Meta abandonne la vérification des faits : vers une ère de désinformation ?
La décision de Meta de remplacer son programme de vérification des faits par un système communautaire soulève des inquiétudes. Cette évolution pourrait faciliter la propagation de fausses informations
Le géant des réseaux sociaux Meta a annoncé qu'il mettait fin à son programme de vérification des faits et qu'il le remplaçait par un système communautaire appelé "Community Notes", similaire à celui utilisé sur la plateforme X d'Elon Musk.
Alors que META prône la liberté d'expression, cette évolution pourrait ouvrir la voie à une propagation incontrôlée de fausses informations, comme on le constate déjà sur les discussions du dark web.
La motivation derrière ce changement
Mark Zuckerberg, PDG de Meta, a évoqué le résultat de l'élection présidentielle américaine de 2024 comme un "tournant culturel", affirmant que la liberté d'expression devait primer sur les préoccupations liées à la vérification des faits. Cette position repose sur l'idée que les vérificateurs de faits peuvent être biaisés. Cependant, en abandonnant une approche rigoureuse de la vérification, Meta semble ignorer les conséquences potentielles sur l'information diffusée sur ses plateformes.
Le nouveau système de "notes de la communauté" s'appuie sur les utilisateurs pour signaler les informations potentiellement trompeuses et les replacer dans leur contexte. Depuis que la plateforme de réseaux sociaux X/Twitter a introduit une méthode de régulation similaire, les fausses informations circulant sur l'internet se sont multipliées.
Un pas de plus vers la désinformation ?
En s'éloignant de la vérification professionnelle, Meta risque d'encourager une culture où la désinformation peut être diffusée sans forcément pouvoir être contrôlée. Une désinformation qui peut venir de cybercriminels
Selon le rapport Global Risks Report 2024 du Forum économique mondial, la désinformation générée par l'IA est classée au deuxième rang des risques mondiaux les plus graves (53 %) au cours des deux prochaines années. La menace de la désinformation vient juste après celle du réchauffement climatique.
Les dangers du dark web et des fausses informations
Le dark web regorge de tactiques conçues pour diffuser de fausses informations , notamment grâce à l'utilisation de milliers de faux comptes et de campagnes de spams. Les fermes de bots se multiplient également pour diffuser ce type de contenus.
En relâchant ses efforts de vérification, Meta facilite le travail de ces acteurs malveillants qui exploitent les failles du système pour manipuler l'opinion publique.
Nous pouvons dire que la décision de Meta ne doit donc pas passer inaperçue, au contraire elle représente un réel danger. Les gouvernements et les entreprises doivent collaborer pour établir des normes robustes qui garantissent un environnement d'information sain et sécurisé pour les utilisateurs. Car outre la volonté d'atténuer la diffusion de contenus préjudiciables, la réglementation est importante pour empêcher les pirates informatiques d'obtenir des informations sur d'autres utilisateurs et pour empêcher les utilisateurs malveillants d'influencer le discours social et la politique.