Immobilier d'entreprise et politique RSE : deux composantes liées pour répondre aux enjeux environnementaux
En matière d'environnement et de développement durable, le secteur de l'immobilier d'entreprise ne déroge pas aux obligations actuelles : se réinventer pour être plus résilient et vertueux.
Le secteur de l’immobilier d’entreprise vit actuellement une transition sans précédent, amorcée notamment par la crise sanitaire. Le coronavirus a forcé le passage au télétravail. Il a toutefois prouvé que ce nouveau mode de travail était non seulement possible, mais qu’il serait probablement une solution d’avenir. Pour les travailleurs qui bénéficient d’un meilleur équilibre pro/perso, avec moins de temps de transport, plus de temps de travail et d’efficacité, moins de fatigue… Pour les entreprises d’autre part, qui constatent que cette nouvelle façon de travailler a fait grimper la productivité de leurs salariés (+22% selon une étude de l’Institut Sapiens publiée en mars 2021), et donc leur rentabilité, mais qui voient aussi une possibilité d’économie importante en réduisant du coup la taille de leurs bureaux. Enfin, pour l’environnement et le réchauffement climatique, puisque l’on sait aujourd’hui que le secteur de l’immobilier du bâtiment représente 40 % des émissions de gaz à effet de serre.
Désormais devenus obsolètes, de nombreux bureaux ne sont plus adaptés aux besoins des entreprises. Et quand l’offre ne rencontre plus de demande, les bâtiments restent vides. Avec des salariés travaillant depuis leur domicile ou le travail hybride, les entreprises doivent revoir leur stratégie immobilière, notamment en réduisant leurs espaces. Elles cherchent donc des bâtiments innovants, respectueux de l’environnement et répondant le mieux à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs collaborateurs – par exemple des bureaux plus petits, plus modulables, mieux situés … – pour entrer dans le cadre de leur politique RSE.
Le rapport au bureau a changé. Les travailleurs portent désormais une grande importance à l’impact de leur entreprise ou celle auprès de laquelle ils postulent sur l’environnement. Ce qu’elles font de bien ou de mal aura un réel impact sur leur attractivité auprès de leurs collaborateurs, sur leur capacité à fidéliser leurs talents ou à en recruter de nouveaux. Car aujourd’hui, l’impact d’une entreprise sur son environnement joue un rôle prépondérant de l’image qu’elle véhicule auprès de ses investisseurs, de ses clients et de ses salariés. D’ailleurs, selon une étude Treedom réalisée en mai 2022, 67 % des salariés confirment que le développement durable est un facteur important lorsqu’ils choisissent un poste dans une entreprise et 72% déclarent même que ce facteur influence leur prise de décision.
Les entreprises n’ont donc d’autres choix que de placer le développement durable au cœur des valeurs de leur organisation et de leur politique RSE. Ce n’est plus seulement une question de sensibilité ou d’éthique, mais un impératif stratégique pour toute entreprise soucieuse de sa pérennité. Les bureaux sont loin d’être condamnés, à condition de se réinventer.
La solution ultime n’est bien entendu pas au 100% remote, mais elle passe par une modification de fonctionnement et une adaptation des projets immobiliers. Et l’aménagement des espaces de travail est aujourd’hui un levier de démarche RSE pour les entreprises. La refonte et la modularité des espaces de travail sont aussi des solutions qui permettent de répondre à la fois aux attentes des collaborateurs et aux problématiques environnementales en offrant les meilleures conditions au bureau, lieu d’échange et de collaboration réaffirmé.
Plus encore ! Si la diminution des surfaces de bureaux permettant d’intégrer une part de distanciel plus importante pour réduire proportionnellement l’impact environnemental, d’autres solutions peuvent s’intégrer pour être encore plus efficace et répondre du même coup à des enjeux sociaux. L’utilisation de tiers-lieux, tels que des bureaux proposés à proximité du domicile des travailleurs, dans d’autres entreprises, les lieux de co-working… de plus en plus fréquemment ou la mise en place de services jusqu’au domicile du collaborateur, fourniture d’équipement mobilier, livraison de repas, accompagnement psychologique par des professionnels qualifiés... permettant d’améliorer le confort de ses installations physiques sont une réponse à la fois sociale et environnementale et s’intègrent pleinement dans la politique RSE de l’entreprise.
Aujourd’hui, les entreprises ne peuvent donc plus se permettre de posséder des espaces de bureaux vides qui représentent un coût de fonctionnement important d’une part, qui ne correspondent plus aux attentes des collaborateurs d’autre part et qui, en plus, ont un impact environnemental considérable. Quels que soient leurs tailles ou leurs secteurs d’activité, elles doivent intégrer dans leur stratégie globale l’impact social et environnemental de l’ensemble de ses activités, et donc la stratégie immobilière dans son ensemble. Baisse des émissions de gaz à effet de serre, gestion des déchets, consommations de ressources énergétiques… sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte et adaptés pour limiter leur empreinte.
Et surtout, elles doivent le faire savoir ! Compte tenu des enjeux sociaux et environnementaux actuels auxquels le monde doit faire face, les entreprises doivent agir et le dire. Car faire part de sa contribution RSE est essentiel, non seulement pour suivre les avancées réalisées dans ce domaine, adapter les actions si nécessaire mais aussi pour accroître son attractivité sur son marché, auprès de ses partenaires, clients, collaborateurs…