Fonds en euros et assurance-vie: un bel outil de gestion de ses liquidités

1,3%... tel est le rendement moyen - avant CSG et CRDS - des fonds en euros des assurances-vie. Pas de quoi pavoiser dans un contexte de taux bas qui promet de durer. Dès lors, quelle stratégie adopter pour les centaines de milliers de Français ayant souscrit un contrat ? Comme nous allons le voir, les fonds en euros peuvent s'avérer fort utiles. A condition de faire les bons choix.

Petit rappel utile

Avant toute chose, il convient de rappeler qu’assurance-vie et fonds en euros sont bien deux choses distinctes. Premier moyen d’épargne en France selon les chiffres clés de la Fédération française de l’assurance, l’assurance-vie est un contrat d’assurance. Le fonds en euros est, pour sa part, un support d’investissement aux contrats d’assurance-vie et de capitalisation. Le premier peut donc contenir le second.

Ainsi, si en 2019, les fonds en euros représentaient 67% des cotisations, les 33% restants étaient constitués d’unités de compte (UC), c’est-à-dire d’instruments financiers comme des FCP, SCPI, etc. Alors que ces derniers peuvent entraîner des plus-values comme des moins-values, les premiers offrent le double avantage d’un capital garanti et de la liquidité.

Fonds en euros : ça sent le sapin ?

Malgré ces deux points forts, faut-il continuer à investir dans les fonds en euros ? Il semblerait que oui puisque l’assurance-vie reste plébiscitée par les Français, avec 1 789 milliards d’euros d’encours fin 2020. Et, dans une majorité de cas, ces capitaux sont investis en fonds en euros. Une situation pour le moins incongrue quand on connaît les faibles rendements de ceux-ci et que l’on sait que cette situation va durer du fait de la structuration même de ces fonds (obligations d’états souscrites sur des cycles long et d’un rapport quasi nul aujourd’hui). Et pour ceux qui seraient tentés de fuir, il y a la loi Sapin 2 pour éviter que les investisseurs ne quittent le navire dans le cas, très hypothétique, d’une remontée des taux.

Piégés par les fonds en euros ?

Face à cette situation, il semblerait donc légitime de conseiller à tous ceux qui souscrivent une assurance-vie d’éviter les fonds en euros. Mais, en y regardant de plus près, ils s’avèrent un outil utile pour une bonne gestion de ses investissements dans le cadre de son contrat d’assurance-vie. A condition d’utiliser ces fonds comme un moyen de sécuriser (et de rémunérer) ses liquidités.

Prenons l’exemple de Paul, 40 ans, qui a une somme de 50 000 euros à investir pour préparer sa retraite. De toute évidence, sur le long terme, des placements en actions, par exemple, vont être beaucoup plus rentables. En revanche, si demain la bourse plonge, il risque de perdre gros, du moins ponctuellement. Or, avec un bon contrat, une stratégie solide peut être mise en place. En mettant une bonne partie de son argent sur des fonds en euros et, en parallèle, en investissant le reste sur des actions pour lisser son prix de revient.

Autre possibilité : il a investi à un moment où la bourse était favorable. Dans ce cas, les fonds en euros vont être un bon moyen de sécuriser ses plus-values et jouer le rôle de "poche de sécurité", disponible pour réinvestir lorsque la conjoncture boursière sera plus favorable. On le voit, les fonds en euros sont un excellent moyen de sécuriser son argent. De plus, ils restent, à ce jour, peu mais mieux rémunérés que la plupart des autres placements disponibles.

Un bel outil de gestion de ses liquidités

Bien sûr, dans une optique de placement qui excède deux ou trois ans, les fonds en euros doivent être d’abord un levier d’ajustement et d’optimisation de l’argent investi dans un contrat d’assurance-vie. D’autant qu’aujourd’hui, tout est simple pour gérer son argent. Les arbitrages se font désormais en quelques clics et en temps réel sur une plateforme en ligne. Bien utilisés, les fonds en euros sont donc un excellent outil de gestion de ses liquidités dans un contrat d’assurance-vie.

A condition aussi de revoir l’équilibre entre fonds en euros et unités de compte. Et si la plupart des grands acteurs en sont encore à conseiller d’en rester au 80% de fonds en euros et 20% en unités de compte, certains – de plus en plus nombreux – préconisent un rééquilibrage au profit de ces dernières. Avec comme objectif de faire des fonds en euros la variable d’ajustement qui offre sécurité et liquidité à ses investissements et ses plus-values.

Comme pour cette cadre de 30 ans qui souscrit une assurance-vie dans l’optique de se constituer un patrimoine. Quel intérêt pour elle, à ce stade, d’investir dans des fonds en euros si ce n’est pour s’en servir pour sécuriser et rémunérer - modestement mais sûrement - ses placements. Donner plus de place aux unités de compte c’est, sur le long terme, opter pour des plus-values bien réelles, tout en se ménageant un espace à la fois liquide et sécurisé avec les fonds euros.