IA agentique : la gouvernance, premier pas vers un véritable impact

Les agents d'IA s'imposent comme la nouvelle frontière concurrentielle pour les entreprises françaises. La promesse est immense : gains de productivité, analyses plus rapides et innovation accélérée.

Lors du sommet Choose France 2025, 53 annonces d’investissements dans l’IA ont été recensées, pour un total de 40,8 milliards d’euros, soulignant la pression pour gagner la course à l’IA. Mais précipitée, sans gouvernance solide, la mise en production d’agents non éprouvés peut mettre en péril la réputation de l’entreprise.

Une course à fort enjeu sous haute surveillance réglementaire

La réglementation s'intensifie rapidement. L’AI Act, la législation française et les règles sectorielles imposent dès le premier jour des exigences strictes de sécurité, transparence et responsabilité. Pourtant, trop d'organisations avancent sans disposer d’une feuille de route claire. L’évaluation du comportement des agents est souvent ad hoc, basée sur l'intuition plutôt que sur des critères cohérents. 

Les données constituent un autre obstacle : volume insuffisant, qualité variable ou accessibilité limitée ralentissent la progression des projets. À cela s’ajoute le rythme effréné d’évolution des modèles et des outils d’IA, ce qui explique pourquoi certains projets peinent à produire des résultats significatifs.

Gouvernance et traçabilité comme accélérateurs

Pour les agents d’IA, la gouvernance va bien au-delà d’un simple exercice de conformité. Elle assure que chaque action et résultat restent traçables, des données brutes utilisées pour la formation jusqu’à la logique appliquée en production. Un modèle de gouvernance unifié traite les agents avec la même rigueur que le personnel humain, applique des contrôles d’accès solides ainsi que des mesures de sécurité et offre une vue cohérente de tous les actifs de données et d’IA.

Gouverner les sémantiques commerciales qui sous-tendent les décisions est tout aussi critique, afin que les collaborateurs et les agents travaillent à partir des mêmes définitions de métriques métier et de KPI. Enfin, surveiller les agents après leur déploiement est essentiel pour détecter dérives, biais ou comportements nuisibles avant qu'ils ne causent des dommages réels.

À l'ère des agents d'IA, une gouvernance fragmentée ne suffit pas. Ces  derniers agissent de manière autonome et prennent des décisions qui impactent clients, finances et réputation. Ils doivent être gouvernés selon les mêmes principes qui s'appliquent aux humains : sécurité, transparence, responsabilité, qualité et conformité. 

Transformer l’expérimentation en impact concret

Bien conduite, la gouvernance permet de passer rapidement de l’expérimentation à des systèmes opérationnels. Les organisations les plus avancées automatisent l’évaluation et l’optimisation de leurs agents, utilisent des données synthétiques pour combler les lacunes et construisent des repères spécifiques à chaque domaine. Elles ajustent ainsi leurs performances pour trouver le juste équilibre entre coût et qualité.

L'évaluation automatisée remplace les “contrôles intuitifs”, garantissant la cohérence et réduisant les “essais-erreurs” coûteux. Les entreprises qui génèrent des évaluations adaptées aux tâches, enrichissent l'entraînement avec des données synthétiques et optimisent leurs agents avec les derniers modèles, peuvent les déployer à grande échelle en toute confiance, en respectant les seuils de qualité tout en maîtrisant les coûts.

Les entreprises françaises disposent d’une fenêtre d’opportunité limitée pour s’imposer comme leaders des agents d’IA. Mais ce leadership ne se mesure pas au nombre d’agents déployés rapidement, il repose sur la qualité des agents : sûrs, explicables et construits sur des données gouvernées. La gouvernance doit être au cœur de la stratégie, intégrée tout au long du cycle de vie des agents, pour garantir un contexte commercial cohérent et transformer l’innovation en impact mesurable.