La French Tech au cœur de la modernisation du secteur postal

En pleine mutation, le secteur postal doit innover pour s'adapter aux évolutions du marché : essor du e-commerce, explosion du volume de colis et impératifs liés à la transition écologique.

Pour relever ces défis, la France doit s’appuyer sur le savoir-faire de ses entreprises et adopter une stratégie coordonnée : l’idée d’un consortium aux expertises complémentaires prend alors tout son sens. Et si on en faisait un levier majeur pour faire rayonner la French Tech à l’international ?

Collaborer pour moderniser le secteur postal 

On dit du secteur postal qu’il est un marché très hiérarchisé, très codifié et donc difficile à pénétrer. Cette réalité n’est pas galvaudée et c’est d’autant plus vrai pour nombre d’entreprises de la tech qui, isolées, peinent à faire valoir leurs solutions innovantes. C’est pour répondre à ce défi qu’est née la FPSA (French Postal Suppliers Alliance), un consortium de PME qui mise sur l’excellence et l’innovation françaises pour répondre aux besoins des projets intralogistiques. Lancé en juillet 2024, cet ambitieux projet veut répondre aux défis grandissants du secteur. Car oui, la complexité de ce dernier est réelle : entre la nécessité d’assurer des missions de service public, à l’image du courrier physique, et toute la logistique du dernier kilomètre rendue critique par la hausse du nombre de colis, le secteur est marqué par la dualité.  Il lui faut se transformer, et vite, mais les services postaux font face à un double défi : des moyens financiers limités et un retard technologique.

Pour la French Tech, l’opportunité dépasse la maxime « à plusieurs, on est plus forts » : il s’agit d’une collaboration stratégique où chaque expertise complète l’autre. Concrètement, nous parlons de solutions avancées de suivi des envois intelligents (« track and trace »), de développement de systèmes d’adressage normalisés ou encore de tri de courrier assisté et automatisé. Miser sur un consortium comme la FPSA, c’est renforcer la position de la France sur ce marché, accélérer la numérisation du secteur postal et s’imposer comme un acteur clé à l’international.

Une meilleure prise en compte de la transition écologique

Comme dans de nombreux secteurs, les exigences en matière de transition écologique s’intensifient. En France, la législation est de plus en plus coercitive, notamment sur l’étape stratégique de la logistique du dernier kilomètre. Un contexte plutôt subi qu’anticipé par les opérateurs postaux et distributeurs qui doivent s’adapter à l’évolution des Zones à Faibles Émissions (ZFE), impliquant une autre façon de penser la livraison.

C’est précisément sur ce point qu’un acteur comme la FPSA peut se démarquer. En tant que laboratoire d’innovation, il doit non seulement proposer des solutions à court terme, mais aussi anticiper le futur du secteur. Le partage d’expertises en son sein devient donc essentiel pour faire émerger plusieurs pistes cohérentes et durables.

La réduction de l’empreinte carbone étant une priorité, les solutions proposées peuvent aller de la systématisation des consignes automatiques pour réduire les déplacements des livreurs à un renouvellement complet de la flotte de véhicules afin de basculer vers le tout électrique. Un consortium, avec la complémentarité de ses acteurs, peut rapidement mettre en place ces solutions collectives, à l’opposé des initiatives isolées.

Valoriser la French Tech à l’international

Soyons clairs, la création d’une structure comme la FPSA va bien au-delà des enjeux de modernisation du secteur postal : c’est un levier stratégique pour renforcer la position de la France sur la scène mondiale. Une vitrine qui doit témoigner de la capacité de l’Hexagone à faire rayonner ses entreprises partout et dans de multiples secteurs. Dans la droite lignée des ambitions gouvernementales pour améliorer l’attractivité de la France, miser sur la French Tech est le meilleur moyen d’élargir l’influence des entreprises françaises. Cependant, pour garantir la pérennité des entreprises françaises dans le secteur postal et au-delà, des efforts supplémentaires seront nécessaires. Dans un monde multipolaire, au contexte économique et politique incertain, le soutien de l’État via des investissements à la fois publics et privés (subventions, crédits d’impôt) sera déterminant pour soutenir la vision défendue par un consortium. Si le ROI d’une telle initiative n’est pas immédiat, encourager la coopération entre acteurs privés et publics, permettra d’en faire une véritable « success story. » Une réussite qui, à terme, pourrait inspirer d’autres secteurs et renforcer la compétitivité de l’innovation française sur la scène internationale.