Faudra-t-il créer un troisième statut pour les gig workers ?

La convergence des technologies de la blockchain et de l'intelligence artificielle offrent une multitude d'opportunités pour débloquer des solutions innovantes dans l'univers du travail.

 Les plateformes de travail indépendantes gagnent du terrain dans des secteurs d’activités à fort niveau d’expertise. Quand on parle de la gig economy, on ne parle pas nécessairement d’une précarisation du travail. Pourquoi ne pas dépasser cette conception péjorative et analyser ce type d'activité comme l’avenir du travail ? 

Aujourd'hui une utilisation hybride de ces plateformes avec les structures traditionnelles est très présente. Leurs participations en tant qu’acteurs économiques et sociétaux méritent aussi un espace dans un système de travail comme les salariés et les travailleurs indépendants. Faudra-t-il créer un troisième statut pour les gig workers ? Il faut changer le regard sur l’IA et la gig economy. Selon un sondage commandé par Pôle Emploi, près des deux tiers des employeurs français ne comptent pas s'en servir dans le cadre de leurs activités professionnelles de l'intelligence artificielle. L'IA est fréquemment ressentie comme une menace sur les emplois, mais ceux qui l’utilisent parlent de ses avantages. Pour 63 % des employeurs, elle réduit les tâches fastidieuses, 66 % citent un effet positif sur la santé et 58 % soulignent un effet positif sur la relation client. 

Le boom des gig jobs et le freelance marketplace

Le passage au télétravail pendant la pandémie a entraîné une augmentation de la demande pour certaines plateformes dont les smart contracts et les rémunérations par taches sont très intéressantes pour les freelancers afin de trouver des clients et missions .  De nombreux employeurs se rendent compte qu’ils peuvent embaucher des indépendants d’autres régions de la planète. Par conséquent, les sites qui facilitent la mise en relation des freelances et des entreprises sont de plus en plus nombreux. La disponibilité en ligne a catalysé le développement de ces freelance marketplaces en donnant aux gens un moyen facile d'entrer en contact avec des opportunités d'emploi et d'être rémunéré en toute sécurité. 

Un "gig worker" peut travailler à temps plein et remplir ses journées en réalisant plusieurs projets pour différents clients ou en utilisant le gig work comme activité secondaire pour arrondir son salaire. Certains le font pour acquérir de nouvelles compétences et d’autres pour gagner de l'argent supplémentaire. Par exemple, aux Etat-Unis, au moins 16 % des Américains ont été "gig workers" une fois dans leur vie, mais très peu d'entre eux en ont fait leur principale source de revenus. Cependant, dans d’autres pays ce type d'activité devient une opportunité. Il y a des pays où les jeunes femmes accèdent à l’indépendance financière en développant de nouvelles compétences et en saisissant les opportunités d’emploi. Un exemple clair est que les femmes africaines ont la possibilité de gagner un revenu plus élevé, surtout en relation au coût de la vie de leur pays.  Il faudrait considérer que les plateformes prélèvent un pourcentage des revenus du freelance en fonction du montant facturé et pour cela il faudra bien choisir le plateforme d’utilisation. Selon l’Observatoire du travail en ligne, au Kenya, un tiers des travailleurs de l’écriture et de la traduction sont des femmes. 

Est-il possible d’avoir un regard positif sur la gig economy et l’IA ?

Les gig workers ont trouvé des avantages tels que : l’ indépendance, la flexibilité pour fixer ses propres horaires, la variété des offres et d'opportunités pour appliquer leurs compétences dans différents secteurs. Mais les avis sur la gig economy ne sont pas que positifs. Les critiques remarquent les avantages limités et les revenus irréguliers. La croissante main-d'œuvre indépendante et le développement d’une nouvelle génération de systèmes d’IA génératives permettent aux entreprises de toutes tailles d'augmenter leurs effectifs, la possibilité de faire appel à une aide spécialisée en fonction des besoins et la promesse d’une efficacité et d’une productivité augmentée. 

L'émergence de nouvelles formes de travail oblige à repenser les schémas classiques d'organisation du travail et se lancer sur cette vague d’innovation qui est en train de créer un nouveau marché du travail avec un impact positif sur l'économie. En effet, une modélisation économique de McKinsey de 2018 estimait que l’IA pourrait entraîner une croissance du PIB mondial de 1,2% par an jusqu’en 2030.