Cet animal est le plus laid du monde, au point d'en faire des cauchemars

Cet animal est le plus laid du monde, au point d'en faire des cauchemars Son visage a fait le tour du monde et il inspire plus de grimaces que de sourires. Pourtant, peu de gens savent qui il est vraiment.

C'est une image qui colle à la rétine, celle d'un être à la peau flasque, au regard éteint et au nez tombant, comme s'il avait fondu sous la chaleur des projecteurs. Depuis une dizaine d'années, la créature qui trône au sommet du podium des animaux les plus laids n'a de cesse de fasciner, d'effrayer ou de déclencher des fous rires nerveux. Son apparence a fait le tour des réseaux sociaux. L'animal en question, c'est le blobfish.

En 2013, le blobfish a été élu "animal le plus laid du monde" par l'Ugly Animal Preservation Society, une organisation militante qui avait pour but de défendre ces créatures peu photogéniques, mais essentielles à la biodiversité. Si le blobfish a remporté ce titre peu flatteur, c'est avant tout à cause d'une photographie virale prise lors d'une expédition scientifique en 2003 au large de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Sur ce cliché, l'animal ressemble à une masse informe, un visage humain grotesquement déformé, une espèce de bonhomme de neige déprimé qui aurait fondu au soleil. Ce cliché, devenu le portrait officiel et universel du blobfish, a suffi pour qu'il entre dans le panthéon des créatures les plus "moches" de la planète.

Mais au-delà du buzz et de la fascination pour son apparence, peu de gens savent ce qu'est vraiment un blobfish. Cette créature des abysses vit entre 1 000 et 1 300 mètres de profondeur, là où le soleil ne perce plus et où la pression est écrasante. Elle n'a pas d'écailles, mais une peau flasque et lâche, adaptée à la vie à de telles profondeurs.

Ce qui a trompé le public, c'est l'effet de la pression et du changement brutal d'environnement. Lorsqu'on sort le blobfish de son milieu naturel, les tissus qui lui donnent sa forme s'effondrent, exactement comme si on chauffait un objet dont la colle fondrait. Dans son habitat, le blobfish ne ressemble pas du tout à cette créature dégoulinante et déprimée : il a la silhouette d'un poisson des fonds, avec une grosse tête et un corps effilé, parfaitement adapté à la vie sur le plancher océanique. Il n'a nul besoin de rapidité, de muscles puissants ou de protection contre les prédateurs, puisqu'il en a très peu à cette profondeur. C'est précisément pour cela qu'il a évolué sans écailles ni squelette massif.

L'ironie du sort veut que celui que l'on a sacré "animal le plus laid du monde" ne soit, dans son univers, ni grotesque, ni effrayant. En 2025, le blobfish a même été élu "Poisson de l'année" en Nouvelle-Zélande pour sensibiliser à la biodiversité marine. Sa laideur n'est qu'un effet d'optique, le fruit d'un regard humain déformé par un cliché pris hors du contexte naturel.