Les imprimantes 3D vont-elles révolutionner le e-commerce ?
Les acteurs du web et du e-commerce et, de manière générale, tous les aficionados des nouvelles technologies, n’ont pas pu passer à côté de cet événement phare : le CES, Consumer Electronic Show, s’est tenu la semaine dernière à Las Vegas.
Le CES a été, comme tous les ans, l’occasion pour les marques de présenter leurs dernières innovations. Entre objets connectés, réalité augmentée et voitures autonomes, l’impression 3D a tiré son épingle du jeu !Entrepreneur du monde du e-commerce, 2015 était l’année de ma première participation au CES. Si il y a bien un rendez-vous à ne pas rater sur les nouvelles technologies, c’est bien celui-là ! Pour partager mon ressenti sur cet immense show à l’américaine, je dirais qu’on ressort du CES avec une certaine humilité vis-à-vis de la technologie. Et pour cause : il y en a partout, sous toutes les formes, dans toutes les allées ! L’envie d’innover est loin d’être tarie.
Premier constat : l’offre a considérablement évolué. On trouve aujourd’hui de très nombreuses imprimantes 3D, de toutes les formes et pour toutes les matières. Bien que la « révolution 3D » ne fasse, à mon avis, que commencer, on peut déjà quasiment tout imprimer : de la nourriture, des vêtements, des instruments de musique, des figurines, des semelles dynamiques pour ses chaussures, des talons, des pistolets… et dans toutes les matières : chocolat, bois, métal, plastique, sauce tomate, argent massif, etc. L’impression 3D ne semble plus avoir de limite.
Les imprimantes 3D : futurs canaux de distribution ?
Malgré leurs prix encore très peu abordables (3300 dollars environ pour l’imprimante 3D Formlabs), ces multiples innovations m’amènent à me demander si les imprimantes 3D ne deviendront pas très bientôt de futurs canaux de distribution, ne serait-ce que pour le rôle important qu’elles pourront avoir pour les services après-vente.Les imprimantes 3D permettent de produire une partie du produit à proximité du lieu de vente plutôt que de tout produire en masse dans des usines. En cela, elles peuvent devenir des canaux de distribution à part entière.
Je me souviens à ce titre d’une récente innovation de la Poste qui avait lancé en novembre dans quelques bureaux de poste un service d’impression 3D. Les usagers pouvaient entrer dans leur bureau de poste, choisir une coque d’Iphone et lancer l’impression de l’objet. Avec l’imprimante 3D, c’est en quelques sortes l’usine qui se déplace en point de vente !
Une nouvelle tendance se dégage : la re-matérialisation, avec un mouvement « physique to digital to physique »
« Physique to digital » car les Scanners 3D et les caméras nouvelle génération permettent de scanner et virtualiser un visage ou un corps sous toutes ses coutures (dématérialisation), et « digital to physique » car les imprimantes 3D permettent ensuite de transformer ce visage/corps et de l’imprimer (re-matérialisation).
J’envisage déjà les innombrables applications de ces technologies et la façon dont elles risquent de révolutionner le e-commerce ! Un internaute pourra bientôt commander une recette en ligne et l’imprimer chez lui. Un internaute pourra bientôt aller en boutique, scanner sa morphologie, demander à ce que ses mensurations soient enregistrées dans son compte client, aller sur le site e-commerce de la marque et commander une paire de chaussure sur-mesure… Qu’il imprimera chez lui ! Ce serait sans doute l’ère d’un cross-device et d’un cross-chanel décuplés.
Allons-nous faire face à un mouvement de relocalisation de la production des produits ?
Bien que l’impression 3D ait énormément évolué, trois barrières apparaissent encore pour une démocratisation totale : d’une part le temps d’impression qui peut-être de plusieurs dizaines d’heures pour des pièces complexes, d’autre part le prix, encore trop élevé, et enfin la capacité à traiter des impressions volumineuses.Une fois affranchie de ces difficultés, on peut présager que l’impression 3D apportera de nombreux changements au monde du e-commerce.