Les PME, ces entreprises qui seront les seules à même de relancer l'économie française

Deux éditeurs de logiciels de gestion, ont chacun publié un rapport à quelques semaines d'intervalle. Leurs projections coïncident fortement.

Ces éditeurs étant connectés aux poumons des entreprises, se pencher sur leurs prévisions est très interpelant, surtout quand leurs projections sont à ce point semblables.

Une résilience étonnante de la part des PME

Traditionnellement, pendant les crises économiques, ce sont les grandes entreprises et les très petites qui survivent le mieux à ces évènements complexes. En effet, les grandes entreprises peuvent faire des économies d’échelle importantes, entre autre via les suppressions d’emplois. Quant aux très petites entreprises et indépendants, la coupure rapide des frais non indispensables malheureusement conjugués à une diminution drastiques des revenus personnels mensuels, permettent également de passer outre les tsunamis économiques.

Or, fait étonnant pointé par SAGE, éditeur de logiciels facturation et de comptabilité, et Simple CRM, éditeur de logiciels de relation client et de facturation, il semblerait que face à la succession de la crise Covid, puis de la crise inflationniste née de la guerre en Ukraine, ce soit les PME qui s’en sortent le mieux et que nous sommes face à une tendance qui va s’inscrire durablement dans le temps.

Pour SAGE, la croissance du chiffre d'affaires des PME françaises devrait dépasser le taux de croissance de l'ensemble des entreprises de 2023 à 2025. Pour Simple CRM, les PME pèseront pour 47% du chiffre d'affaires total des entreprises de l'économie française d’ici 3 ans (quand SAGE avance 45,5% ; une concordance de prévision intéressante).

Quelle est la source de résilience et de croissance des PME ?

D’après Simple CRM, plusieurs facteurs expliquent cette montée en puissance des PME. Tout d’abord, une meilleure préparation à la crise, permise par l’expérience de la gestion des années 2008, puis l’enchainement des attentats et des gilets jaunes, qui ont poussé les responsables des PME à monter en compétence et en agilité. Ensuite, des aides étatiques, à la fois européennes et nationales, avec entre autre le bouclier sur le prix de l’énergie, qui ont permis une gestion moins chaotique des risques sur cette matière première.

Une transparence, parfois forcée, envers les employés sur la situation économiques de l’entreprise, transparence qui induit des employés plus à l’écoute de leur direction et qui se montrent non seulement de bonne volonté, mais souvent force de proposition. Enfin, la combinaison de ces différents facteurs créent un avantage stratégique cohérent aux PME, qui leur permet de supplanter des structures de plus grandes tailles et de si nécessaire faire pivoter rapidement leur business model et leur modèle organisationnel. Cette résilience est confirmée par SAGE qui affirme que la part des PME dans l’ensemble de la production des entreprises est restée fermement au-dessus de la barre des 50% pendant cette période de crise.

PME = opportunités, mais aussi dangers

Si SAGE et Simple CRM s’accordent, chacun de façon autonome dans leurs analyses propres, sur la capacité de rebond et de résistance à l’inflation des PME, si chacun y voit une opportunité forte pour la reprise économique, il n’en demeure pas moins que les deux éditeurs y voient également un danger.

SAGE rappelle que 99,9% du tissus économique est composé par les PME. Si les PME venaient à baisser la garde et à être moins combatifs, cela pourrait engendrer un effet domino totalement catastrophique.

De son côté, Simple CRM met en avant le fait que trop d’aides publiques vont vers les grandes entreprises, dans l’optique de protéger des volumes d’emplois qui pèsent lourd, en termes d’image de la santé de l’économie, dans les médias. Or, ces aides, si elles étaient distribuées aux PME, pourraient générer 1,73 fois plus d’emplois en France et que la non application de cette logique d’investissement, pourrait à un moment tirer le dynamisme des PME dangereusement vers le bas, les directions de ses entreprises pouvant être poussées à jeter l’éponge dans un contexte de poly crises où ils se sentent peu soutenus par les instances dirigeantes. En clair, moins de symbole et de communication, pour plus de pragmatisme, serait plus que bénéfique pour le soutient du tissus économique français.