Offrir un héritage durable aux stades olympiques après les JO
Construire un stade olympique de manière durable consiste dans un premier temps à tirer des leçons sur l'héritage laissé par les JO, puis à exploiter la technologie pour anticiper l'après.
En tant que ville hôte des JO 2024, Paris ne craint pas les défis. Non seulement les athlètes seront présentés lors d'une cérémonie d'ouverture qui se tiendra sur la Seine, mais contrairement aux précédents organisateurs, seul un site sportif a été construit, le Centre Aquatique.
Tirer les leçons des expériences passées pour mieux appréhender l’après
De nombreuses villes ressentent encore les séquelles de l’accueil des jeux en raison du coût financier et environnemental liés à une mauvaise planification. Athènes est toujours aux prises avec des bâtiments abandonnés, tandis qu'à Rio de Janeiro, il a fallu 8 ans pour tenir certaines des promesses faites en matière d'héritage.
Après Londres 2012, un sondage de la BBC a révélé que plus des 2/3 de la population estimaient que les 8,77 milliards de £ dépensés pour les jeux en valaient la peine avec un gain de 9,9 milliards £ pour le commerce et l'investissement. Mais même avec cette embellie financière, la question de l'héritage est revenue hanter les organisateurs.
Le stade olympique a mis 4 ans à rouvrir en tant que site polyvalent. La réhabilitation a ajouté 323 millions de £ à la facture et la rentabilité du stade est encore remise en question. Cependant, beaucoup des sites de Londres 2012 sont toujours en activité et ont été initialement construits avec des matériaux durables, ce que Paris 2024 a continué à adopter et à développer.
Réhabiliter les sites sportifs, la solution choisie pour Paris 2024
L'organisation des JO est coûteuse surtout en ce qui concerne les stades et les infrastructures. Paris a essentiellement a résolu ce problème en utilisant des sites existants. Concernant le nouveau Centre Aquatique, il est prévu, selon le Plan Héritage et Durabilité, que celui-ci soit transformé en une installation sportive polyvalente. Utiliser des stades existants a du sens, même si ces derniers ont nécessité une modernisation.
Les défis que posent la construction de nouveaux stades sont de concevoir, construire et gérer des installations sur plusieurs années tout en veillant aux critères de durabilité, y compris le démantèlement éventuel en fin de vie.
Il faut reconnaître que les précédentes villes hôtes n'avaient pas accès aux nouvelles technologies qui permettent de construire et de planifier des stades en tenant compte des coûts, de la durabilité et de l'héritage. Le BIM, l’IA et les jumeaux numériques sont en train de transformer le secteur de la construction, et les Jeux Olympiques de Paris ont pu en bénéficier.
Le numérique pour répondre aux défis environnementaux et économiques
Alors que la construction de stades entre dans une nouvelle ère, où les exigences de durabilité rivalisent avec les contraintes économiques, le besoin de numérisation et d'automatisation devient de plus en plus évident. Gérer des chaînes d'approvisionnement, depuis les matériaux jusqu’à la synchronisation des projets, nécessite précision et flexibilité. Et sans outils numériques, cela peut souvent conduire à des erreurs engendrant des retards et des coûts supplémentaires.
Grâce à la capacité du BIM à organiser et standardiser les données, les jumeaux numériques deviennent possibles. Ils permettent d'améliorer la visibilité, d'accroître l'efficacité et de fournir des renseignements précis à toutes les parties prenantes sur les nouvelles infrastructures.
Partager pour mieux dupliquer à l’avenir
Tous les pays ne bénéficient pas suffisamment d'infrastructures. Il est donc nécessaire de partager les données existantes pour les accompagner à développer des stades grâce à une modélisation précise. Si la technologie joue un rôle essentiel pour rendre les bâtiments plus durables, elle ne joue qu'un rôle partiel dans la garantie de l'héritage. En effet, cela ne peut être assuré qu’avec une vraie réflexion sur ce qui est attendu du site après l'événement.
Paris 2024 montre qu’il est possible de créer des événements sportifs à faible émission carbone. Le BIM et les jumeaux numériques sont désormais la seule voie pour l'avenir, non seulement pour l’empreinte écologique mais aussi pour assurer un héritage solide.