Le m-commerce est en tête des priorités des e-commerçants
Les sites de ventes privées ont pris de l'avance, mais l'omniprésence du mobile oblige désormais tous les acteurs de l'e-commerce à s'y plonger. La Fevad examine les enjeux et les difficultés posés par cette évolution.
Le m-commerce se place au sommet des leviers de croissance qu'identifient les e-commerçants pour le futur, qu'ils soient retailers ou pure players, révélait en avril une enquête Fevad/LSA. Si les sites de ventes événementielles se sont naturellement approprié très rapidement ce nouveau canal, particulièrement adapté aux comportements d'achat guidés par l'urgence et l'impulsion, le mobile progresse désormais au sein de tous les segments de l'e-commerce. "Sur les 40 sites leaders dont nous suivons l'évolution des ventes trimestre après trimestre, les 12 qui vendent sur mobile y enregistrent des taux de croissance à trois chiffres", confirme le délégué général de la Fevad, Marc Lolivier.
Pour le spécialiste, le m-commerce se trouve actuellement dans la même situation que l'e-commerce en 2001. Il devrait en revanche progresser bien plus rapidement, car les acteurs ne partent cette fois-ci pas de rien. Si certains ont pris de l'avance, on peut donc s'attendre à ce que s'établisse prochainement sur ce canal une forte concurrence entre les sites marchands.
Lors de la journée de conférences Les Enjeux Ecommerce qu'organise la fédération de l'e-commerce le 27 juin prochain, le mobile sera donc en très bonne place. En tant que canal de vente à part entière, bien entendu, auquel il convient d'adapter le service offert comme son ergonomie. Mais aussi pour son rôle de courroie de transmission entre Internet et la distribution physique, qui offre aux consommateurs un degré de liberté sans doute encore insoupçonné. Sans oublier les problématiques data que posent les terminaux mobiles, sur lesquels les consommateurs ressentent les intrusions de façon plus prégnante encore.
Trois défis à relever : rapidité, simplicité, sécurité
"Les questions que se posent les e-commerçants sont très concrètes, explique Marc Lolivier. Peut-on se contenter d'un site mobile ou faut-il se lancer dans le développement, plus lourd, d'applications ? Comment adresser les tablettes, sachant qu'elles sont à 80% utilisées dans un environnement sédentaire ? Quelle forme de paiement est la plus adaptée ? Quels investissements consacrer au canal mobile et quelles retombées en attendre ? Comment garantir la cohérence entre les canaux, essentielle maintenant que les parcours client les mélangent allègrement ?"
Pour le délégué général de la Fevad, le m-commerce se retrouve en réalité face au même triptyque de défis que l'e-commerce à ses débuts : assurer la rapidité, la simplicité et la sécurité de l'expérience d'achat. A ceci près que ces challenges sont plus difficiles encore à relever sur le mobile. Certes, la 4G répondra bientôt aux exigences de rapidité et stimulera vraisemblablement les usages. Cependant, les contraintes provenant de la taille réduite des terminaux et du contexte de leur utilisation compliquent nettement la tâche en matière de simplicité et de sécurité.
Invités pour partager leur expérience en la matière le 27 juin prochain, interviendront notamment Ilan Benhaim (cofondateur de Vente-privee.com), Pascal Lanoo (directeur business mobile de Voyages-Sncf.com), François Coumau (DG d'eBay France), Olivier Binet (directeur du business développement de Paypal), ainsi que Bertrand Krug (directeur Internet chez Médiamétrie), qui présentera les comportements d'achat sur mobile et tablettes des consommateurs français. Les inscriptions sont ouvertes sur le site des Enjeux Ecommerce.