Cdiscount va livrer de l'alimentaire frais et sec en 1h30 avec Franprix

Cdiscount va livrer de l'alimentaire frais et sec en 1h30 avec Franprix Cette offre n'est disponible qu'à Paris, mais les autres enseignes de Casino vont être mises à contribution pour couvrir le reste du pays. En préparation de l'arrivée d'Amazon Fresh ?

Cdiscount annonce le lancement en région parisienne d'une offre alimentaire en partenariat avec Franprix, enseigne du groupe Casino dont le tiers des 900 magasins sont situés en Ile-de-France. Dans un premier temps, le service est donc lancé à Paris, où l'on compte 300 magasins Franprix, ainsi qu'à Neuilly-sur-Seine et Levallois-Perret. Ce sont environ 4000 références de produits frais, secs, de cosmétiques et d'entretien qui seront livrés en 1h30 directement par les magasins, pour un montant minimal de 25 euros. La filiale e-commerce du retailer précise que cette offre sera enrichie dans les prochaines semaines. L'assortiment d'un magasin Franprix compte en moyenne 6000 références, à comparer avec environ 8000 pour un cybermarché comme Ooshop (groupe Carrefour).

Comme la livraison, facturée 5,90 euros, est assurée par un prestataire qui pioche dans le stock des magasins, elle doit intervenir pendant leurs heures d'ouverture. En 1h30 pour toute commande passée entre 9h et 19h30 du lundi au samedi ou entre 9h et 12h le dimanche, mais il est également possible de programmer le jour et l'heure de la livraison. Grâce au maillage fin de la zone couverte – tous les Parisiens ont un Franprix dans un rayon de 3km - les livraisons seront principalement effectuées à vélo ou à pied. Le mobile n'est pas oublié puisque l'application correspondante est déjà disponible sur Android et le sera très prochainement sur iOS.

Bientôt dans toute la France avec Monoprix, Spar et Casino

Le groupe Casino ne compte pas s'en tenir là, puisqu'il projette d'étendre la vente d'alimentaire sur Cdiscount à toute la France en s'appuyant sur ses autres enseignes. Au total, le distributeur compte 7600 magasins de proximité. "On peut envisager qu'à terme le service soit opéré par un Monoprix pour les commandes passées dans la ville de Saint-Etienne, par un supermarché Casino pour ceux de Toulouse ou par un SPAR dans le sud-ouest de la France", explique au Monde Jean-Paul Mochet, DG de Franprix.

A en juger par le test lancé par Cdiscount il y a une semaine, le panier moyen de ces commandes s'élève à 70 euros. Les prix des articles ne sont pas ceux des magasins mais sont fixés par Cdiscount, parfois moins élevés et parfois plus, pour s'aligner sur la concurrence en ligne. Sont également à l'étude la gratuité des frais de port au-delà d'un certain seuil de commande, ainsi qu'un abonnement à l'année donnant droit à des livraisons moins chères ou gratuites.

Le modèle économique de l'offre rejoint celui de la marketplace de Cdiscount. Le montant de la vente est attribué au magasin, l'e-commerçant se rémunérant par une commission pour lui avoir  apporté ce client et ouvert son audience de 3 millions de visiteurs uniques par jour. Ce nouveau service permet en effet à Franprix d'obtenir une présence sur Internet, dont il était jusqu'ici absent, estimant qu'un site marchand n'obtiendrait pas une audience suffisante. L'enseigne prépare en revanche une application mobile pour le début 2016, non pour faire ses courses mais pour se faire livrer un repas.

Se positionner avant AmazonFresh

Cette arrivée de Cdiscount sur la catégorie un peu particulière dans l'e-commerce qu'est l'alimentaire doit aussi être analysée au travers de la crainte des distributeurs de voir débarquer AmazonFresh en France. Selon nos informations, Amazon est en train de prendre des entrepôts à Rungis. Il est donc probable que l'alimentaire frais rejoigne bientôt l'offre de 34 000 références d'épicerie sèche et de boissons alcoolisées lancée fin septembre en marketplace. Les retailers sont déjà très embêtés que l'Américain ait commencé à déployer ses Lockers. Ils sont aussi sûrement inquiets de le voir se préparer à grignoter leurs platebandes, alors qu'ils avaient un peu délaissé leurs cybermarchés pour développer leurs drives...