Comment utiliser le volume de recherche dans sa stratégie SEO ?

Le volume de recherche a longtemps constitué le critère de référence dans le choix des mots-clés en SEO. Aujourd'hui, il ne suffit plus à lui seul pour évaluer le potentiel d'un mot-clé.

Le volume de recherche moyen mensuel a longtemps constitué le critère de référence dans le choix des mots-clés en SEO. Aujourd’hui, il ne suffit plus à lui seul pour évaluer le potentiel d’un mot-clé. Pourtant, bien utilisé et intégré dans une méthodologie plus fine, il reste un indicateur précieux. Comment exploiter intelligemment ce signal pour orienter efficacement ses actions SEO ? Voici une méthode concrète pour construire un score de priorisation pertinent.

Le volume de recherche, un indicateur à nuancer

Pendant des années, un volume de recherche élevé était synonyme de trafic potentiel important pour les pages positionnées en première page de Google. Cette vision simpliste est désormais dépassée.

Les résultats enrichis, l’émergence de blocs comme l’AI Overview ou la Position 0, et l’augmentation de la concurrence sur les SERP rendent l’analyse plus complexe. Pour autant, le volume de recherche peut toujours s’avérer utile, à condition d’être pondéré par d'autres critères contextuels.

Calculer un trafic potentiel plutôt qu’un simple volume

La première étape consiste à transformer le volume de recherche en trafic potentiel estimé, en le combinant à un taux de clic (CTR) théorique. Par défaut, le CTR de la première position (souvent autour de 25 à 30 %) est appliqué. Ce calcul simple permet de visualiser plus concrètement le potentiel réel de trafic.

Mais pour gagner en finesse, il est essentiel d’ajouter d’autres facteurs d’ajustement.

Prendre en compte l’AI Overview et la Position 0

Ces blocs Google, qui répondent partiellement ou totalement à l’intention de recherche, réduisent significativement le taux de clics vers les résultats organiques classiques.

Recommandation : si un mot-clé déclenche l’affichage d’un bloc AI Overview ou d’un featured snippet très complet, diviser par deux le volume de recherche utilisé dans le calcul.

Identifier les carrousels et le knowledge graph

Les SERP sont de plus en plus enrichies par des carrousels d’images, de vidéos ou de news, ainsi que par le Knowledge Graph. Ces éléments captent une part importante de l’attention des utilisateurs, réduisant la visibilité des résultats SEO classiques.

Recommandation : si la SERP contient un bloc inadapté à votre contenu (par exemple, un carrousel de news alors que vous proposez un contenu froid), réduire le volume de recherche de moitié.

Tenir compte des sites officiels en position dominante

Certaines requêtes sont fortement trustées par des sites institutionnels ou gouvernementaux. Depuis la pandémie de Covid-19, cette tendance s’est renforcée, avec une préférence algorithmique pour les sources officielles.

Recommandation : déterminer la première position réellement accessible. Si les trois premiers résultats sont inaccessibles (sites officiels, Wikipédia, etc.), appliquer le CTR de la quatrième position au volume de recherche.

Ne pas confondre trafic et conversion

Un trafic élevé ne garantit pas de bons résultats business. Dans le cadre d’un site e-commerce, par exemple, la finalité reste la vente, pas le nombre de visiteurs.

Recommandations adaptées :

  • Si un mot-clé génère un format éditorial peu pertinent (ex. : articles de blog sur des intentions transactionnelles), diviser par deux le volume.
  • Pour des pages à forte valeur commerciale (catégories stratégiques, top produits), ajouter un bonus au score global.
  • Intégrer des taux de conversion connus pour prioriser les pages les plus rentables.

Intégrer la saisonnalité des recherches

Les volumes de recherche annuels moyens masquent les variations mensuelles. Une requête peut être très recherchée en décembre mais quasi inexistante le reste de l’année.

Deux approches possibles :

  • Utiliser Google Trends pour observer la courbe d’intérêt dans le temps.
  • Extraire les volumes de recherche mois par mois via un outil comme Semrush ou Ahrefs, puis projeter la tendance sur l’année suivante (en considérant une linéarité, ou en modélisant selon la saisonnalité observée).

Et maintenant ?

Grâce à cette approche, vous obtenez un score plus réaliste par mot-clé. Il devient un outil de priorisation stratégique :

  • Quelles pages optimiser en priorité ?
  • Quelles pages soutenir via des campagnes de netlinking ?
  • Quelles pages renforcer par du maillage interne ?
  • Quels contenus développer selon leur potentiel réel ?

Conclusion

Le volume de recherche reste une donnée utile, à condition de ne plus le prendre au pied de la lettre. Pondéré intelligemment, il permet de bâtir une stratégie SEO orientée résultats : mieux hiérarchiser ses actions, mieux allouer ses ressources, et surtout, maximiser l’impact de chaque optimisation.