Comment la BI, pré-carré de spécialistes, s'étend aux métiers
Le potentiel de la BI est infini et la standardisation des outils élargit d'autant la palette de technologies disponibles aux métiers, au-delà du top management.
Que les entreprises disposent aujourd’hui de plus de données qu’elles ne sont capables d’en traiter n’est une surprise pour personne. Jusqu’alors plutôt réservées aux spécialistes, aux analystes ou autres « data scientists », leur manipulation s’ouvre désormais aux autres collaborateurs, avec en perspective, une bien plus grande agilité, des gains de performances ou même, de qualité de vie au travail. Reste qu’en 2020, 74% des employés admettaient être dépassés lorsqu’ils traitaient des données, faute de technologies adaptées.
La France a longtemps été championne en matière de Business Intelligence – dite informatique décisionnelle ou BI). Son adoption régulière et souvent moins bruyante s’explique néanmoins par la démocratisation des outils en mode SaaS — aujourd’hui, les entreprises disposant d’un système de BI seraient d’ailleurs 5 fois mieux en mesure de prendre des décisions rapidement!
Le potentiel de la BI est infini et la standardisation des outils élargit d’autant la palette de technologies disponibles aux métiers, au-delà du top management à qui ils étaient – dans l’imaginaire collectif — jusqu’à présent réservés. Voici quelques exemples de cas d’usages pour les différents services, qui au-delà des fonctions de pilotages classiques, ouvrent de vastes possibilités en matière d’exploration de la donnée.
Optimiser la gestion du capital humain
La direction des ressources humaines dispose d’une masse conséquente de données liées aux effectifs, à la formation, au recrutement ou bien sûr, aux rémunérations. Cependant, l’exploiter avec des sources aussi disparates que complexes représente un véritable défi. Un système analytique performant et simple d’utilisation va centraliser les données au sein d’un data warehouse, permettant ainsi de commencer un tri et de faire des premiers classements.
L’entreprise dispose alors d’informations prêtes à être transformées en tableaux de bord et reportings RH. Par exemple, se pencher sur les données liées aux arrêts maladie permettra de mieux comprendre leurs causes et, si possible, de prendre des mesures pour réduire leur fréquence ou leur gravité, pour in fine, diminuer les coûts et améliorer la qualité de vie au travail. Les salaires peuvent aussi être contrôlés en temps réel et les bonus et primes mieux gérés pour vérifier leur alignement aux objectifs stratégiques.
La technologie renforce aussi la capacité des directions des ressources humaines à identifier les profils à fort potentiel, mais aussi les pistes d’amélioration. Au-delà, les services peuvent s’offrir une vue sur les tendances de fond et anticiper, par exemple, le vieillissement du personnel ou l’émergence de compétences nouvelles.
Réunir les fonctions commerciales et marketing
Les directions marketing et commerciales ont parfois tendance à l’oublier, mais elles poursuivent des objectifs similaires, voire identiques : à commencer par la croissance des ventes. Une lisibilité accrue sur les données disponibles peut justement les aider à avancer dans la même direction.
Les services pourront s’appuyer sur des KPI partagés présentés de façon la plus graphique possible, comme les taux de conversion, le revenu moyen par client ou encore la durée du cycle de vente.
Aujourd’hui, en combinant analyse prédictive, machine learning et intelligence artificielle, le ciblage devient extrêmement granulaire et permet de proposer un contenu ultra personnalisé, en fonction du profil, d’une position dans le cycle de vente ou d’autres critères. Il en résulte une collaboration plus fine entre les fonctions commerciales et marketing qui font évoluer ensemble le parcours d’achat.
Piloter la performance avec un meilleur suivi des indicateurs financiers
La transformation digitale des entreprises crée de réelles attentes auprès des directions financières, qui sont 75% à espérer un gain de productivité et une réduction des coûts comme premiers bénéfices selon le baromètre CFO Digital 2021. Si la BI est déjà largement présente dans les grandes entreprises, les collectivités ou ETI pourront, elles, découvrir de nouvelles vues d’ensemble sur leurs finances, et affiner les stratégies de développement grâce à des outils simples, continuellement à jour et disponibles en temps réel.
Autre élément essentiel de simplification, très en vogue à l’heure où tout le monde s’interroge sur l’intégration de ChatGPT dans les workflow, les requêtes se font à présent en langage naturel pour obtenir des informations à la demande, constituant l'expérience ultime en matière de self-service BI. La fonction finance est ainsi plus à même de se focaliser sur l’analyse des données et d’accroitre sa réactivité. L’automatisation est également simplifiée pour gérer les données et fournir une source unique basée sur le cloud et accessible à tous les services.
Les systèmes analytiques ne sont plus réservés à l’élite ou cantonnés à certains services de l’entreprise. En ouvrant la possibilité aux métiers de mieux manipuler, explorer et exploiter leurs propres données, dont ils sont finalement les plus à même de tirer parti, les technologies contribuent à une meilleure intégration de tous les utilisateurs dans la stratégie globale. Chaque service peut ainsi bénéficier rapidement des gains de productivité qui se répercuteront à terme sur l’ensemble du groupe.