Donner aux femmes les moyens de s'émanciper : une nécessité, pas une option

Il y a encore peu, parler d'indépendance féminine faisait lever les yeux au ciel. Aujourd'hui, le sujet est sur toutes les lèvres, mais dans les faits ?

Il y a encore peu, parler d’indépendance féminine faisait lever les yeux au ciel. Aujourd’hui, le sujet est sur toutes les lèvres, mais dans les faits ? L’accès à l’autonomie, qu’elle soit financière, professionnelle ou géographique, reste semé d’embûches pour nombre de femmes. Et cette réalité, je la connais intimement.

J’ai longtemps cru qu’il suffisait de travailler dur pour “réussir”. Mais réussir selon qui ? Selon quels critères ? Pendant des années, j’ai tenté de m’intégrer dans des schémas qui ne me ressemblaient pas. Jusqu’à ce que je réalise que ce n’était pas moi le problème, mais le moule dans lequel on voulait me faire entrer.

Le droit de choisir une autre voie

Changer de trajectoire n’a pas été simple. Douter, échouer, recommencer, me faire accompagner : tout cela a fait partie du processus. Ce que j’ai compris à ce moment-là, c’est que l’émancipation ne se décrète pas. Elle se construit. Et qu’il est bien plus facile de la bâtir à plusieurs.

Aujourd’hui, je m’interroge sur cette injonction à la réussite “seule contre tous” qui pèse encore trop souvent sur les femmes. On les félicite d’être multitâches, résilientes, autonomes… mais qui leur tend la main au moment où elles en ont le plus besoin ? Qui leur dit qu’elles ont le droit de choisir une autre voie, même à contre-courant ?

Ce que je constate autour de moi, c’est que beaucoup de femmes ont des idées, des projets, des élans. Mais elles manquent de confiance, de réseau, de soutien, parfois même simplement de permission. Il est urgent de créer plus d’espaces où elles peuvent se sentir légitimes, entendues, accompagnées. Pas pour “faire comme les hommes”, mais pour inventer leurs propres modèles de réussite.

Des outils concrets de libération

Le coaching, l’accompagnement, les cercles de parole, les formations : ce ne sont pas des gadgets de développement personnel. Ce sont des outils de libération. Et les femmes ont le droit d’y accéder sans honte, sans justification, sans avoir à prouver qu’elles “méritent” de se choisir enfin.

S’émanciper, ce n’est pas trahir son entourage, ses origines ou ses choix passés. C’est simplement reconnaître qu’on a changé, qu’on aspire à autre chose et qu’on est prête à faire ce qu’il faut pour y parvenir. C’est un acte de courage. Et dans un monde encore trop souvent construit sans elles, c’est aussi un acte profondément politique.