L'opérateur historique des transports publics en France, Transdev pourrait passer sous contrôle allemand

L'opérateur historique des transports publics en France, Transdev pourrait passer sous contrôle allemand La Caisse des dépôts va privatiser l'opérateur public Transdev en cédant plus de la moitié de sa participation. Déjà actionnaire de Transdev, le groupe allemand Rethmann pourrait en prendre le contrôle.

La privatisation de l'opérateur public Transdev attend encore le feu vert de la Commission des participations et des transferts, qui doit étudier chaque cession d'une entreprise par l'État. Transdev, qui emploie 102 000 personnes et réalise près de 10 milliards d'euros de chiffres d'affaires est né de la fusion de Veolia et de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) en 2011. La CDC détient 66% du capital, les 34% restants appartenant au groupe allemand Rethmann. Le groupe, qui serait favori pour le rachat des parts de la CDC, souhaite faire une "très bonne offre, à un bon prix, avec des engagements forts sur le volet social". L'entreprise familiale assure également que "Transdev est et restera une société française", répondant aux exigences de la CDC qui conserverait 30% du capital. 

Présent sur tout le globe

Moins connu que la SNCF ou la RATP, Transdev reste pourtant présent sur tout le territoire, puisqu'il s'agit d'un opérateur historique de bus et de cars. S'il détient quelques tramways, trains et métro, c'est lui qui doit opérer le premier TER Nice-Marseille en 2025. Cependant, les activités de Transdev en France représentent moins de 30% de son chiffre d'affaires, alors qu'il est l'opérateur des bus de Bogota, du plus grand réseau de tram, soit celui de Melbourne en Australie ou encore premier concurrent de l'historique Deutsche Bahn, opérateur du rail allemand. En 2023, le groupe est devenu le premier opérateur de transports publics aux États-Unis. 

Mais face aux géants SNCF et RATP, la présence de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ne semble plus faire le poids. Le groupe se montre donc très sélectif, n'ayant pas cherché à se porter candidat pour les métros du Grand Paris Express ni même pour l'ouverture à la concurrence des intercités. Cependant, Transdev rassure sur la présence du groupe Rethmann au capital : la famille demande peu de dividendes et réinvestit l'essentiel de ses bénéfices. Depuis son entrée au capital, le chiffre d'affaires a augmenté de moitié et les effectifs de 20 000 personnes. La menace d'un plus gros contrôle du groupe allemand ne semble donc pas inquiéter les syndicats qui plaident pour que le groupe Rethmann reste au capital.