L’infopreneuriat : une alternative devenue un véritable métier ?

Le salariat est en panne, l'entrepreneuriat a le vent en poupe mais fait parfois peur concernant les lourdeurs administratives et de charges. L'infopreneuriat, perçu pendant longtemps comme une alternative semble aujourd'hui s'inscrire comme nouveau métier.

L’entrepreneuriat, conséquence d’un salariat en panne

L’entrepreneuriat prend de plus en plus de place dans notre société. Le Président de la République en fait un véritable cheval de bataille, et près de 19 millions de français envisagent de créer ou de reprendre une entreprise (soit 1 français sur 3).

C’est une réalité, la situation salariale actuelle ne fonctionne plus. En proie au stress, au burn out et aux pressions multiples, le salariat ne fait rêver que 32% des français (source : Opinion Way _ UAE 2016). Dans ce contexte et parce que l’entrepreneuriat classique a ses lourdeurs financières (location de locaux, salariés…), on entend de plus en plus parler de web-entrepreneuriat, et plus particulièrement d’infopreneuriat, lorsqu’il s’agit de transmission de son savoir, de son expertise ou même de ses passions.

En France, depuis 15 ans on assiste à une montée en puissance de l’infopreneuriat. Cette nouvelle manière de créer ses propres revenus s’installe dans un contexte de révolution numérique qui permet la disruption du savoir et la démocratisation de l’apprentissage en ligne. Contrairement à l’infodonneur qui diffuse son savoir gratuitement, l’infopreneur est un entrepreneur qui vend ce même savoir, sous forme d’infoproduits, afin de se constituer un revenu récurrent en ligne.

L’infopreneuriat englobe les formations en ligne mais également les Ebook, les formations par coaching et même des services physiques. La seule différence notable entre l’infopreneuriat et les Mooc est qu’elle est majoritairement commandée par des entreprises, des universités ou des grandes écoles.

 L’infopreneuriat, voie royale pour la reconversion professionnelle …

L’infopreneuriat concerne chacun et chacune qui ressent le besoin ou l’envie de partager sa passion, son expertise ou un savoir susceptible d’apporter une plus-value à son auditoire. Il n’est pas rare d’observer des formateurs et des conférenciers mettre en ligne leur formation pour les partager à des milliers de personnes. L’infopreneuriat offre la possibilité de réaliser ses formations de chez soi tout en conservant son activité principale.

L’atout principal de l’infopreneuriat reste qu’un entrepreneur débutant peut se lancer sans gros investissement, même s’il est salarié. Il devra débourser une centaine d’euros par mois pour accéder à une plateforme web qui le libère des contraintes techniques d’internet. Ensuite, il devra se former au métier d’infopreneur auprès de personnes qui ont déjà des revenus constants en ligne. Très vite, la légitimité de l’infopreneur est connue par ses résultats, ses succès et les clients qui valident ou non l’intérêt de la formation. Cela permet, comme partout, d’éliminer du circuit les imposteurs ou escrocs.

Enfin, l’infopreneuriat est une possibilité de reconversion accessible par le biais de tous les statuts d'entrepreneur (auto-entrepreneur mais aussi portage salarial, SARL ou SAS) en fonction des revenus et des diverses situations professionnelles.

 …. continuité de la digitalisation des métiers

Depuis la fin des années 1990, l'infopreneuriat concerne surtout les passionnés, les audacieux et les curieux. Mais depuis les années 2010, il concerne aussi des professionnels de l'entreprise (managers, employés), du secteur public (enseignants, personnels médicaux), des professions libérales (avocats, médecins, comptables, consultants) mais aussi de l'entrepreneuriat classique.

Si l’infopreneuriat se développe constamment depuis plus de 15 ans, c’est parce qu’il offre des contraintes très faibles en termes d’investissement financier (pas de locations de locaux, de salariés ou de livraisons) et bien sûr puisque les marges commerciales générées sont anecdotiques du fait de l’absence de produits physiques (95% de marge en moyenne).

De plus, qu’ils soient précédemment salariés ou entrepreneurs, on remarque que les néo infopreneurs adhèrent à cette liberté d'entreprendre sans nécessairement faire d’études de commerce ou de marketing. C’est un métier qui s’apprend simplement en suivant les pionniers de l’industrie qui diffusent leurs stratégies en ligne. C’est également la perspective d’une carrière sur internet sans disposer de compétences informatiques, car il suffit de choisir les bons outils et la plateforme web adaptée.

 Un marché mondial de l’infoproduit en expansion

Après les Etats Unis, l’infopreneuriat s’impose depuis les années 2000 en France comme un nouveau métier et une nouvelle façon d'entreprendre particulièrement accessible, quels que soient l’âge ou le parcours professionnel préalable. Il représente aujourd’hui plus de 150 000 utilisateurs francophones qui réalisent plus de 80 millions d'euros de chiffre d’affaires. (enquête réalisée auprès de 10 000 infopreneur par LearnyBox – Editions Chenot et SG Autorépondeur – Octobre 2016)

Si on regarde de plus près, on s’aperçoit que la croissance de l’infopreneuriat s’appuie sur un marché mondial de la formation en ligne qui réalise un chiffre d’affaires de 51,5 milliards de dollars en 2015 contre 35,6 milliards de dollars en 2011, soit un taux de croissance de plus de 44,6 % (source : Rapport Docebo: elearning market trends report).

L’infopreneuriat s’inscrit donc dans la tendance du tout numérique et tend à devenir le nouveau modèle d’entrepreneuriat pour se (re)lancer sereinement dans la vie professionnelle ou tout simplement amorcer un changement de vie.