France 2030 : quels objectifs ? Comment y participer ?

France 2030 : quels objectifs ? Comment y participer ? Si France 2030 alloue une grande partie de son budget à la décarbonation de l'industrie, l'écologie est pourtant loin d'être son seul enjeu. Eclairage sur ce plan du gouvernement à 54 milliards d'euros.

Qu'est-ce que France 2030 ?

Présenté aux Français en octobre 2021 par Emmanuel Macron, le projet France 2030 vise à préparer notre pays au monde de demain. Il concerne notre façon de produire de l'énergie, de nous déplacer, mais aussi de nous alimenter... De nombreux secteurs d'activité sont donc concernés par ce plan auquel l'Etat entend allouer 54 milliards d'euros sur 5 ans. 

Si le gouvernement a choisi trois axes pour décrire France 2030, "mieux produire, mieux vivre et comprendre notre monde", les détails du plan laissent quant à eux entrevoir une perspective moins optimiste. Les objectifs du projet semblent en effet répondre à des inquiétudes concrètes : la perte de notre indépendance énergétique, alimentaire et pharmaceutique et plus largement, le déclin de notre puissance économique et culturelle sur la scène internationale. 

Les 10 objectifs de France 2030

France 2030 s'articule autour d'une liste d'objectifs à atteindre à horizon 2030-2035. Le détail de ses 10 objectifs majeurs décrit sur le site officiel du gouvernement, montre d'autres enjeux que la transition écologique mise en avant dans les intitulés situés en tête de liste. 

  1. Développer une offre de réacteurs nucléaires de petite taille (SMR) pour conserver notre expertise dans ce domaine et parvenir à une meilleure gestion des déchets. 
  2. Devenir un leader de l'hydrogène décarboné pour contribuer encore à la décarbonation de l'industrie et des transports et produire une énergie compétitive.
  3. Décarboner l'industrie afin de respecter notre engagement de réduction de 35% de nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Limiter la production d'intrants (pesticides, fertilisants...) est aussi inclus dans cet objectif. 
  4. Construire 2 millions de véhicules électriques et hybrides par an afin d'anticiper la fin des ventes de véhicules thermiques. 
  5. Produire le premier avion à bas carbone dans l'idée de décarboner la filière aéronautique. 
  6. Investir dans une alimentation saine, durable et traçable pour préserver la biodiversité et pouvoir continuer à nourrir une population croissante. 
  7. Produire au moins 20 biomédicaments, notamment contre les cancers et les maladies chroniques, afin d'être moins dépendants des pays étrangers et d'éviter une explosion des dépenses de santé. 
  8. Placer la France en tête des contenus culturels créatifs et des technologies immersives, et continuer à faire entendre notre voix à l'international en mettant en avant notre patrimoine culturel.
  9. Prendre part à la nouvelle conquête de l'espace et se préparer à la question de la souveraineté spatiale. 
  10. Explorer les grands fonds marins pour servir la recherche, et l'exploiter pour ses ressources en métaux critiques (lithium, nickel, cobalt...). 

Comment participer à France 2030 ?

Le gouvernement a lancé un appel à candidatures pour les porteurs de projets qui pourront, s'ils sont retenus, recevoir un accompagnement de l'Etat et un soutien financier. Ceux qui le souhaitent peuvent déjà consulter les différents appels à projets sur le site officiel du gouvernement. Il est également possible de référencer son entreprise ou son organisation en quelques minutes pour la faire connaître. A ce jour, 1 752 projets ont déjà été retenus sur tout le territoire. La majorité des acteurs impliqués sont des petites et moyennes entreprises, mais la participation est aussi ouverte aux grandes entreprises, établissements publics, associations ou encore aux personnes physiques.  

Comment les projets sont-ils suivis ?

Chaque projet sélectionné par le gouvernement est examiné grâce à un référentiel reposant sur 8 indicateurs de performance. 

  1. Innovation : on tient compte de son type (elle peut concerner une technologie, un produit, un procédé...), de son intensité selon qu'elle améliore une solution existante (innovation incrémentale) ou qu'elle réponde à un nouveau besoin (innovation de rupture), et du type d'acteurs qu'elle inclut (start-up, PME, grands groupes...). 
  2. Développement économique : nombre d'emplois créés, chiffre d'affaires généré en plus, nombre de brevets déposés..
  3. Décarbonation et développement durable : le projet doit permettre de répondre aux exigences de France 2030 en participant à une réduction des émissions carbone, des gaz à effet de serre ou encore en favorisant la biodiversité. 
  4. Autonomie stratégique et souveraineté : pour chaque projet soumis se pose la question d'une relocalisation de la production en France ou d'une réduction de la dépendance de notre pays aux importations. 
  5. Capital humain et connaissances : les connaissances, compétences et l'expérience accumulées par les participants sur les filières d'avenir sont également un indicateur de performance pour France 2030.
  6. Leadership : capacité à faire rayonner la France au niveau mondial et à favoriser son attractivité.
  7. Santé et social : permettre d'améliorer la santé, le bien-être et l'espérance de vie.
  8. Mixité : taux de participation des femmes dans les équipes menant le projet. 

Un comité indépendant, le Conseil de Surveillance des Investissements d'Avenir (CSIA), est également chargé d'évaluer l'impact de France 2030. 

Quel est le coût de France 2030 ?

Sur les 54 milliards d'euros d'investissement prévus pour France 2030, 8,4 milliards ont déjà été investis en 2022, durant la première année suivant l'annonce du projet. Pour savoir combien France 2030 va rapporter, il faudra suivre les résultats qui seront rendus publics sur le site du gouvernement. Avant cela, le CSIA a dévoilé dans un rapport du 30 juin 2023 que les sommes investies devraient être compensées d'ici 2027 ou 2028. Selon ce rapport, ces prochaines années, France 2030 devrait générer

  • une hausse du produit Intérieur brut avec un PIB annuel compris entre 40 et 80 milliards d'euros
  • une hausse de la valeur ajoutée située entre 14 et 25 milliards d'euros
  • la création de 288 000 à 600 000 emplois
  • un développement des territoires, avec un soutien apporté à 60% de territoires hors Ile-de-France et comprenant l'Outre-Mer.