David Darmon (Check Point) Les entreprises relancent en douceur leurs projets de sécurité IT

Après un premier semestre en demi-teinte, l'éditeur entrevoit une fin 2009 plus dynamique. Check Point espère bien recueillir les synergies issues du rachat des activités sécurité de Nokia pour doper ses revenus.

JDN Solutions. Comment ont évolué les investissements des entreprises en matière de sécurité ?  

David Darmon. Elles sont devenues cette année très vigilantes par rapport à leurs investissements et n'ont pas pris de gants pour décaler tous les projets qui pouvaient l'être jusqu'à présent. Les cycles de ventes se sont allongés, tandis que l'on perçoit également un besoin encore plus fort des responsables IT de justifier leurs investissements et la nécessité de fournir des solutions sur mesure pour rester sur les fondamentaux de la sécurité notamment en termes de pare-feux, d'IPS, d'antivirus que de management de la sécurité.

Cependant, on observe également quelques premiers signaux positifs, par des commandes qui reprennent ou des projets qui se sont concrétisés au cours de l'été. Sans aller jusqu'à parler de reprise, les entreprises semblent relancer en douceur leurs projets de sécurité IT.

Ce qui est certain, c'est que les entreprises ne feront dorénavant plus de compromis sur tout ce qui permet d'améliorer le coût total de possession de leur équipement de sécurité, de leurs appliances et boîtiers UTM. Tout ne peut pas cependant être mis sur le dos de la situation économique actuelle. Une plus grande maturité envers les solutions et la mise en place de schémas directeurs de sécurité sont autant de facteurs incitant les entreprises à ne pas dépenser plus que de raison.

Avez-vous adapté votre offre en conséquence ?

Les entreprises restent conscientes en ces temps budgétaires difficiles que la cybercriminalité ne fait pas de pause et que les menaces à l'encontre de leurs actifs informatiques sont toujours présentes. C'est pourquoi elles continuent d'investir dans la protection de leurs fondamentaux. Si nous avons longtemps proposé des solutions de sécurité prêt-à-porter répondant à des besoins transversaux, ce n'est plus seulement le cas aujourd'hui.

"Nous continuons de faire évoluer nos offres UTM avec un positionnement prix à moins de 300 euros par site"

Ainsi, avec notre offre Software Blade lancée en début d'année, nous proposons du sur-mesure et des solutions de sécurité entièrement modulables pour permettre aux entreprises de continuer à utiliser leur équipement existant avec de nouvelles briques de sécurité.

Cette souplesse d'utilisation se retrouve sur le terrain : il suffit de rajouter ou de supprimer une lame sur son nouvel environnement serveur pour être protégé. Tout en étant facturé uniquement à la consommation, ce qui permet d'éviter les dérapages par rapport aux offres traditionnelles.

Sur quels axes de développement misez-vous ?

Nous continuons de faire évoluer nos offres UTM avec des appliances positionnées à moins de 300 euros par site. Ces derniers proposent toutes les fonctionnalités essentielles comme les pare-feux, le VPN SSL, l'IPS, l'activation distante de serveurs, mais également des modules de qualité et de gestion de trafic ou encore d'antivirus. Bien sûr, le tarif évolue en fonction de la volumétrie des données à sécuriser. Un autre axe de croissance pour nous est lié à la virtualisation.

Désormais, nous proposons la virtualisation des instances de sécurité sur un même équipement centralisé, et doté de plusieurs centaines de pare-feux. Cela permet de dégager des gains immédiats en termes de temps et de coûts de maintenance et d'obtenir un retour sur investissement rapide.  

Par ailleurs, nous avons annoncé la disponibilité de solutions VPN pour les environnements virtualisés sous VMWare. Par ailleurs, l'intégration dans les comptes des activités sécurité de Nokia est désormais effective depuis le mois de mai dernier (Check Point a réalisé ce rachat en décembre 2008, NDLR). Nous pensons qu'elles constitueront un vecteur important de croissance pour la suite de notre exercice 2009 mais il reste difficile de se prononcer sur sa contribution exacte à nos revenus.

David Darmon est directeur général de Check Point.