De l'audace pour réformer les retraites !
Le système de retraite actuel coûte 338 milliards d'euros par an selon le dernier rapport de la DRESS en 2023, et se trouve au bord du gouffre financier.
Les réformes successives ne font que retarder l’inévitable : un déficit de 22,4 milliards d’euros à l’horizon 2050, menaçant notre système de financement. Il est l’heure de proposer une solution radicale : instaurer un nouveau système par répartition et par capitalisation. Cette réforme, à laquelle j’appelle, pourrait remettre de l’ordre et apporter plus de sécurité pour tous.
Fraternité, Égalité, Liberté !
2003, 2010, 2014, 2020, 2023… Les projets et réformes se suivent mais repoussent toujours le problème, le financement n’est jamais assuré sur le long terme. Ces réformes, en plus d’être incomplètes, sont impopulaires car elles viennent grignoter les avantages sociaux des Français. Il faut réaliser une réforme qui va combiner les principes de notre devise. C’est possible.
L’objectif premier de la réforme sera de protéger les plus vulnérables en conservant partiellement le système par répartition. Elle devra également garantir une allocation de base suffisante pour permettre à tous les retraités de vivre convenablement. Enfin, elle devra permettre à chaque citoyen de se constituer, en plus, une retraite par capitalisation.
Un changement sans heurts
Le passage à un système mixte ne peut se faire rapidement. Avec 17 millions de retraités ayant cotisé et méritant une retraite convenable, il faut se préparer à une réforme longue et coûteuse. Le principal objectif sera surtout de trouver un consensus politique pour que la réforme soit pérenne. Elle doit s’inspirer des modèles qui existent aux États-Unis, au Japon ou aux Pays-Bas. Ces pays arrivent à combiner un pilier public et un pilier privé. Il sera important de garder les spécificités françaises, notamment la solidarité.
La nouvelle retraite
Cette réforme du régime de retraite, plus juste et équitable, sera donc composée de trois piliers : deux parties obligatoires, respectivement financées par l'État et les entreprises et une dernière partie facultative, correspondant à l'actuel Plan Épargne Retraite tout en le rendant plus accessible et avantageux. La partie étatique devra permettre de mutualiser les différents régimes de base (CNAV, MSA, SSI, CNAVPL) en un seul régime. Les régimes complémentaires seront privatisés pour apporter de la souplesse et permettre de réaliser des économies. La gestion de ces fonds devra correspondre à l’horizon de l’épargnant, et une partie de cette épargne devra être investie dans des projets favorisant la transition écologique, en France et en Europe. Les frais de gestion devront être encadrés pour limiter leur impact sur l’épargne des retraités.
Un calendrier favorable pour une nouvelle réforme des retraite
C’est un moment unique dans notre histoire mais surtout une opportunité idéale pour lancer cette réforme structurelle. Avec une Assemblée nationale divisée en trois camps, aucune majorité n’est possible. Plutôt que d’attendre un prochain gouvernement, une prochaine majorité avec une “réformette” qui repoussera le problème, saisissons l’opportunité ! Que tous les partis s’assoient autour d’une table pour préparer la réforme qui résoudra le problème du financement des retraites et l’incertitude que cela crée pour les Français. C’est un sujet d’autant plus important qu’il génère des tensions, qu’il nuit aux politiques et qu’il fragmente la société. J’en appelle aux nouveaux députés et au prochain gouvernement à se saisir de ce sujet, profitez de l’occasion, montrez que l’intérêt de la France passe avant vos divergences !