Le bureau du futur n'est pas un lieu, c'est un parti pris de l'employeur
L'heure n'est plus à savoir si, oui ou non, le télétravail va s'inscrire comme une tendance de fond, mais à réfléchir à l'impact qu'il aura sur les métiers, les organisations et les modes de travail, ainsi que sur les lieux.
Un éclatement du lieu de travail entre plusieurs espaces
Jusqu’à une période récente, le bureau était généralement le principal, voire l’unique lieu de travail pour les collaborateurs. Demain, l’environnement de travail sera pluriel, conjuguant bureau, domicile et tiers lieux comme les espaces de coworking, dans un équilibre propre à chaque entreprise, son secteur d’activité, sa culture, les métiers concernés.
Cette évolution appelle une réflexion sur l’avenir du bureau, sa fonction, son utilité, relativement aux lieux de travail à distance. Pourquoi irons-nous au bureau demain ? Quelles activités favoriser en situation de télétravail ? Quel rôle pour les espaces de coworking ?
Cette dernière année, les Français ont démontré que télétravail pouvait être synonyme d’efficacité. Pour certaines activités, la productivité individuelle peut être optimum à domicile. Le télétravail s’avère même particulièrement bénéfique pour les missions demandant de la concentration.
Le manque d’interactions sociales induit par le télétravail donne au bureau sa raison d’être : un lieu d’échanges, de convivialité, de transversalité, de travail collaboratif. C’est aussi le lieu des temps forts de management, d’intégration des nouveaux arrivants, de brainstorming et de créativité, de transfert des connaissances – toutes des activités qui nécessitent d’être ensemble, en présentiel.
Les espaces de coworking se présentent, quant à eux, comme une sorte d'entre-deux, un espace de travail tampon de proximité. Ils auront la mission de définir une offre attractive et complémentaire dans un contexte de mutation des modes de travail.
De nouvelles responsabilités pour les entreprises
La crise, jouant un rôle d’accélérateur et d’amplificateur, a permis à la tendance du télétravail de s’installer. Il est désormais temps d’y réfléchir comme partie intégrante de la stratégie de l'entreprise, proactive et volontaire, et non plus réactive et contrainte.
La définition d’un cadre et de règles adéquates est bien entendu nécessaire. Mais les entreprises devront également s’assurer du confort de travail de leurs équipes en dehors des bureaux de l'entreprise. Une attention toute particulière devra notamment être donnée aux enjeux de QVT et de performance, qui sont intimement liés, pour accompagner la transformation des modes de travail. On parle ici tout autant de bien-être physique (au travers du confort des espaces de travail) que psychologique des équipes.
L’évolution des modes de travail appelle par conséquent la mise en place d’un pilotage dédié et d’un accompagnement des collaborateurs. Leur retour d’expérience, au travers de cellules d’écoute et de baromètres sociaux, devrait permettre l’amélioration continue du dispositif, car QVT, engagement, cohésion, motivation et efficacité sont indissociables. Les managers ont bien entendu un rôle déterminant à jouer dans cette transformation et devront très probablement adapter leurs pratiques managériales à ces nouveaux modes de travail.
Le visage post-Covid des bureaux et bâtiments
Le déploiement du télétravail questionne non seulement la raison d’être du bureau mais il pousse également à repenser son aménagement, en cohérence avec les activités que nous y mèneront demain. Evolutivité, flexibilité et modularité sont autant de notions qui devraient peser de plus en plus à l’heure de concevoir des bureaux.
Le déploiement de services digitaux dans l’entreprise devrait également sortir renforcé de cette période. A titre d’exemple, il s’agit de systèmes de Smart Office, permettant la réservation de salles de réunion, de postes de travail, ou même de places au restaurant d’entreprise, ou encore de solutions de suivi des taux d’occupation, afin de s’assurer de la sécurité des collaborateurs et du respect de la distanciation physique.
L’expérience des collaborateurs sur le lieu de travail, déjà objet d’attention des entreprises avant la crise, devrait également connaître une croissance en termes d’investissement. L’enjeu porte à la fois sur la santé et la sécurité des collaborateurs, mais également sur l’attraction des talents et la marque employeur. Il s’agit, pour les acteurs de l’immobilier tertiaire, d’opérer une synthèse entre pilotage intelligent du bâtiment, efficacité énergétique, services et bien-être des occupants.