Comment passer d'une chaîne logistique efficace à une chaîne logistique efficiente ?
Selon une étude mondiale du Capgemini Research Institute, 9 entreprises sur 10 considèrent que les perturbations des chaînes d'approvisionnement constituent le plus grand risque pour leur croissance.
Nombre d’entre-elles agissent déjà en adoptant de nouveaux processus, de nouvelles méthodes et en s’équipant de solutions intelligentes pour pallier aux risques actuels et futurs de leur chaîne d’approvisionnement. La résilience de la chaîne d’approvisionnement est une priorité et 43 % des organisations comptent augmenter leurs investissements sur ce point au cours de l’année 2024 et au-delà selon La supply chain de demain : des perturbations à répétition, SAP. Les entreprises et les responsables logistiques doivent satisfaire à plusieurs exigences : réduire les coûts, maîtriser les risques, améliorer la performance opérationnelle, sécuriser les processus et les rendre plus agiles, mieux coordonner les flux d’informations, améliorer la satisfaction client et productivité, ainsi que le bilan carbone… Comment faire pour concilier tous ces objectifs ?
L’ère technologique de la Supply Chain, mais ensuite ?
Les entreprises prévoient donc de focaliser leurs investissements sur les technologies permettant de gagner en agilité, en transparence et en visibilité sur la chaîne d’approvisionnement. Pour parvenir à moderniser l’ensemble de la chaine logistique, les analystes de Gartner soulignent l’intérêt d’investir dans l’intelligence artificielle, la mobilité, le cloud, l’automatisation, l’analytique, la cybersécurité, l’intégration de services et les « smart opérations ». De son côté, le cabinet d’études Xerfi met en avant l’impression 3D, les plateformes C2C, le Big Data, l’Internet des objets, les véhicules autonomes, la robotique et l’automatisation pour fiabiliser les opérations logistiques.
Au-delà des technologies innovantes, trois leviers sont à activer :
- Numériser les documents. La quantité d’informations sur les flux logistiques augmente rapidement, il faut pouvoir les classer, les stocker, les gérer et les partager de manière optimale. La dématérialisation s’impose donc, par exemple avec des outils de capture intelligente et automatique pour l’indexation, le nommage et le classement des documents entrants, mais aussi des outils de gestion électronique de documents performants pour numériser, sécuriser, indexer, consulter, partager et archiver les documents en toute sécurité, en local ou dans le cloud. La possibilité de créer des workflows automatisés permet également de fluidifier les circuits de validation des documents et optimiser les processus logistiques.
- Automatiser les processus. Dans le domaine logistique, on peut ainsi considérer que l’intelligence est dans l’étiquette, avec les code-barres et le RFID, pour garantir une traçabilité de bout en bout, car elle est au cœur des échanges de données. Il est ainsi possible d’automatiser davantage, par exemple avec des imprimantes portables pour un étiquetage à la demande et de n’importe où, et des systèmes d’impression-pose automatique pour l’étiquetage en temps réel des produits et contenants (boîtes, cartons). Les solutions de gestion documentaire et les applications mobiles sont indispensables pour archiver les preuves de livraisons, optimiser les ordres de préparations, traiter les documents d’importation pour les déclarations en douane ou préparer l’arrivée des containers en entrepôt. De même, l’affichage dynamique fait gagner du temps dans le traitement des commandes et le suivi en entrepôt.
- Aligner les flux d’informations sur les flux de physiques. Les flux d’informations indispensables aux différentes parties prenantes ne sont pas toujours correctement et totalement synchronisés, les processus restent encore truffés d’opérations de saisies manuelles, à partir de documents qui ne sont pas systématiquement standardisés, l’omniprésence du papier fait perdre du temps et toute défaillance dans la chaîne de sous-traitance fragilise l’ensemble des opérations logistiques. L’enjeu est de faire circuler les informations de la façon la plus fluide et la plus rapide possible. Cela suppose, au préalable, de cartographier les flux, afin d’identifier les points de friction qu’il faut traiter. Cet alignement des flux d’informations sur les flux de marchandises est facilité par des technologies de plus en plus performantes. Et, à l’avenir, l’usage de technologies telles le Big Data et l’intelligence artificielle permettront de franchir une étape supplémentaire vers ce dont rêve tout manager logistique : disposer d’une vision de bout en bout et en temps réel, avec des capacités prédictives fiables.
Rendre sa Supply Chain plus durable
Une étude du cabinet de conseil Kepler, parue fin 2022, révèle que 85 % des entreprises françaises ont des projets de Supply Chain durable, jugés de plus en plus stratégiques. Une telle approche se révèle pertinente compte tenu du contexte, marqué par trois tendances majeures : d’abord, la complexité des approvisionnements, ensuite, le ralentissement économique et enfin, le contexte inflationniste. À cela s’ajoutent les exigences des consommateurs et les règlementations, en particulier sur la traçabilité.
Pour rendre sa supply chain plus durable, il est important de commencer par un bilan carbone. Cet état des lieux permet, d’une part, de déterminer l’intensité des efforts à réaliser et, d’autre part, de déterminer un point de départ pour mesurer les améliorations avec le temps. Il est important d'analyser les impacts de chaque décision de réorganisation, un choix de relocalisation en France peut par exemple entraîner une hausse des émissions de CO2 par la hausse du trafic routier vers le site de production à mettre en perspective face au bilan carbone multi modal d’une livraison depuis l’Asie.
Point crucial de toute stratégie durable, l’éco-circularité doit être au centre des réflexions via l’utilisation de matériaux recyclés ou biodégradables, une optimisation des processus, un réseau de récupération, mais aussi une logique de collaboration entre les parties prenantes. Il est à ce titre important d’analyser la maturité et les pratiques de fournisseurs en matière de développement durable. Cela permet de dresser une cartographie des fournisseurs et, ainsi, de faciliter les arbitrages en faveur de ceux qui sont les plus vertueux.
De nombreux processus logistiques existants sont efficaces, mais pas toujours efficients. On s’aperçoit en effet que des ressources peuvent être démesurées pour obtenir les résultats attendus, par exemple lorsque les collaborateurs passent trop de temps à saisir des informations, à classer des bons de commande ou de livraisons, à rechercher des informations, ou encore à attendre la création d’un document papier avant de passer à l’étape suivante, par exemple une lettre de voiture avant d’autoriser un camion à se rendre à destination.
Les solutions de numérisation et d’impression permettent de disposer d’une vision complète et fiable, et d’éviter ce type d’écueils. Le temps gagné grâce à la numérisation servant au transport de marchandises par route se situe dans une fourchette de 5 à 20 minutes par expédition, et de 2 à 13 euros. À l’échelle des volumes d’échanges de marchandises, les économies induites par la dématérialisation sont donc considérables. Les technologies pour atteindre ces objectifs sont d’ores et déjà opérationnelles, il est à présent temps pour les entreprises de se les approprier.