L'arnaque de la croissance verte...

La mise en place d’un mix énergétique basé sur les nouvelles énergies renouvelables, notamment l’éolien et le photovoltaïque, est un mythe. En réalité, la croissance verte est techniquement et écologiquement insoutenable.

La croissance verte s'appuie sur des minerais... qui s'épuisent

Cette transition tant espérée repose sur l’extraction importante de métaux…qui s’épuisent ! La Banque Mondiale rappelle dans son dernier rapport  "Le rôle croissant des minéraux et des métaux pour un rapport sur le carbone" que la production d’énergie renouvelable nécessite beaucoup plus de ressources que les systèmes d’alimentation traditionnels. 

L’ingénieur centralien Philippe Bihouix, démontre dans son livre "L’âge des low-tech. Vers une civilisation techniquement soutenable" que ces énergies renouvelables nécessitent, pour leur fabrication et leur extraction, des métaux rares qui sont disponibles en quantité limitée et qui sont très mal réparties géographiquement (du néodyme et dysprosium dans les aimants permanents des génératrices d’éoliennes, au gallium, indium, sélénium, cadmium ou tellure pour les panneaux photovoltaïques à haut rendement). 

Il faut de plus en plus d’énergie pour aller extraire ces métaux dans les mines, et il faut de plus en plus de métaux pour aller chercher une énergie moins accessible. On se dirige en fait vers un "peak everything" (un pic de tout). Le journaliste et réalisateur, Guillaume Pitron, à travers son livre "La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique", confirme que la Chine assure aujourd’hui 95% de la production des terres rares. D’autre part, il rappelle que ces extractions ont des impacts sociaux et environnementaux majeurs : acides chlorhydrique qui polluent les cours d’eau, formation de montagnes de déchets, hausse des maladies et des cancers considérables chez les riverains, développement de marchés noirs à l’exportation… La problématique est identique pour toutes les "high-technologies" sur lesquelles se base la croissance verte (LED, écrans plats, voitures électriques, smartphone, ordinateurs portables, etc.)

La croissance verte se base sur des énergies loin d’être vertes

Les autres énergies "vertes" n’ont rien de "propres" non plus. En France, la majeure partie de notre électricité renouvelable provient des barrages hydroélectriques. Or, il est désormais prouvé que ces barrages constituent également des catastrophes écologiques. Ces derniers déséquilibrent complètement les écosystèmes (modification de la température de l’eau, changement de l’écoulement, augmentation de l’eutrophisation, diminution du débit minimal d’eau, variation des débits, immersion des berges, diminution de la capacité d’autoépuration du cours d’eau…), ce qui provoque une forte perte de la biodiversité environnante. Par ailleurs, les barrages hydroélectriques sont des grands émetteurs de gaz à effet de serre, dans certains cas encore plus que les énergies fossiles. En effet, la décomposition de la végétation submergée par les barrages ainsi que la stagnation de l’eau dans les réservoirs relâchent énormément de méthane dans l’atmosphère (un gaz à effet de serre 25 fois plus réchauffant que le CO2). Quant à l’énergie issue de la biomasse, un rapport produit par l’organisation Birdlife, et relayé dans le journal britannique The Guardian indiquait que la croissance de la production de cette dernière accentuait le phénomène de déforestation, véritable désastre écologique en termes d’émissions de CO2, de régulation du climat, et d’effondrement de la biodiversité. La croissance verte n’a en fait de vert que le nom, elle est désastreuse pour la nature.

La croissance verte mise sur un maintien de nos modes de vie insoutenables

Finalement, le plus grand danger qui se cache derrière les mensonges de la croissance verte est certainement le fait de penser que nous pourrions sauver la planète en trouvant une énergie propre pour alimenter nos modes de vie. Il convient de rappeler que ce qui détruit littéralement la planète n’est pas tant la source d’énergie que nous utilisons pour alimenter nos activités que ces activités elles-mêmes. 

En effet, ce qui ravage actuellement la biosphère, ce sont toutes les extractions de ressources et les déchets produits par notre société de consommation (le plastique dans les océans, les substances toxiques dans les rivières, les fleuves et les nappes phréatiques, etc.), les rejets des usines sous formes de pollutions (pollutions atmosphériques, mais aussi la pollution des sols, des cours d’eau, etc.), l’artificialisation des sols (la bétonisation) liée à l’étalement urbain, ou encore une agriculture inefficace et insoutenable. Si nous nous demandons comment freiner ou inverser l’emballement climatique, comment cesser de dégrader l’environnement planétaire, alors la substitution d’une source d’énergie à une autre n’est pas la réponse. Au contraire, nous n’avons d’autre choix que de démanteler tout ce qui constitue notre civilisation industrielle, de mettre en place une transition basée sur les besoins fondamentaux et sur la réparation des écosystèmes qui s’effondrent, et de penser un avenir sans industrialisme, mais avec des sociétés à taille humaine et low-tech.