La marque de distributeur tech Qilive goûte au phénomène du liveshopping

La marque de distributeur tech Qilive goûte au phénomène du liveshopping Populaire en Asie, la tendance du shoppertainement qui consiste à faire ses achats sur un mode ludique, débarque peu à peu en France. Qilive, la marque tech du groupe Auchan, s'est récemment prise au jeu. Bilan.

Et si le live shopping (ou livestreaming) devenait une alternative pérenne aux achats en boutique ? Indéniablement, le contexte sanitaire contraint les marchands à repenser l'expérience client en osant de nouvelles approches. Créée en 2013, Qilive est une marque du groupe Auchan spécialisée dans la distribution de produits high tech. Durant le confinement, Qilive et AliExpress ont entamé des échanges qui ont abouti, au mois de juillet, à l'espace shop de la marque française sur la plateforme. Un premier pas pour goûter aux outils d'acquisition d'une marketplace de renommée internationale. "Cette activation commerciale pilotée par AliExpress a attisé notre curiosité et notre ouverture d'esprit pour aller plus loin et tester le live shopping, l'une des fonctionnalités innovantes de la plateforme", retrace Guillaume Faure, directeur international de l'offre et des achats chez Auchan.

18 000 connexions en temps réel 

A la manière du téléshopping, le livestreaming permet une interaction entre vendeurs et acheteurs en plus de conseils personnalisés en présentant les produits en direct comme si le client était en face. AliExpress, la plateforme d'e-commerce du groupe Alibaba, propose depuis le mois de mai des livestreamings aux consommateurs français en initiant des marques hexagonales telles que Qilive à cette pratique. A la clé, le partage de la data est un argument non négligeable. "Nous voulons prendre part à cette évolution qui arrive en ce moment sur le marché du e-commerce en France, réagit Sébastien Badault, directeur général d'Alibaba France. Nous ne pouvons pas prédire ce qui fonctionnera car ce sont les consommateurs qui décident mais nous sommes là pour tester et accompagner les marques."

Quelques semaines ont suffi à préparer le live shopping, un exercice inédit pour Qilive. Fin août, la marque a donc pris l'antenne depuis son showroom à Lille assistée de deux influenceuses qui ont animé le live shopping le temps d'un après-midi et démontré en direct l'usage des produits de Qilive. Le succès a été immédiat. "Nous avons enregistré 18 000 connexions en temps réel et le nombre d'interactions s'établissait à plusieurs milliers sur le chat du live, c'était hallucinant. Cette expérience nous a projeté dans une dimension nouvelle. Grâce à ce premier essai, nous pouvons nous poser les bonnes questions avant les autres", témoigne Guillaume Faure. Au final, la première session live shopping de Qilive a réuni 13 714 vues (utilisateurs actifs pendant au moins 30 minutes). La marque propulsée par Auchan ne souhaite pas dévoiler le nombre de ventes effectuées au cours de l'opération commerciale à distance, toujours disponible sur AliExpress, mais Qilive estime avoir découvert un canal de vente supplémentaire. 

Pistes de réflexion 

Mais si le shoppertainement fait partie intégrante des moeurs de consommation en Chine, les clients français doivent encore s'approprier le concept. Chez Qilive, le chapitre du live shopping est ouvert mais les pages restent encore à écrire. "Nous renouvellerons bientôt l'expérience, mais à notre manière. Nous devons ajuster notre offre produits en nous appuyant sur des leviers propres à notre culture sans reproduire à l'identique ce qui existe en Asie", souligne le directeur international de l'offre et des achats chez Auchan, rappelant qu'en matière de live shopping, l'acte d'achat n'est déclenché que si la combinaison entre l'influenceur, le produit et le prix fonctionnent bien. 

De ce point découle une autre réflexion amorcée chez Qilive : la place des influenceurs. Pour animer les lives, faut-il les solliciter sur une catégorie de produits dans le but de cibler une clientèle en particulier ou faut-il miser sur les équipes en interne familiers des produits ? "Je ne pense pas qu'il existe une opposition entre ces deux modes et en Europe nous assisterons peut-être à cette double association en sachant que les codes de la cosmétique par exemple ne sont pas les mêmes que ceux de l'électroménager", répond Guillaume Faure, qui cultive une certaine discrétion sur les ambitions de Qilive en matière de live shopping, concurrence oblige. Affaire à suivre, donc.