La RSE, une dynamique éco-logique ?

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La RSE, une dynamique éco-logique ? Etre une entreprise écoresponsable relève plus d'un choix économique que d'une volonté d'affichage. A l'instar de Nespresso qui est parvenu à créer tout un écosystème autour de sa fameuse capsule.

Au départ il s'agissait de sécuriser ses approvisionnements. Aujourd'hui, c'est devenu un mode de fonctionnement. Quand Nespresso s'est lancé en 2003 dans une politique de RSE, Arnaud Deschamps, le directeur général de Nespresso, l'assure , "il ne s'agissait pas de se donner bonne conscience". Et pour cause, les dérèglements climatiques menacent de plus en plus les zones de production de café. Mais dans le même temps, la demande explosait et il fallait y répondre. "Nous n'avons pas eu d'autres choix que de nous intéresser au sort de nos 70 000 producteurs et de les soutenir pour qu'ils produisent en qualité et en quantité" raconte Arnaud Deschamps.

Des modes de production durables

Nespresso a mis en place des programmes d'agroforesterie. Un mode d'exploitation, associant plantations d'arbres et cultures, très bénéfique pour améliorer naturellement la fertilité des sols. Et des arbres ont poussé au cœur des fermes de café. "Tout le monde y a gagné" se félicite Arnaud Deschamps. Cette démarche a non seulement favorisé la biodiversité des zones de production, mais a également permis d'augmenter les récoltes, d'améliorer la qualité du café et de diversifier les sources de revenus des agriculteurs. En voulant résoudre un problème identifié dans sa propre chaîne de valeur, Nespresso a créé des bénéfices sociaux et environnementaux.

Peu à peu l'entreprise s'est donc convertie à la RSE de bout en bout. En amont, par exemple, Nespresso a initié avec des producteurs d'aluminium et des industriels une série de normes pour produire un "aluminium responsable" à l'échelle mondiale. Là encore, le grand cœur est une chose et les affaires en sont une autre. Mais quand ils coïncident, pourquoi faire l'impasse ? "Rendez-vous compte que 75% de l'aluminium produit depuis qu'on l'a découvert au XIXe est encore en usage aujourd'hui", s'exclame Arnaud Deschamps qui travaille à la création d'une "économie circulaire" autour de ce métal utilisé par Nespresso pour ses dosettes.

En aval : transformer le déchet en ressource

En aval aussi, l'entreprise a entrepris de recycler autant que possible les capsules qu'elle produit. La marque a ainsi déployé plus de 5500 lieux de collecte en France qui récupèrent environ 3 000 tonnes de capsules chaque année. L'aluminium est réutilisé notamment pour la fabrication d'autres objets comme des vélos ou des cannettes, et le marc de café pour servir d'engrais ou produire du biogaz. Et pour systématiser le tri de son produit, Nespresso s'est aussi attaqué aux poubelles jaunes en introduisant et finançant des machines capables de trier les déchets métalliques d'une taille inférieure à 7 centimètres de diamètre. Quelque 9 millions de consommateurs en France peuvent aujourd'hui jeter leurs capsules de café Nespresso usagées, comme tous leurs autres petits emballages métalliques (canettes, aérosols, barquettes en alu, plaquettes de médicaments, etc.) à la poubelle en ayant la garantie qu'elles seront recyclées. "L'ambition est d'arriver à proposer une solution de recyclage à proximité du domicile de 100% de nos clients d'ici à 2020", espère Arnaud Deschamps, heureux d'avoir entraîné dans son sillage d'autres entreprises de l'agro-alimentaire comme Bel (La Vache qui rit), Coca-Cola et Materne (Pom'Potes).
Même les machines Nespresso font l'objet d'une réflexion globale. Hors de question pour la marque de voir l'une d'entre elle tombée en panne prendre la direction de la déchetterie. Nespresso a donc développé un service client qui offre de nombreuses solutions pour les réparer. Dont une singulière formule qui consiste à reprendre les machines en panne au domicile du client pour la remplacer par une autre elle-même réparée et remise à neuf.  "Depuis que nous avons lancé cette offre d'économie circulaire, plus de 25% de nos clients l'ont choisie " justifie Arnaud Deschamps. "80% des machines en panne sont réparées". Une nouvelle preuve que la raison écologique rejoint la raison économique.