La paie en mode SaaS

En 1961, John Mc Carthy émettait l'idée que l'informatique puisse être consommée comme une énergie, comme l'eau ou l'électricité. L'idée a fait son chemin avec l'Application Service Provider, consistant à offir via le Net des applications fondées sur une architecture client/serveur.

La fin de l’année 2011 a marqué le monde informatique avec la perte de Dennis Ritchie et John Mc Carthy, pères respectifs de l'informatique moderne (langage C, Unix) et de l'intelligence artificielle.
Apparu au début des années 2000, le SaaS (software as a service) vise à ne payer un logiciel que lors de son utilisation plutôt que sous forme de licence, l'hébergement et l’infogérance étant assurés par l'éditeur de la solution ou un prestataire d'hébergement. La paie est une des nombreuses fonctionnalités proposées qui connait ces dernières années un succès grandissant chez les entreprises de toutes tailles.

Quels avantages ?
En restant hébergée chez l’éditeur, la paie en mode SaaS offre le principal avantage de permettre une prise en compte plus rapide des évolutions réglementaires légales mais aussi spécifiques au client. Pour le reste, les avantages sont ceux du SaaS en général.
La facilité, la rapidité et le faible coût de mise en œuvre ainsi que l'importante flexibilité des possibilités proposées par les prestataires sont les raisons du succès grandissant. La question de la compatibilité des postes ne se posent pas puisque les applications SaaS fonctionnent sur un navigateur internet. La facturation du logiciel à sa consommation, l'absence des investissements liés aux infrastructures informatiques (serveurs, base de données…), ou encore d’infogérance permettent une meilleure maitrise des couts, une limitation des investissements et un aplanissement des dépenses sur la durée.
D'autre part, la courte durée d'engagement contractuel possible et la facilité de mise en œuvre augmente l'effet concurrentiel et génère un effet boostant sur les éditeurs quant à l’apport de nouvelles fonctionnalités au standard. Le rythme des livraisons de nouvelles versions et mises à jour ainsi que le rythme des propositions d'innovation en termes de processus RH s'en retrouvent augmentés.

Quels inconvénients ?
La perte de l'infogérance donne également des aspects négatifs à la paie en mode SaaS tels que la sécurité des échanges, la confidentialité des données ou  encore la disponibilité du service. De plus, en fonction du niveau de personnalisation et d'engagement de service souhaité, le prix peut vite s'avérer plus élevé et le choix moins rentable. Enfin, l'engagement vis à vis d'un fournisseur et la possibilité de changement ou de retour en arrière (ré-internalisation) sont des éléments à ne pas perdre de vue dans le choix du SaaS.

Quels sont les impacts organisationnels ?
Le passage de la paie en mode SaaS n’a pas d’impact organisationnel fort sur le plan métier dans le sens où les changements portent principalement sur la façon dont on accède à l’application. L’organisation du service métier paie n’est pas perturbé contrairement au service informatique qui lui observe une réduction de la charge d’activité lors du changement depuis un mode « ERP » internalisé.

Les principaux acteurs de la paie en mode SaaS :
Parmi les principaux acteurs du marché, on retrouve notamment les éditeurs de solutions SIRH tels que Meta4, Sage ou encore Cegid qui ont converti leurs solutions pour leur donner une accessibilité SaaS. On trouve également des acteurs de longue date dans le marché des prestations d'externalisation de paie tels que ADP, Cegedim SRH ou encore, pour des clients de plus petite taille, e-Paye ou Meilleure-Gestion.

Pour quels clients ?
PME, multinationales de tout horizon sont comptées aujourd’hui parmi les clients de la paie en mode SaaS. Ainsi, Autobar, leader européen de la distribution automatique, a choisi Cegedim SRH pour la gestion de ses 1200 collaborateurs et l’harmonisation de ses processus paie et RH au niveau groupe. Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat (50 000 salariés en France,  plus de 40 conventions collectives au travers de 170 sociétés filiales) a également choisi Cegedim SRH pour externaliser la paie de 27 000 de ses collaborateurs, mettant en avant la facilité d’intégration au sein de la cartographie SI existante. McDonalds France (13 000 salariés) et Lenôtre Paris (1 400 salariés) ont eux choisi Cegid pour la gestion de la paie de leurs collaborateurs, mentionnant notamment la bonne adéquation de la solution à la diversité des activités et la distribution géographique des sociétés.

Quelles perspectives ?
Selon une récente étude menée par Markess International, 10% des organisations seraient déjà utilisatrices de solutions externalisées, principalement sur les fonctions de paie et gestion administrative. Selon cette même étude, 2/3 des décideurs RH envisageraient de recourir à une solution en mode SaaS à plus ou moins court terme pour assurer une partie de la fonction RH. Une tendance que confirme l’éditeur logiciel Cegid qui annonce sur ses résultats 2011 une augmentation de 25% de ses ventes logiciels en mode SaaS.