L'IA générative fait ses premier pas dans le web analytics
ChatGPT et les technologies d'IA générative touchent décidément nombre de domaines. Le web analytics n'échappe pas à cette lame de fond. Adobe est l'un des tous premiers éditeurs du domaine à avoir intégré de telles fonctionnalités. Son concurrent français Contentsquare planche lui-aussi sur le sujet. Ce dernier va jusqu'à évoquer une plateforme analytics d'optimisation web qui serait presqu'entièrement automatisée.
"Dans un premier temps, l'IA générative va nous permettre d'améliorer nos fonctions d'intelligence artificielle actuelles. D'abord en termes d'analyse de comportement client. Mais également en termes de détection de signaux faibles. Sur ce second point, nous pouvons déjà détecter par exemple qu'une certaine baisse d'audience un vendredi n'est potentiellement pas uniquement due à un effet conjoncturel, mais qu'elle peut avoir une autre raison moins visible qui se niche dans l'historique de navigation", détaille Patrick Chatain, CTO de Contentsquare.
Prompter au lieu de coder
De son côté, Adobe a introduit cet été un outil de prompt au cœur de sa plateforme Adobe Analytics. Celui-ci livre les résultats souhaités via la saisie d'invites en langage naturel. "C'est une solution fantastique pour populariser l'analytics. Il suffit de poser sa question pour obtenir une réponse, quel que soit le niveau de complexité", se félicite Lionel Lemoine, senior director solutions consulting pour l'Europe de l'Ouest chez Adobe. Résultat : l'application se met à la portée des responsables marketing ou de ventes sans compétences en analytics
Par le biais de prompts, l'outil de l'éditeur californien permettra par exemple d'obtenir les segments avec les meilleurs taux de conversion pour des produits donnés. Autre cas d'usage : toujours grâce à une invite, il pourra générer un rapport récapitulant les taux de conversion par catégories de clients. Et ce en passant par une simple question qui ne nécessitera ni de coder ni de manipuler des segments particuliers.
"L'IA générative réduit le nombre d'A/B test à effectuer"
"Il est aussi possible de recourir aux prompts d'Adobe Analytics pour initier une action. Par exemple, il peut s'agir de générer le segment des clients les plus loyaux sur une offre donnée", explique Lionel Lemoine. Une fonction qui fait elle-même appel à des algorithmes de machine learning (orientés classification). Des IA conçues pour définir des modèles de comportement par l'analyse de traits de similarité. "Le segment généré sera ensuite immédiatement utilisable en vue de créer un contenu personnalisé dans le cadre d'une campagne", ajoute Lionel Lemoine.
Vers une génération automatique des contenu
Autre fonction d'Adobe Analytics faisant appel à l'IA générative : la recommandation d'actions. "Notre solution analyse les scénarios individualisés ayant permis d'atteindre tel ou tel indicateur clé de résultat pour une personne donnée, par exemple une ou plusieurs ventes. Sur la base de l'historique de comportement de cette dernière et de celui de l'ensemble des clients, nos algorithmes d'IA vont ensuite conseiller le contenu le mieux optimisé, jusqu'à mettre le doigt par exemple sur une variation d'images", explique Lionel Lemoine. En aval, il est envisageable d'appliquer ce "next best action" en temps réel, sur un site ou une application web par exemple.
Même logique chez ContentSquare. "L'IA nous permet de détecter les parcours ayant entrainé des frustrations. Puis, en fonction de cette analyse, notre offre recommande de modifier des points bloquants, aussi bien en terme de contenu textuel que de contenu graphique, un bouton mal conçu ou mal placé par exemple. Du coup, l'IA générative réduit le nombre d'A/B test à effectuer", commente Patrick Chatain chez Contentsquare. Mais le directeur technique voit encore plus loin. "A terme, l'IA générative deviendra un moyen de créer automatiquement les textes comme les images des IHM, en fonction des analyses d'optimisation réalisées en amont."