le sens d'un transport plus durable.

 En France, le transport routier de marchandises (TRM) représente plus de 37 000 entreprises, compte plus de 300 000 véhicules et génère 53 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit plus de 9,1% du PIB français. A l'évidence, l'industrie du TRM est plus que jamais un maillon majeur de l'économie française. Pourtant ces dernières années, le secteur a dû faire face à de nombreuses crises. C’est pourquoi, depuis quelques années maintenant, le TRM connaît une profonde mutation de son secteur ! Resté à l’écart de la modernisation, notamment la numérisation, de l’économie, il adopte désormais de nouveaux produits et modes de fonctionnement allant dans le sens d’un transport plus durable.

L’avènement du e-commerce comme soutien de la modernisation du TRM

Ces dernières années, l’économie mondiale a observé une véritable explosion du e-commerce, une situation qui stimule fortement la demande de transport de marchandises. Aujourd’hui encore, 90% des marchandises sont transportées par la route. Ces nouveaux modes de consommation génèrent également de nouvelles exigences pour le secteur du TRM, notamment en termes de flexibilité, de traçabilité et de prévisibilité auxquelles il doit s’adapter.

C’est pourquoi, depuis quelques temps, de nombreuses solutions technologiques émergent et les grandes multinationales de la logistique commencent à s’appuyer sur ces opérateurs numériques extérieurs. En témoigne un récent rapport du consultant britannique Transport Intelligence, qui prévoit une évolution de la tendance d’un secteur, jusqu’ici peu disposé, à déléguer une partie de son activité à ces nouveaux opérateurs. Destinées à connecter l’offre et la demande, ces nouvelles applications ont notamment pour vocation d’optimiser la gestion des chargements, offrir une traçabilité maximale et corriger certaines inefficacités des grands chargeurs traditionnels. Comment ? notamment en se fondant sur le développement de technologies novatrices et l’analyse des données. Et pour cause, la collecte de données (big data) est essentielle pour gagner en efficacité, gérer les flottes de la manière la plus intelligente, trouver les itinéraires les plus efficaces et optimiser les chargements des véhicules. Cela permet, in fine, non seulement d’améliorer la qualité du service, mais aussi et surtout de réduire les coûts de carburant et de maintenance.

De fait, c’est également l’impact environnemental qui se voit diminué. En effet, en éliminant ses inefficacités, on réduit les kilomètres à vide parcourus par les camions (qui représentent encore aujourd’hui 35% du total), évitant ainsi l’émission inutile de gaz polluants.  En fournissant aux entreprises non seulement un accès à des technologies d’optimisation et de tracking, mais également de simplification et de rapidité de leurs processus de gestion, ces outils externalisés rendent désormais possible leur participation à la transition énergétique !

La transition énergétique comme priorité

En effet, cela fait quelques temps déjà que le TRM a fait de la lutte contre les polluants une priorité. Et pour cause, la mobilité, tous modes de transport confondus, reste aujourd’hui le premier émetteur de dioxyde de carbone, principal responsable du réchauffement climatique. Néanmoins, selon la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), les routiers ont été les premières professions à se mobiliser pour apporter des solutions concrètes.

Depuis l’adoption de la charte "Objectif CO2" en 2008 par les transporteurs français, plus de 90% des véhicules ont ainsi été renouvelés, désormais plus modernes et moins énergivores. La charte volontaire permet chaque année d’éviter le rejet de près de 400 000 tonnes de gaz à effet de serre ! Le TRM s’intéresse également au mix énergétique avec notamment le développement du GNV (Gaz Naturel pour Véhicules). Les moteurs électriques, à hydrogène ou solaires ont aussi fait leur apparition sur les routes de l’hexagone.

En seulement 10 ans, le TRM a d’ailleurs baissé ses émissions de CO2 de 22% et ne représente plus que 7% des émissions totales en France. Concernant le monoxyde d’azote, il est également l’un des secteurs ayant connu la plus forte baisse depuis 1990 avec -66% d’émissions. C’est une réelle prise de conscience du devoir écologique qui s’opère donc ! Le secteur du transport routier a su se diversifier et s’ouvre au fil des années à de nouveaux modes de fonctionnement pour réduire ses externalités négatives environnementales.

De façon globale, malgré les critiques pour son rôle dans le réchauffement climatique, le TRM maintient ses efforts et ne cesse d’évoluer pour un transport plus durable. Après s'être concentré sur le renouvellement des flottes et l'amélioration technique des véhicules, le secteur s’appuie désormais sur la digitalisation et l’optimisation des capacités de transport via l’intelligence artificielle pour contribuer à l’effort citoyen de lutte contre le réchauffement climatique. Dans ce contexte, de nouveaux acteurs plus technologiques émergent, offrant aux donneurs d’ordres de réelles possibilités de réduire à la fois leur impact énergétique, mais aussi leurs coûts. De quoi bousculer l’ordre établi ?