Le revenu net des salariés et des retraités va baisser tous les mois en 2026 : ils toucheront moins d'argent qu'en 2025
Qui dit nouvelle année dit bonnes résolutions, mais parfois aussi mauvaises nouvelles. Tous les salariés du secteur privé ainsi que l'ensemble des fonctionnaires vont malheureusement être les premiers à en faire les frais. En janvier, lorsqu'ils consulteront leur bulletin de salaire, ils découvriront que leur revenu net est inférieur à celui des mois précédents.
Cette baisse de salaire ne sera pas éphémère. Tout au long de l'année 2026, la somme versée chaque mois par leur employeur sur leur compte en banque sera plus faible que d'habitude. En clair, s'ils ne bénéficient pas d'une augmentation l'an prochain, leur rémunération va baisser par rapport à 2025.
La faute à une hausse des prélèvements obligatoires, appliqués sur les salaires des travailleurs, à partir du 1ᵉʳ janvier 2026. Principale responsable : la mutuelle de santé. Selon le cabinet Addactis, spécialiste des assurances, le tarif des mutuelles va augmenter de 6% en moyenne l'an prochain. Il faudra désormais payer environ 110 euros par mois pour avoir une mutuelle. Or, les mutuelles sont obligatoires et les cotisations qu'elles engendrent sont directement prélevées sur les salaires des travailleurs.

Pas moins de 32 millions de salariés du privé et de fonctionnaires sont concernés. Depuis 2016, les entreprises privées doivent proposer une mutuelle collective à leurs employés et prendre en charge la moitié du montant des cotisations. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, l'État appliquera la même règle pour tous les agents de la fonction publique, avec une participation financière de 50% également.
Les cotisations de mutuelle sont indiquées sur la fiche de paie, à la ligne "complémentaire santé" dans la rubrique "santé". Compte tenu du partage des coûts entre employeurs et salariés, un travailleur payera en moyenne 55 euros par mois pour sa mutuelle en 2026. Autant d'argent qui n'arrivera pas sur son salaire net.
Cette hausse du prix des mutuelles touche plus particulièrement les retraités. Selon un rapport de la DREES, 90% des retraités recensés en France détiennent une mutuelle, soit 15,5 millions de séniors. Pour eux, pas de prise en charge par un employeur : ils doivent donc payer de leur poche la totalité des cotisations. Ces dernières sont prélevées automatiquement sur le compte en banque des retraités.
De plus, selon le cabinet Addactis, les mutuelles demandent des cotisations plus élevées aux retraités, car ils ont souvent besoin de plus de soins en raison de leur âge avancé. Pour eux, la hausse des tarifs devrait être de 10% l'année prochaine. Un retraité payera donc en moyenne 149 euros par mois en 2026 pour avoir une complémentaire santé.
Cette nouvelle augmentation du prix des mutuelles n'a rien d'inédit. Le coût des complémentaires santé a progressé de 3,1% en 2021, de 2,9% en 2022, avant de bondir de 6% en 2023. Ensuite, les mutuelles ont relevé leurs tarifs de 7% en moyenne en 2024 et enfin de 6% en 2025.
Cette flambée des prix est liée à la hausse du coût des consultations médicales, des hospitalisations, des médicaments et des équipements médicaux. En parallèle, la consommation de soins a augmenté de 20% en l'espace de 5 ans, d'après l'Assurance maladie. Les mutuelles doivent donc rembourser des sommes plus importantes aux assurés. Pour faire face à cette hausse des dépenses, elles sont contraintes d'augmenter le montant des cotisations prélevées tous les mois.