Ces 5 grandes banques contournent les règles pour facturer plus d'agios aux clients

Ces 5 grandes banques contournent les règles pour facturer plus d'agios aux clients Dans ces banques les frais explosent notamment pour les clients les plus précaires. Pourtant, ces frais bancaires supplémentaires sont contestables.

Assurance, carte bancaire, retrait d'espèces... Les établissements bancaires trouvent toujours de nombreuses excuses pour facturer un peu plus leurs clients. Conséquences : les frais bancaires se multiplient, siphonnant discrètement et régulièrement les comptes en banque des particuliers. D'après l'association de consommateurs CLCV (consommation logement et cadre de vie), "les frais bancaires bondissent d'environ 1,7% en 2025 dans tous les établissements, après avoir connu une hausse de 3% en 2024". Ainsi, les ménages français payent en moyenne chaque année "228,90 euros de frais bancaires", estime la Banque de France.

Parmi ces frais, certains sont malheureusement bien connus des clients : les agios. Pour rappel, ces derniers sont des prélèvements effectués par la banque sur un compte courant lorsque ce dernier est à découvert (y compris lors des découverts autorisés). Concrètement, les agios permettent à l'établissement de se rembourser sur le montant qu'il a prêté pour continuer à faire fonctionner un compte (assurer un paiement, régler un prélèvement automatique, etc.) alors que le solde est négatif. Chaque année en France 45% des ménages se retrouvent au moins une fois par mois à découvert.

Le montant des agios dépend de la somme du découvert, de la durée de ce découvert et du taux d'usure en vigueur, à savoir le taux d'intérêt maximal que les établissements bancaires peuvent pratiquer sur un prêt. Néanmoins, les agios sont strictement encadrés par la loi. En effet, une banque ne peut pas facturer plus de 8 euros par opération et 80 euros par mois à un client dont le compte est à découvert. Du moins... en théorie.

En pratique, certaines banques ont trouvé une technique pour contourner la réglementation en vigueur. La DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) estime que "22% des banques dépassent les plafonds des frais facturés aux consommateurs". Cette pratique impacte notamment "le pouvoir d'achat des ménages qui rencontrent déjà des difficultés financières", déplore la DGCCRF.

Plus précisément, l'Observatoire des tarifs bancaires (OTB) pointe du doigt le fait que certaines banques appliquent des "minima forfaitaires d'intérêts débiteurs" sur certains découverts inférieurs à 400 euros. En clair, sur un petit découvert de seulement 1 euro, la banque va facturer au client un forfait "par défaut" plutôt que les agios correspondants réellement au découvert. Évidemment, la somme facturée est bien plus élevée que les agios.

Pour dénoncer cette situation, l'association de consommateurs UFC Que Choisir prend l'exemple d'un "client du CCF qui voit son compte courant tomber à -2 euros pendant une semaine". "Au lieu de payer 0,01 euro d'agios, la banque va lui facturer 10 euros de minimum forfaitaire", critique l'association.

Le minimum forfaitaire coûte très cher dans certains établissements bancaires. Il s'élève à seulement 1,50 euro à la Banque Postale, alors que la Banque Populaire le fixe à 12,50 euros. Chez Société Générale ou encore à BNP Paribas, les clients sont facturés 8 euros. Cependant, ces minimas forfaitaires échappent à la réglementation relative aux agios, comme le stipule l'article R314-9 du Code de la consommation. Si la pratique n'est donc pas illégale, elle permet néanmoins aux banques d'augmenter les frais des personnes à découvert.