L'innovation, la croissance et la satisfaction client au cœur du concept d'entreprise plate-forme

Les entreprises qui pensent pouvoir réussir seules aujourd'hui se bercent d'illusions. Dans un contexte de marché extrêmement évolutif, toujours plus complexe et digitalisé, il devient impératif d'additionner les expertises en s'associant les compétences de spécialistes.

Il s'agit de construire autour de son activité un écosystème robuste, qui va donner les moyens à une organisation de gagner en agilité et en innovation, de limiter les risques d’erreurs, d’apporter des solutions connexes et à valeur ajoutée à ses clients. En devenant une entreprise plate-forme, elle accélère, augmente son potentiel de cross-selling et, in fine, la satisfaction de ses clients.

Hyperspécialistes contre méga généralistes

Le concept d’écosystème a beaucoup évolué ces dernières années, devenant un véritable sujet de réflexion stratégique pour de nombreux dirigeants. Si auparavant il pouvait apparaitre comme assez théorique – une communauté d’acteurs poursuivant une vision stratégique commune – il prend aujourd’hui toute sa dimension au gré de la complexification et de la digitalisation des chaînes de valeur. De fait, la révolution digitale et la disruption qu’elle opère sur chaque secteur mettent aujourd’hui à mal de nombreuses organisations.

Or, pour répondre au mieux aux besoins des clients et rester compétitives, les entreprises ont tout intérêt à sortir des schémas classiques et à déployer de nouvelles stratégies de coopération avec des partenaires d’horizons divers, y compris, parfois, concurrentiels. La souplesse d’interaction au sein d’un écosystème multiplie les opportunités de collaboration entre entreprises issues d’univers différents et renforce leur adaptabilité face aux évolutions de marché. 

On parle aujourd’hui d’entreprises plates-formes, c’est-à-dire de sociétés étendues et ouvertes, qui constituent autour d’elles un réseau de partenaires à même d’offrir une expérience de bout en bout à leurs clients. En favorisant les échanges et partenariats avec des spécialistes dans leurs domaines (intégrateurs, développeurs, revendeurs…), l’entreprise peut profiter de ressources, de données et de compétences qui contribueront à son développement.

Ces collaborations stratégiques s’organisent autour du co-développement, de l’open innovation et de la mutualisation des coûts. Qu’elles s’inscrivent sur le long terme ou sur une période restreinte, elles doivent répondre à des besoins identifiés par l’entreprise chez ses clients et renforcer ses expertises pour accompagner les évolutions du marché.

Ainsi, plutôt que de vouloir tout faire seule, au risque de prendre trop de temps et de rater des opportunités, l’entreprise reste ancrée sur son expertise et s’adjoint celle de ses partenaires pour monter en puissance.

Un échange gagnant-gagnant pour l’ensemble des partenaires

Dans une étude récente, des dirigeants français ont déclaré, qu’au cours des 3 à 5 prochaines années, les écosystèmes créeront de nouveaux avantages concurrentiels (53 %), stimuleront l’innovation et la disruption (43 %) et favoriseront la création de nouvelles expériences client (38 %)[1].

Conscients que les entreprises les plus performantes évoluent progressivement d’un modèle linéaire qui tire sa valeur du produit vers un modèle qui tire sa valeur de l’écosystème, ils ont reconnu que cette nouvelle approche ne pouvait que contribuer à la performance de leur activité. Pour autant, peu d’entre eux, au final, engagent les moyens financiers et humains nécessaires pour exploiter pleinement ce potentiel. Ils reconnaissent pourtant, à 78 %, que les business models actuels seront complètement transformés au cours des 5 prochaines années[2]. Alors, pourquoi attendre ?

Pour mettre en place et faire vivre un écosystème partenarial efficient, celui-ci doit être avantageux pour tous les partenaires et ne pas bénéficier uniquement à l’entreprise à l’initiative du projet. Ainsi, les éditeurs peuvent bénéficier d’un portefeuille de solutions plus complet favorisant l’upselling, les intégrateurs accèdent à de nouveaux comptes, les développeurs peuvent s’appuyer sur des briques technologiques éprouvées et prêtes à l’emploi, ... La mise en commun des savoir-faire est un accélérateur de business indéniable.

Pour cela, il est impératif de définir une feuille de route claire, intégrant une proposition de valeur dans laquelle chaque acteur trouve son intérêt et sa place. Les partenaires doivent être soigneusement sélectionnés, partager les mêmes valeurs, disposer d’une expertise complémentaire pour se tenir prêts à répondre aux opportunités qui se présenteront.

Une fois constitué, cet écosystème devra être animé et régulièrement optimisé voir modifié. Il est essentiel de pouvoir réagir rapidement aux changements du marché, former de nouveaux partenariats ou sortir des partenariats existants. Un pilotage de la plate-forme sera organisé, les risques constamment évalués et des services additionnels proposés pour simplifier encore l’accès et l’exploitation des données pour tous les partenaires.

Enfin, si la direction et les équipes techniques décident prioritairement de son orientation et de son évolution, ce nouvel écosystème devra être compris et accepté par l’ensemble des collaborateurs et à tous les niveaux hiérarchiques. Alors, l’entreprise sera pleinement en mesure de s’inscrire dans une innovation permanente, de répondre efficacement aux attentes du marché et d’améliorer en continu son expérience utilisateur.

Les 5 règles clés

1.   Partager les savoir-faire en toute transparence

2.   Se regrouper autour de valeurs communes et s’accorder sur la marche à suivre

3.   Déterminer en amont les objectifs communs et suivre régulièrement l’évolution des performances

4.   Mettre en place une gouvernance

5.   Réévaluer régulièrement les composantes de la plateforme pour s’adapter aux évolutions du marché

[1] Source : Étude Accenture Strategy

[2] Source : Étude Accenture Strategy