55% des Français veulent gérer par eux-mêmes l'accès des marques à leurs données personnelles !
Les marques mettent en place de plus en plus de programmes marketing (newsletters, clubs, programmes de fidélisation, applications Smartphones) pour mieux connaître et fidéliser leurs clients. Depuis 2007, le Baromètre de l'intrusion de Publicis ETO étudie la perception des consommateurs sur ces pratiques et le degré d'intrusion qu'ils en ont.
Alors que les réglementations se succèdent pour protéger les utilisateurs des nouvelles technologies digitales, de nouveaux concepts émergent pour donner aux consommateurs les moyens de reprendre le contrôle de leur vie numérique.
Parmi ces concepts, celui du VRM continue de
progresser même si aucune véritable plateforme n’a encore réellement réussi à
percer. Si certains pensent que le concept est mort-né, la communauté VRM
continue d’explorer la richesse de ce dispositif. De plus en plus de start-up
se positionnent sur ce créneau, les POC se multiplient et l’émergence de
protocoles tels que la blockchain peut donner au VRM une base technologique
puissante et disruptive.
Comme le montre la plupart des études, les craintes
des consommateurs sont loin de disparaître. Au contraire ! Elles se
renforcent et s’amplifient. Le dernier baromètre de l’Intrusion Publicis ETO le
montre : 78% des sondés sont
dérangés par le fait que des informations les concernant soient collectées et
mises en base !
Du coup, pour les afficionados du VRM, non seulement
ce dernier n’est pas mort mais nous ne sommes qu’aux prémices d’une révolution
de la data privacy. Les enjeux sont colossaux : la data liée aux
comportements des internautes fait partie intégrante du business model de la
majeure partie des grandes plateformes digitales. La progression des adblock
montre à quel point les internautes sont soucieux et agissent pour protéger
leur vie privée.
Notre toute dernière étude montre que près de 55% des personnes sont intéressées pour
gérer par eux-mêmes l'accès des marques à leurs données personnelles via un
logiciel, une application smartphone ou un site web dédié. Ils n’étaient que 47
% il y a 1 an. C’est à la fois une prise de conscience mais aussi la preuve
d’une certaine "maturité digitale". Il ne s’agit plus seulement de
s’inquiéter mais aussi de "s’outiller" pour mieux se protéger et
être plus autonome dans la maîtrise de sa destinée digitale.
Parmi les acteurs les plus légitimes pour mettre en
place et "gérer" ce type d’application, les banques semblent les
mieux placées avec l’état en seconde position. Malgré les différentes crises
que le secteur bancaire a traversées, il est intéressant de noter que la
confiance est toujours là dès lors qu’il s’agit de confier des données précieuses.
Les réseaux sociaux arrivent en dernière position. C’est un marqueur
intéressant et paradoxal. Les réseaux sociaux sont pourtant les dépositaires
d’un nombre impressionnant de données personnelles, voire très personnelles. Pourquoi
alors ne pas en faire un dépositaire officiel ?
Même si les puristes du VRM ne seront pas d’accord, Facebook est sans doute l’application qui se rapproche le plus aujourd’hui d’une plateforme VRM (sic…). Pour autant, elle ne semble pas être légitime pour devenir un tiers ou un quart de confiance digne de ce nom. Cela montre à quel point les consommateurs ne sont pas dupes et savent que si ce service est gratuit, c’est parce que ce sont leurs données personnelles qui en constitue la valeur marchande.
Il est par contre surprenant que les consommateurs
ne soient majoritairement pas prêts à payer pour ce service. C’est un droit et
du coup considéré par les consommateurs comme un dû de la part des différents
acteurs banques, opérateurs télécom et réseaux sociaux.
Bref, cette étude montre non seulement que le sujet
de la privacy est plus que jamais d’actualité mais également que les consommateurs
murissent dans l’appréhension de ce sujet. Du coup, les dispositifs de type de
VRM semblent constituer une piste intéressante pour permettre à la société
digitale de continuer à progresser tout en donnant aux usagers la possibilité
de maitriser leur vie privée. La communauté VRM continue d’avancer, de tester
des solutions et d’imaginer la privacy de demain. Nous ne savons pas encore concrètement
sur quoi cela va déboucher mais il est certain que le modèle actuel n’est pas
satisfaisant et qu’il devra évoluer.