talkSpirit, l’outil de collaboration français qui n’a rien à envier à Slack

talkSpirit, l’outil de collaboration français qui n’a rien à envier à Slack Depuis la refonte de son interface graphique, talkSprit s'inscrit dans la tendance des ChatOps, ces outils de collaboration temps réel dont Slack est le porte-drapeau.

Et si le succès de Slack permettait de (re)découvrir une pépite française ? L'engouement médiatique pour la start-up américaine, lancée en 2013, a permis de mettre en lumière le marché des outils de collaboration en temps réel. Baptisées ChatOps, ces solutions de chat professionnel visent à faciliter la communication entre les membres d'une équipe projet.

Plus ancien, l'éditeur français talkSpirit (ex-blogSpirit créé en 2004) a accompagné la mutation des réseaux sociaux d'entreprise (RSE) vers ces nouveaux outils de productivité. "Les RSE ne remplissent pas toujours les besoins de communication et de partage d'information d'une entreprise", estime Philippe Pinault, cofondateur de talkSpirit. "Ces solutions sont complexes et embarquent un grand nombre de fonctionnalités, peu ou pas utilisées."

C'est de cette volonté de se rapprocher des besoins utilisateurs qu'est née la troisième version de talkSpirit, sortie fin 2015. Une vraie refonte. Simple et épurée, la nouvelle interface donne accès – comme les autres outils de ChatOps – à une messagerie instantanée, des groupes ouverts et privés ou encore un flux d'actualité.

Une interface qui n'a rien à envier à Slack

"L'interface n'a rien à envier à Slack en termes d'ergonomie", félicite Bastien Le Lann, responsable du pôle analyse et création du cabinet de conseil français Lecko - dont la dernière étude prend en compte ce changement de cap chez talkSpirit.

Interface graphique du talkSpirit "nouvelle génération". © Capture JDN

Si Philippe Pinault accepte la comparaison avec Slack, il estime aller plus loin. "talkSpirit propose un chat, pour l'immédiateté et la simplicité de l'échange, mais aussi des fonctionnalités de partage de contenus et de contribution autour d'un document", souligne-t-il. En revanche, la plateforme n'a pas (encore) intégré la vidéo dans le chat comme le font HipChat, Bitrix24 et bientôt Slack.

Pour le reste, talkSpirit joue sur les mêmes ressorts de diffusion virale que ses concurrents. La version d'essai qui offre un nombre d'utilisateurs illimité (mais un plafond à 200 publications) permet à une équipe terrain de tester la solution. Puis, cette dernière, si elle est conquise, pourra devenir prescriptrice au sein de son organisation.

Une solution qui vise aussi les directions métiers

Deux offres premium sont proposées par talkSpirit : le pack "Basic" (pour 3 euros par utilisateur et par mois), et le pack "Workgroup" (à 6 euros) - qui, en plus, inclut notamment l'application mobile (iOS ou Android). talkSpirit se limite au SaaS, et ne propose pas de version en mode serveur comme c'est le cas d'HipChat (Atlassian).

Plus de mille organisations ont adopté la nouvelle version

En quelques mois, plus de mille organisations ont adopté la nouvelle version avance talkSpirit. En général, il s'agit d'acteurs de quelques dizaines à quelques centaines d'utilisateurs. Parmi ces références, on peut citer le groupe immobilier 3F, la SSII Squad ou le groupe de presse Rossel La Voix du Nord.

A la différence de Slack ou de HipChat qui en ont fait leur fonds commerce, talkSpirit ne vise pas particulièrement les services IT ou les geeks des start-up. L'éditeur français entend toucher toutes les fonctions de l'entreprise ayant besoin d'échanger et partager. Ce qui suppose de venir greffer des processus métiers à la plateforme. C'est le rôle des connecteurs d'applications tierces. talkSpirit en revendique plus de 400 (pour Trello, Salesforce, Dropbox, Google Drive...). "Ces connecteurs fluidifient l'accès aux informations", estime Bastien Le Lann chez Lecko. "Les utilisateurs n'ont pas à 'switcher' d'une application à l'autre." De son côté, Philippe Pinault avance différents cas d'usage liés à ces connecteurs. "On peut démocratiser l'accès aux données du CRM jusque-là restreint aux seules équipes commerciales. Une nouvelle signature par exemple a un impact sur toute la chaîne de production. Autant anticiper", note-t-il.

Optimisée pour desktop comme pour tablette, la nouvelle interface graphique de talkSpirit est aussi déclinée sous la forme d'applications pour iOS et Android.  © talkSpirit

Partager la veille ou coordonner une action de communication

Plutôt que de faire chacun sa veille dans son coin, les membres d'une équipe peuvent aussi partager le fruit de leurs recherches dans un fil commun et commenter ensemble les actualités. Autre cas de figure, une équipe de communication peut synchroniser la publication de contenus qui seront ensuite envoyés sur des plateformes externes comme Twitter.

Chez talkSpirit, une dizaine de personnes s'occupent du développement sachant qu'une mise à jour de l'interface graphique intervient toutes les semaines à partir des remontées des utilisateurs. Est-ce que le fait d'être un éditeur français est perçu comme un atout ? "Certaines sociétés font de l'hébergement des données en France un critère de sélection", constate Philippe Pinault. "Pour autant, nous avons des utilisateurs dans plus de 40 pays."