Le spécialiste du bricolage ManoMano lève 125 millions d'euros
Cette nouvelle levée, moins d'un an après une série D de 110 millions d'euros, doit permettre à la scale-up d'asseoir son développement commercial en Europe.
Moins d'un an après une levée de 110 millions d'euros, le spécialiste en ligne du bricolage, de la maison et du jardin, ManoMano boucle un nouveau tour de financement. Cette fois, c'est le fond singapourien Temasek qui mène un tour de table au cours duquel ont participé les fonds General Atlantic, Eurazeo, Piton Capital, Bpifrance (via son fonds Large Venture) et Kismet Holdings. Cette série E s'élève à 125 millions d'euros, portant à 311 millions le montant des fonds levés par la scale-up française en l'espace de six ans. Des capitaux qui doivent alimenter sa croissance en Europe et le développement de ses nouvelles offres.
"En 9 mois d'existence, l'activité ManoManoPro a contribué à 10% de notre chiffre d'affaires annuel"
Parmi celles-ci, ManoManoPro, la plateforme dédiée aux professionnels du bâtiment qui a été lancée en mars 2019. "En 9 mois d'existence, l'activité a contribué à 10% de notre chiffre d'affaires annuel", se félicite l'un des cofondateurs, Philippe de Chanville. En Europe, le marché des professionnels, encore moins digitalisé que celui des particuliers, représente un gisement de près de 200 milliards d'euros que ManoMano regarde avec convoitise. "Nous pensons que cette offre représentera près de 50% de notre activité d'ici deux à trois ans", prédit Philippe de Chanville.
Avec plus de 3,5 millions de clients actifs, ManoMano a généré un volume d'affaires de 620 millions d'euros en 2019. Soit une croissance annuelle de plus de 50%. La société espère passer la barre du milliard d'euros en 2020. Pilotée depuis le bureau parisien, l'activité commerciale à l'étranger (Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni) n'est pas étrangère à ce dynamisme. Ces pays représentent désormais plus d'un tiers des ventes. "Notre activité a crû de 100% au Royaume-Uni et en Allemagne", se félicite Philippe de Chanville.
"Nous allons lancer notre service logistique dédié dans nos autres marchés européens cette année"
L'e-commerçant veut accélérer la cadence en y déployant son service logistique dédié, Mano Fulfillment. Le service a été lancé en novembre 2018 en France puis en octobre 2019 en Espagne. "Nous allons le lancer dans nos autres marchés européens cette année." Le chantier du recrutement va de pair avec cette croissance frénétique. La société, qui a recruté 200 personnes en 2019, prévoit d'ouvrir plus de 200 nouveaux postes (dont 40 en Espagne et 30 à Bordeaux) en 2020. Elle compte 420 employés dont près du quart sont des profils internationaux.
Solidement installé sur des verticales comme l'outillage ou la quincaillerie, l'e-commerçant sait où il doit s'améliorer. "On peut faire mieux dans le secteur de la décoration d'intérieur, sur tout ce qui touche à la peinture, au carrelage ou aux luminaires", estime Philippe de Chanville. Pour promouvoir son expertise sur ces sujets, l'e-commerçant compte nouer des partenariats avec des marques incontournables du secteur.
Champion du SEA, "félicité par les équipes de Google pour son expertise algorithmique", comme le rappelle Philippe de Chanville, ManoMano veut également augmenter sa présence dans les autres canaux. L'e-commerçant va s'appuyer sur une campagne TV en France et sur ses autres marchés étrangers. "Nous voulons être au plus près des gens. Ça passe par une plus forte présence sur les médias offline", justifie Philippe de Chanville. Fort de plus d'un million de conversations entre ses clients et des ManoAdvisor (des experts passionnés rémunérés par la plateforme) en 2019, ManoMano veut également rappeler l'importance de la communauté dans son succès. "Dans l'univers du bricolage et du jardinage, la vente va de pair avec le conseil, rappelle Philippe de Chanville. 80% de nos produits sont très techniques."
Dans les cartons de ManoMano, le développement d'outils pour créer des fiches, faire des tutoriels et intégrer nativement des vidéos. "Nous voulons doper le nombre de contenus propriétaires accessibles au sein de notre plateforme et donner les moyens à nos experts de les proposer dans un contexte sûr, qui respecte notre charte", conclut Philippe de Chanville.