MWM, l'éditeur d'edjing, lève 50 millions d'euros pour se diversifier

MWM, l'éditeur d'edjing, lève 50 millions d'euros pour se diversifier Avec cette nouvelle levée, le spécialiste français des applications musicales Music World Media veut s'attaquer au domaine de la photo, de la vidéo et du dessin.

Le numéro un de l'édition d'applications musicales dans le monde, le français Music World Media (MWM), vient d'officialiser une levée de 50 millions d'euros auprès des fonds blisce, Idinvest Partners, Large Venture de BPI France, Aglaé Ventures mais aussi de Xavier Niel. Cette série B porte à 60 millions d'euros les montants levés par la société depuis sa création. Music World Media édite des applications couvrant les principaux besoins de la musique, qu'il s'agisse de l'apprentissage d'un instrument, de son bon accordage ou de la possibilité de produire des sons. Une formule payante puisqu'elle cumule plus de 400 millions de téléchargements dans le monde via 15 applications dont edjing Mix, l'application de DJ la plus populaire de la planète. MWM souhaite, avec ce nouveau tour de financement, élargir son offre à tous les domaines de la création. "Nous voulons proposer des solutions accessibles à tous, sur des sujets comme le montage vidéo ou l'embellissement de photos", précise le cofondateur de MWM, Jean-Baptiste Hironde. Et d'expliquer vouloir lancer un "Adobe des applications créatives mais pour le grand public".

"Nous avons développé un véritable savoir-faire en matière de développement, distribution et monétisation d'applications"

Selon les calculs de la société, chaque nouvelle verticale ciblée (la photo, la vidéo ou encore le dessin) génère des revenus trois à quatre fois plus élevés que son marché d'origine, la musique hors streaming. Avec déjà plusieurs milliers d'applications pour chacune de ces verticales, la concurrence est féroce. Mais elle n'effraie pas celui qui a réussi à faire de son accordeur de guitare, Tuner, l'application la plus populaire parmi plusieurs centaines de services similaires. "Nous avons développé un véritable savoir-faire en matière de développement, distribution et monétisation d'applications, assure Jean-Baptiste Hironde. Nous sommes capables de proposer le meilleur compromis possible entre expérience utilisateur et fonctionnalités."

MWM peut notamment s'appuyer sur des équipes de data scientists chargés d'optimiser ses processus d'acquisition. "Nous AB-testons le moindre détail des fiches d'applications pour booster leur visibilité, illustre Jean-Baptiste Hironde. Chaque étape du tunnel de conversion est passée en revue de façon à minimiser les coûts d'installation." La société, qui passe essentiellement par Facebook et Snap pour recruter ses nouveaux utilisateurs, monitore chaque action de conversion. Elle est même capable de prédire les dépenses que les utilisateurs seront susceptibles d'effectuer au cours des 24 semaines suivant leur recrutement (lifetime value).

"Nous sommes connectés en programmatique à une quinzaine de partenaires"

Une quinzaine d'applications sont actuellement testées par MWM dans des marchés locaux. "Nous les optimisons jusqu'à trouver la formule qui nous garantira leur succès en termes de rétention et de coûts d'acquisition", révèle Jean-Baptiste Hironde. Le processus peut prendre quelques semaines comme plusieurs mois. "Ce serait une erreur de vouloir forcer le déploiement global, dans 14 langues, d'une application qui peine à émerger localement", estime le patron de MWM. La société n'hésite d'ailleurs pas à arrêter le développement d'applications dont les coûts deviennent trop lourds, comme elle l'a fait pour deux d'entre elles.

Le modèle économique de MWM est, lui, des plus classiques, basés sur du freemium. La majorité des utilisateurs téléchargent une version gratuite de l'application qui les intéressent. MWM monétise cette dernière via de la publicité. "Nous sommes connectés en programmatique à une quinzaine de partenaires", précise Jean-Baptiste Hironde.  Les autres utilisateurs déboursent, eux, quelques euros pour profiter d'une version premium enrichie. "Plus de 80% de nos revenus proviennent de ces utilisateurs", révèle le fondateur de MWM. Son entreprise compte 70 salariés répartis entre Paris et Bordeaux. Elle prévoit d'en embaucher 50 de plus d'ici la fin de l'année. "Nous sommes rentables et visons, cette année encore, une croissance à trois chiffres de nos revenus", conclut Jean-Baptiste Hironde.