Rentabilité versus transformation : et si on changeait de paradigme ?

Comment assurer la rentabilité du secteur en pleine évolution de l'assurance dommages, en misant sur la transformation de son SI ?

Le secteur de l’assurance IARD est à un tournant critique. Entre crises climatiques, inflation persistante, durcissement des exigences réglementaires et obsolescence des systèmes d'information, les assureurs voient leurs résultats financiers dégradés. L’enjeu central est clair : comment restaurer un niveau soutenable de rentabilité ?

Des plans d’optimisation souvent focalisés sur les coûts

De nombreux acteurs du marché de l’assurance sont actuellement engagés dans des plans de retour à la rentabilité à court terme, souvent dictés par des impératifs financiers immédiats. Ces stratégies s'appuient sur des leviers bien connus : ajustement tarifaire, modification des garanties et conditions générales, nettoyage de portefeuille, gel des effectifs, rationalisation des dépenses IT... Ces mesures à faible coût de mise en œuvre permettent des gains rapides, mais limités car majoritairement focalisés sur la réduction de coûts.

Optimiser c'est bien, transformer c'est mieux

A l’inverse, une transformation du cœur système informatique permet d’aller chercher des bénéfices métier durables grâce à une meilleure capacité à innover et s’adapter aux évolutions du marché. Des chantiers inatteignables dans le cadre d’actions court termistes deviennent ainsi des bonnes pratiques d’amélioration continue :  refonte de tarification, lancement de nouveaux produits, sélection des risques, amélioration des processus, augmentation de l’automatisation…

Le véritable enjeu pour les assureurs n’est pas seulement de restaurer la rentabilité à court terme, mais de garantir une activité pérenne et résiliente.

Les économies de court terme s’évaporent, les bénéfices des transformations font boule de neige

Investir dans la transformation des systèmes cœur de métier, c’est aller au-delà d'une simple réduction des coûts : c’est repenser entièrement la manière dont les assurances opèrent, interagissent avec leurs clients et exploitent leurs données.

Ces transformations demandent initialement un effort financier, mais elles permettent de générer des bénéfices significatifs qui vont s’accumuler au fil des années.

Ainsi, cette approche se distingue radicalement des plans d’optimisation court-terme en termes de retour sur investissement. Implémenter une plateforme informatique moderne et transformer le cœur de métier IARD, c’est engager un chantier dont le résultat net ne sera positif qu’au bout de 3 à 4 ans, mais qui continuera à fructifier au fil des années. Les bénéfices métier s'accumulent à la fois par la réduction de postes de coûts récurrents, et par la capacité à améliorer régulièrement les processus et la gestion du portefeuille.

Ainsi, après seulement quelques années, le manque à gagner lié à l’absence d’investissement structurel crée un écart considérable sur la capacité à garantir la rentabilité. Cette trajectoire de transformation dépend naturellement de chaque organisation, et peut s’échelonner par étapes. Il est essentiel d’orienter les investissements sur les enjeux métier stratégiques, ceux qui déterminent non seulement le bon fonctionnement opérationnel, mais aussi la capacité à se positionner sur un marché hautement compétitif.

L’analyse coût/bénéfice : le premier pas vers une transformation gagnante

La première étape vers un retour durable à la rentabilité est donc d’adopter une vision ambitieuse et pragmatique de la transformation soutenue par une analyse coût/bénéfice robuste, capable d’orienter les décisions d’investissement et d’optimiser l’impact de la transformation sur la valeur créée à long terme.

Il ne s’agit pas seulement de décider si une transformation est nécessaire, mais aussi de définir comment la mener de manière efficace. L’analyse coût/bénéfice devient également un instrument clé de priorisation et de pilotage, une carte qui évite aux assureurs de naviguer à l'aveugle. Un tel outil, s’il est bien construit, permet d’identifier les initiatives les plus créatrices de valeur, d’optimiser leur mise en œuvre et de mieux gérer l’allocation des ressources.

L’assurance du futur appartient aux investisseurs, pas aux cost-killers

Face aux défis actuels, l’inaction coûte plus cher que la transformation. La principale limite des plans d’optimisation à court terme tient à ce qu’ils reportent la capacité à investir pour faire face aux bouleversements structurels du marché de l’assurance. La modernisation des systèmes cœur de métier n’est pas un luxe, c’est un placement de bonne gestion pour assurer la pérennité des acteurs historiques face à l’évolution des risques sur un marché IARD de plus en plus volatil.