Faciliter les procédures de recouvrement pour soutenir l'activité des entreprises dans un contexte incertain

Avec un rebond d'activité prévisible dès le premier semestre 2022, la sortie de la crise sanitaire devait être synonyme d'opportunité pour l'économie française, avec une croissance espérée de 3,6%*.

Pour autant, l’entrée de l’Europe dans un conflit armé en février dernier est venue plonger les entreprises dans une nouvelle ère d’incertitude. Un contexte qui contraint leur exercice et pourrait conduire à des difficultés de trésorerie pour certaines.

Les effets de la guerre sont connus. Elle frappe d’incertitude les marchés et entraîne une inflexion de l’appétit du risque quand les sanctions et les contre sanctions imposées à la Russie et aux États européens, font grimper l’inflation et les pénuries de matériaux.

Jusqu’alors, les entreprises françaises avaient réussi à absorber l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Désormais, leurs capacités financières se heurtent aux impératifs de remboursements des aides bancaires et des Prêts garantis par l'État (PGE) qui leur ont été accordés.

Avec une augmentation de 7 à 10% des faillites d’entreprises sur les 12 derniers mois**, on en observe déjà les premières conséquences. Et ces chiffres devraient augmenter d’ici septembre prochain.

Aussi, il convient de s’attaquer à cette crise future en allant au-delà des dispositifs financiers qui obligent les entreprises dans le temps. Les mesures à prendre doivent faciliter les transferts de liquidité entre entreprises pour renforcer leur trésorerie et relancer l’économie. Limiter les effets de la crise passera par une simplification des procédures d’accompagnement au recouvrement des créances. Un tel choix créera les conditions d’un dialogue vertueux entre acteurs de la vie économique tout en reconnaissant la centralité de leurs intermédiaires, experts de la médiation financière.

Prévoir un accompagnement sur mesure des entreprises sinistrées face à l’incertitude internationale

Inflation non maîtrisée, croissance nulle et plein-emploi… C’est dans cet ensemble de plus en plus contraint que 700.000 TPE, PME et ETI devront prochainement s’acquitter des aides reçues dans le cadre de la Covid-19***. Pour autant, leur carnet de commandes peine à se remplir quand de nombreuses matières premières restent inaccessibles ou voient leur prix s’envoler. Cette charge supplémentaire vient s’ajouter aux dépenses incompressibles des entreprises.

Certains secteurs sont particulièrement affectés comme le BTP, le transport, la logistique, le numérique ou la filière bois qui subissent cette situation et connaissent des retards de livraison. Autant de coûts additionnels qui se répercutent sur leurs marges et le montant de leurs prestations.

À eux seuls, ils représentent près de 50% des ouvertures de procédures collectives. Le ralentissement de l’économie dégrade fortement leur solvabilité et celles de leurs clients. Une situation qui dénote un besoin d’accompagnement par des experts en capacité d’identifier les problèmes conjoncturels de ces entreprises tout en recréant du lien avec leurs créanciers.

Simplifier les démarches de recouvrement des créances pour enrayer les faillites d’entreprises

Dans ce contexte, le développement du carnet de commandes doit rester au cœur des préoccupations du dirigeant. L’enjeu est de taille. Il permettra de maintenir l’activité de sa société tout en sauvegardant les emplois. Mais comment se projeter quand ses objectifs de croissance sont ralentis par l’allongement des délais de paiement de créanciers parfois devenus insolvables ?

À ce jour, la complexité des démarches administratives relevant du recouvrement contraint les entreprises. Consommatrice de temps et d’énergie, elle peut même s’avérer infructueuse et rompre le dialogue avec les créanciers au point de déporter le dossier d’une résolution à l’amiable au litige juridique.

Simplifier le recours à des organismes privés se plaçant comme intermédiaires entre l’entreprise débitrice et sa créancière, permettra de faciliter la résolution de situations complexes et endiguées. Certains outils digitaux offrent déjà les moyens de dépasser la formalité des procédures de recouvrement, trop souvent rigides, en adaptant leur cadre d’utilisation aux parties engagées.

Cette souplesse viendra rendre l’activité de l’entreprise en recherche de trésorerie durable et viable dans le temps, pour mieux affronter l’incertitude générée par l’actualité internationale.

Assouplir la relation à la médiation financière pour redonner de la confiance dans l’activité économique

Lorsque des difficultés se présentent, les experts de la médiation financière deviennent de véritables partenaires des chefs d’entreprise. Si le recours à ces spécialistes peut être freiné par la charge psychologique liée à une situation de recouvrement, leur accompagnement s’étend au-delà des difficultés de paiement de créances.

Évaluation de la performance du client, équilibre des engagements du contrat, négociation des termes de paiement… Leur connaissance des marchés contribue à donner plus de visibilité aux entrepreneurs sur leur trésorerie pour les aider à anticiper toute période de complexité.

Dans un environnement contraint et une réduction des opportunités de développement, il apparaît plus que nécessaire de pérenniser l’activité des entreprises. Cela passera par un assouplissement des règles d’accès aux organismes de la médiation financière pour fluidifier la relance des marchés et octroyer un regain de confiance dans l’économie française.


 

*Collectif, Prévisions économiques - Projections macroéconomiques, Banque de France, mars 2022

**Données Intrum France à fin mars 2022

***Coronavirus COVID-19 : soutien aux entreprises – Prêt garanti par l’État, Point de situation, Ministère de l’Économe, des Finances et de la Relance, 31 décembre 2021