Mieux intégrer la technologie pour une supply chain plus verte

L'analyse de données en temps réel, l'automatisation et la digitalisation deviennent un cocktail gagnant pour accompagner les acteurs de la logistique dans leurs stratégies de développement durable.

Le dernier rapport du GIEC est sans appel : le secteur de la logistique a un rôle clé à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Si certains progrès ont déjà été réalisés, la route est encore longue – mais les moyens sont là. 

S'attaquer au développement durable et à la réduction des émissions carbone dans le cadre d'une approche cohérente à l'échelle de la chaîne d'approvisionnement est un sujet crucial, mais la mise en œuvre de projets concrets varie, les réductions de coûts et les gains d'efficacité étant encore souvent jugés plus importants que la réduction de l'empreinte carbone. 

Cela démontre la nécessité d'approfondir et d’améliorer le suivi du développement durable, en développant l’accès à des données précises et fiables. Comment une meilleure prise en compte de la technologie et des données peut-elle contribuer à rendre nos supply chains plus vertes ?  

Des stratégies existantes au degré de maturité variable 

Une récente étude sur le développement durable des chaînes d'approvisionnement en Europe, a étudié les objectifs de développement durable, le suivi des performances et les technologies utilisées par les principaux acteurs de la supply chain en Europe. Les résultats de l'enquête montrent que 72 % des entreprises de l'échantillon ont mis en place une stratégie de développement durable, et qu'un peu plus de la moitié des répondants ont déjà plus de deux ans d'expérience dans ce domaine. Les 50 % restants n'ont pas de stratégie en matière de développement durable, ou en ont une qui est en place depuis moins de deux ans.  

Il est intéressant de noter que le niveau de maturité de la stratégie de développement durable d'une entreprise donnée semble avoir un impact sur ses objectifs : si toutes les stratégies mettent l'accent sur la réduction des émissions et de l'empreinte carbone, les stratégies plus récentes – comme celles mises en œuvre pendant la pandémie – mettent davantage l'accent sur la réduction des coûts et l'efficacité opérationnelle. Le chemin est donc encore long, et le rythme de développement des stratégies de développement durable dépend fortement de l’intégration de technologies adaptées. 

La visibilité en temps réel, une technologie cruciale 

Parmi celles-ci, la visibilité en temps réel est sans doute l’innovation la plus prometteuse. Quelque 45 % des personnes interrogées dans l’étude ont d’ailleurs affirmé avoir recours à des outils de visibilité en temps réel, et environ 11 % utilisent déjà cette technologie précisément pour mieux inclure le développement durable dans leurs opérations. 36% prévoient de l’introduire dans les deux prochaines années.  

Avoir accès à des données en temps réel permet aux entreprises de largement améliorer leur capacité de réaction et d’adaptation en fonction des événements – en particulier en combinaison avec un logiciel de planification et d’optimisation des itinéraires. La richesse des données qu’elle procure fera très certainement de la visibilité en temps réel l'une des technologies les plus rapidement adoptées par le secteur logistique dans les années à venir pour accompagner les entreprises dans l’amélioration de leurs stratégies liées au développement durable. 

Automatiser le traitement des données pour atteindre ses objectifs environnementaux 

Quel que soit le stade de maturité de ces stratégies, il semble cependant qu'il n'y ait pas encore de consensus sur la meilleure approche pour contrôler leur performance. Les systèmes internes manuels sont la méthode la plus couramment utilisée, une observation qui suggère un manque de solutions de suivi prêtes à l'emploi qui s'appliquent directement aux besoins d'une entreprise spécifique. L’automatisation de l’analyse de données précises dans les opérations de transport de marchandises soutiennent d’ailleurs des objectifs commerciaux de durabilité plus larges, tels que le calcul de l’intensité des émissions et du kilométrage à vide. 

Les données seront essentielles à la déclaration précise des émissions du Scope 3 du bilan carbone (émissions indirectes) qui représentent une part importante de l'impact environnemental global de nombreuses entreprises. Les données accessibles sur les émissions du Scope 3 sont un indicateur externe crucial dans les stratégies RSE, d’où la nécessité d’intégrer les outils permettant d’y accéder en temps réel et en permanence pour informer les décisions internes en matière de planification et d'approvisionnement. 

Force est de constater que les chaînes d'approvisionnement en Europe s'appuient de plus en plus sur la technologie et sont plus proactives dans la recherche d'opportunités pour s’inscrire dans une logique de développement durable. Le rythme d'adoption des nouvelles technologies à cet égard est ce qui fera toute la différence sur le moyen comme sur le long terme. Si une prise de conscience générale a bien eu lieu, il faut désormais que l’ensemble des acteurs du secteur travaillent ensemble à une meilleure intégration des technologies et des données.