Lutter contre la désinformation

La cybersécurité se doit être une priorité pour tous et ne doit certainement pas être cantonnée à des aspects techniques, la désinformation est aussi un des risques encourus par tous.

Le 22 avril dernier, Le Président Barack Obama déclarait lors d’un discours à l’université de Stanford : “Pour un nombre croissant d'entre nous, les plateformes de recherche et de réseaux sociaux ne sont pas seulement notre fenêtre sur l'internet. Personne ne nous dit que cette fenêtre est floue, sujette à des distorsions invisibles et à des manipulations subtiles.” Un discours à point nommé sur la désinformation puisque ce qui se passe autour de la guerre en Ukraine en est malheureusement un  bel exemple. 

Durant des périodes d'incertitude telles que la guerre actuelle entre l'Ukraine et la Russie, les combats se déroulent non seulement pour la conquête de territoires, mais aussi pour l'adhésion de l'opinion publique. La désinformation était un problème préoccupant bien avant l'avènement d'Internet, mais la technologie l’a aggravé de manière exponentielle. Les luttes de pouvoir sur la scène mondiale s'exacerbent encore davantage.

Que ce soient les  gouvernements ou des sociétés privées, la tendance est à l’exploitation des  événements actuels pour diffuser un récit qui profite à leurs intérêts. Les gouvernements peuvent utiliser des campagnes de désinformation pour justifier leurs actions et maintenir leurs sphères d'influence, tandis que les entreprises diffusent des informations erronées dans le but d'accroître l'engagement et donc leurs revenus. Dans des moments comme celui-ci, il est plus important que jamais de rester vigilant et de se cantonner à  consulter des sources d'information connues pour être  fiables"

Comment se propagent les fausses informations ?

Les fausses informations sont généralement liées à l'actualité et comportent des propos marquants qui suscitent l'émotion. 

Les algorithmes des réseaux sociaux proposent à leurs utilisateurs des contenus susceptibles d'augmenter l’engagement (  nombre de likes, partages et  commentaires), au lieu de s'attacher à leur fournir des contenus de qualité, dont les faits ont été vérifiés. En donnant la priorité à ce type de contenu, les réseaux sociaux sont saturés de publications contenant des allégations chocs et faciles à comprendre, sans expliquer le contexte et la situation en détail : un moyen idéal pour que la désinformation prolifère.

Le plus souvent, la vérité est confuse et ennuyeuse, avec de nombreux acteurs impliqués et des interprétations des événements possibles. En revanche, les rumeurs, les déclarations fracassantes et les raccourcis sont faciles à digérer et divertissants. Ils attirent donc davantage l'attention du public. La combinaison de la désinformation captivante et de la recherche d'une attention toujours plus grande des utilisateurs sur les réseaux sociaux constitue un couple parfait

Que peut-on faire pour identifier et lutter contre la désinformation ?

Bien que la lutte contre la désinformation à grande échelle relève de la responsabilité des plateformes sur lesquelles se propagent ces fausses informations, voici  quelques pratiques pour garantir la fiabilité des informations s consultées :

  • S’assurer que les informations proviennent de sources réputées et officielles. Ces médias reçoivent des informations directement de sources principales et doivent maintenir leur réputation.
  • Se renseigner sur l'auteur, faire des recherches sur lui et s'assurer de sa crédibilité.
  • Comparer les affirmations avec d'autres sources. Si une publication publie des informations sensationnelles qui  apparaissent exclusivement sur  sa plateforme, il est clair qu’il ne faut pas les prendre  pour argent comptant.
  • Rester sceptique face aux informations sur les réseaux sociaux, s’informer  directement sur les sites Web spécialisés et signaler les messages sur les réseaux sociaux  identifiés comme étant des informations inexactes.
  • Vérifier l'URL de la page. Les faux sites Web ont tendance à se faire passer pour des sites connus en orthographiant mal leur nom. De même, se méfier des extensions de domaine non conventionnelles au lieu des habituels ".com" ou ".org".