Le respect des données personnelles comme soutien à la marque-employeur

La France se trouve aujourd’hui dans un climat économique et social tendu. Pourtant, le cabinet de recrutement Michael Page souligne que 51% des candidats considèrent aujourd’hui que le marché du travail français est dans une bonne dynamique. Cette tendance est une excellente nouvelle pour les jeunes qui se préparent à quitter les écoles et universités du pays au cours des prochains mois.

Une tendance qui se confronte toutefois à une augmentation de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs. Selon une étude de Korn Ferry, cette pénurie pourrait représenter une perte de revenus de 175 milliards d'euros. La France viendrait d’ailleurs à manquer de 1,5 million de salariés qualifiés d'ici à 2030.

La concurrence entre les entreprises pour recruter les meilleures nouvelles recrues sera, par conséquent, plus féroce que jamais. Et, dans un monde de plus en plus centré sur les données, l'engagement d'une organisation à protéger les renseignements personnels de ses clients et de ses employés pourrait constituer un point de différenciation important.

Quelles sont les attentes des millennials ?

Ce n'est un secret pour personne, les millennials et la génération Z ont des attentes différentes de celles de leurs prédécesseurs. En plus des exigences habituelles – salaires concurrentiels et possibilités d'avancement – les jeunes salariés expliquent qu'ils veulent travailler pour des organisations qui offrent de l’agilité, favorisent la diversité et affichent des valeurs et une éthique forte. En effet, nombreux sont ceux qui considèrent de plus en plus qu'une attitude responsable en matière de protection des données est un aspect important de l'éthique d'entreprise, ce que confirme par ailleurs Wavestone dans son rapport de Mai 2019 sur "La vie privée à l’ère du numérique", en indiquant qu’il y a une véritable attente des collaborateurs sur le sujet.

Les récentes controverses sur la façon dont les renseignements personnels sont utilisés, partagés et monétisés ont vivement éveillé l'intérêt des utilisateurs des réseaux sociaux, les rendant plus conscients de la façon dont les entreprises qui se cachent derrière ces plateformes profitent de leurs données. De plus en plus d’utilisateurs, notamment parmi les plus jeunes, migrent de Facebook vers des plateformes comme Snapchat, qui, selon eux, leur offrent un plus haut degré de contrôle. Face à cette situation, les organismes de réglementation du monde entier prennent des mesures pour mettre un frein à l'utilisation abusive généralisée des renseignements personnels.

L’importance de la bonne réputation

Dans un contexte où les entreprises sont de plus en plus sous pression, une atteinte à la protection des données très médiatisée peut non seulement coûter à une entreprise la loyauté de ses clients, mais aussi porter un coup sérieux à son "pouvoir d'attraction" en tant qu'employeur.

Parents, professeurs et éducateurs s'efforcent souvent à avertir les jeunes des dangers que peut avoir la publication d’informations et/ou de photos sur les réseaux sociaux. Ces derniers pourraient ainsi les présenter sous un mauvais jour aux futurs employeurs ou nuire à leur quotidien – mais ces employeurs ont-ils envisagé les dommages que peut avoir une mauvaise utilisation de données dans leur entreprise sur les futurs employés ? Après tout aujourd’hui, qui postulerait dans une entreprise sans faire au préalable une recherche en ligne et en apprendre davantage sur ses dirigeants, son leadership en matière de produits et son histoire récente ?

Une solide gouvernance des données indique qu'une organisation prend au sérieux les meilleurs intérêts de ses clients, de ses employés et de la société dans son ensemble. C’est désormais une véritable fierté pour de nombreuses entreprises que de nommer des Chief Data Officers et d’adhérer aux normes de sécurité des données mondialement reconnues.  Ces entreprises comprennent que les données gouvernées favorisent une meilleure interaction avec l'utilisateur final et qu'une bonne gouvernance des données fait partie d'une meilleure culture. Il serait sage pour la plupart des entreprises à la traîne de s’inspirer de ces bonnes pratiques si elles espèrent recruter les meilleurs talents dans le futur.