Recruteurs, comment repérer les bon cursus SEO

Recruteurs, comment repérer les bon cursus SEO Pour identifier les meilleurs profils chez les référenceurs juniors, voici une grille de lecture établie par le JDN avec des professionnels du référencement naturel.

La profession de référenceur a longtemps été l'apanage des autodidactes. Mais désormais les formations diplômantes foisonnent, qu'elles soient dédiées aux stratégies numériques ou au seul SEO. Et certaines sont d'ores et déjà appréciées des  professionnels. La licence e-Mat de Mulhouse, ou encore le MBA Spécialisé Digital Marketing & Business de l'EFAP sont notamment plébiscités. Mais comment identifier une bonne formation diplômante dans un CV de junior ? Voici nos conseils.

Les points forts à déceler

Voici trois points positifs et rapidement identifiables dans le cursus d'un jeune candidat au poste de SEO.

Base technique solide

Un référenceur n'est pas un développeur Web. Il doit cependant posséder des fondamentaux techniques solides. Lire du code source et l'interpréter est une tâche quotidienne. Connaître le HTML, le CSS, les spécificités de l'utilisation du JavaScript est le minimum que l'on demande à un SEO. C'est grâce à ces notions qu'il est possible de détecter les points d'amélioration sur un site. L'enseignement technique n'est donc pas une option.

Lorsque la formation suivie par le junior comporte un projet de création de site, ou a minima des cas concrets, il s'agit d'un atout certain. Le candidat y est confronté à différents cas de figure qu'il aura résolus par lui-même. Aymen Loukil, consultant SEO souligne qu'il "ne faut pas avoir peur de tester des choses." La culture du test étant très présente dans le SEO. Un référenceur ne craint pas de scruter les coulisses d'un site Web pour proposer de nouvelles optimisations.

Projets en groupe et gestion de projet

Etre familiarisé avec les méthodes d'organisation agile comme Scrum est un plus, surtout si le recruteur les utilise. La notion de travail collaboratif est essentielle. En interne bien sûr, l'expression des besoins à ses collaborateurs fait partie du succès d'un projet SEO. Les aptitudes à communiquer en équipe sont loin d'être accessoires. Daniel Roch, qui dirige l'agence SeoMix, va plus loin en parlant de transmission de compétences et de savoirs. Pour lui, il faut de la pédagogie. "On peut être le meilleur référenceur au monde, cela ne sert à rien si on n'arrive pas à expliquer et transmettre son savoir à ses clients, à ses collègues ou à des utilisateurs."

Vision stratégique et e-business :

N'oublions pas que le SEO est un canal d'acquisition de trafic. Les stratégies SEO sont multiples. Pour attirer de nouveaux visiteurs, ou fidéliser une clientèle déjà présente, un référenceur doit déceler les meilleures opportunités. Les enseignements relatifs à la gestion d'une entreprise, et l'entrepreneuriat familiarisent l'étudiant à une vision business. Comprendre les enjeux d'une entreprise, de son site, apporte les clefs pour définir la stratégie la plus optimale. Cela est d'autant plus vrai que les performances SEO d'un site résultent du cumul de multiples critères (internes et externes). Comprendre ses actions, les analyser et identifier de nouvelles pistes est primordial dans le travail du référenceur.

Détenir une vision stratégique du référencement relève du soft skill. Maxime Valette, fondateur et responsable acquisition de betaseries.com insiste sur la patience : "En SEO, on a très peu de résultats immédiats. Cela ne plaît pas beaucoup aux juniors et à leur n+1. Il faut savoir convaincre que le travail paiera sur le moyen terme".

Les points faibles à débusquer

Le programme d'une formation, même diplômante, peut disposer de lacunes pour un profil SEO. Les déceler rapidement donne aussi des pistes de formations internes pour compléter le parcours du candidat.

SEO trop peu présent

Point fondamental, il est difficile de recruter une personne si l'on ne connaît pas le niveau de ses connaissances théoriques et pratiques en référencement naturel. Dans l'idéal, un module complet dédié à la discipline compose le programme de formation. Cependant, ne mettons pas de côté les cursus qui présentent des visions plus globales avec une appréhension de plusieurs canaux d'acquisition différents.

Arnaud Yhuel, consultant SEO indépendant, met l'accent sur l'apprentissage du fonctionnement d'un moteur de recherche. Il faut que le junior ait "une compréhension du comportement d'un robot, de l'indexation, etc. [...] Beaucoup oublient de raisonner comme un robot.". Pour Arnaud Yhuel, savoir ce que les robots (entre autres Googlebot) souhaitent et la façon dont ils parcourent les sites oriente considérablement les stratégies de référencement.

Absence de matière générale

Les formations pratiques sont séduisantes. Pourtant les référenceurs en poste portent l'attention sur le fait de disposer d'une culture Web riche. Chez les jeunes profils encore plus, où l'usage du Web est acquis très tôt dans la vie, la compréhension d'Internet et de ses enjeux favorise l'émergence de stratégies innovantes. Même sans parler de passion, disposer d'un intérêt pour l'écosystème numérique doit faire partie du bagage d'un référenceur.

Oubli des enjeux juridiques

Internet n'oublie pas. De la création de contenus en ligne jusqu'aux stratégies de linkbuilding, en passant par l'optimisation de son site, les travaux du référenceur impactent une entreprise sur le long terme. Les enjeux du droit à l'oubli, la réglementation de la concurrence, le RGPD, et les problématiques de réputation en ligne sont des connaissances fondamentales. Elles sont, elles aussi, soumises à une évolution constante. Lorsqu'une formation académique construit les bases, la veille se fait tout au long d'une carrière.

Les soft skills qui font la différence

Les professionnels du référencement insistent sur l'importance des soft skills. Le secteur évolue aussi vite que les changements dans Google. Si de bons fondamentaux techniques apparaissent en tant que hard skills indispensables, la capacité d'adaptation et la culture du test sont des qualités importantes. Parmi les termes qui reviennent le plus souvent : curiosité, envie d'apprendre, patience, ou encore écoute et pédagogie.

Difficilement visibles sur un CV, les soft skills se testent lors d'entretiens et de rencontres. Pour l'avancement des projets SEO et l'intégration dans les équipes, elles pourraient pourtant être décisives.